29 prisonniers sahraouis en grève de la faim : Les droits de l’homme au cœur de toute solution

Par Mohamed Chaabouni
Depuis le 18 mars, un mouvement de grève de la faim est entrepris par des détenus sahraouis pour protester contre les violations répétées du droit à la défense et revendiquer un procès juste et équitable. 
Dès le 8 octobre, les 7 militants sahraouis (Ali Salem Tamek, Brahim Dahane, Ahmed Naceri, Idagja Laghgare, Salah loubbihi, Yahdith Ettarouzi, Rachid Seghayer) ont été illégalement arrêtés à l’aéroport de Casablanca, à leur retour d’une visite des camps de réfugiés, sous l’accusation fallacieuse de « trahison, de complot et de menace contre la sécurité de l’Etat ». Dans l’attente de leur traduction devant un tribunal militaire, ils ont été incarcérés à la prison de Salé et subi les pires sévices. Dans le régime tortionnaire de sa Majesté, les prisons de Tiznit, Taroundat, Aït Melloul, Boulamaharez, Inzegane et Kenitra, sont peuplées de détenus sahraouis dont le seul tort est de rendre visite à leurs familles déracinées et vivant l’enfer de la séparation imposée par le « mur de la honte ». Tel est présentement le cas de la délégation, conduite par l’ancien prisonnier politique, Naâma Asfari, pour dénoncer la « répression féroce » malgré « le risque » d’incarcération qui pèse sur leurs épaules. Le mouvement de grève généralisé a dangereusement entamé l’état de santé précaire des 7 détenus qui ont refusé, depuis vendredi passé, de quitter leurs cellules. Des signes de détérioration se font sentir en raison des difficultés respiratoires de Salem Tamek en proie aux crises d’asthme et de vomissements, de la paralysie du bras droit et des douleurs aiguës à l’estomac de Brahim Dahane, des problèmes cardiaques et de tachycardies d’Ahmed Naceri et abdominales de Rachi Seghayer. La détérioration vertigineuse de l’état de santé des grévistes de la faim, mise « sous embargo médiatique et militaire» par le Maroc, a amené le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, à saisir encore une fois le président du conseil de sécurité, le délégué permanent du Japon, Yokyo Tokaso, pour assumer la responsabilité de l’ONU déjà informée, le 16 novembre de l’arrestation arbitraire des 7 détenus. Placée en « priorités » absolues, lors de la prochaine rencontre informelle, prévue en avril, la question des droits de l’homme est, pour le président sahraoui, « une condition essentielle » de toute solution politique qui consacre le principe d’autodétermination, conformément à la résolution du conseil de sécurité.
Horizons

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