Bir Lehlu (territoires libérés), 07/04/2010 (SPS).- Le Président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a saisi, mercredi le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, à intervenir pour « une reprise prompte et ordonnée » du programme des visites interfamiliales bloqué par le Maroc depuis presque trois semaines.
« L’entrave réelle est la position du Maroc qui veut supplanter le HCR et imposer de nouvelles conditions pour détourner les dispositions du plan en vue de le bloquer définitivement », a écrit M. Abdelaziz dans ce message parvenu à SPS
Voici le texte intégral de ce message :
« L’entrave réelle est la position du Maroc qui veut supplanter le HCR et imposer de nouvelles conditions pour détourner les dispositions du plan en vue de le bloquer définitivement », a écrit M. Abdelaziz dans ce message parvenu à SPS
Voici le texte intégral de ce message :
Bir Lehlu, le 2 avril 2010
Monsieur Antonio Guterres
Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés
Genève
Monsieur Le Haut Commissaire,
Depuis le 26 mars 2010, le programme des échanges de visite entre les familles sahraouies séparées par l’occupation marocaine se trouve bloqué à cause du refus du Maroc de respecter les clauses essentielles du plan d’action agrée, en 2004, par le HCR et les deux parties au conflit, le Frente Polisario et le Maroc. Ce blocage vient s’ajouter à l’empêchement par les autorités marocaines, depuis le début, du lancement des échanges du courrier et leur refus à participer au séminaire des îles Açores qui font également partie du même plan d’action.
Les contraintes et restrictions imposées par le Maroc pour ces visites interfamiliales tant en ce qui concerne la sélection des bénéficiaires que le libre accès du HCR avec ceux-ci ont atteint, ces derniers mois, un stade inadmissible et dénotent d’une volonté délibérée d’arrêter définitivement cette opération humanitaire.
Monsieur le Haut Commissaire,
Alors que le plan d’action établit clairement que « le HCR sera le seul responsable des décisions sur la recevabilité des candidatures à la participation au programme » (par.16) et que «les parties s’engagent à assurer que le personnel du HCR pourra accéder librement aux bénéficiaires » (par.38), les autorités marocaines ont interdit à des dizaines de personnes la participation au programme comme elles ont empêché, par toutes sortes de subterfuges, les fonctionnaires du HCR le libre accès aux candidats et d’avoir le dernier mot en ce qui concerne leur sélection.
A titre d’exemple, le citoyen sahraoui Yeslem Nayem Abdelfatah et sa famille, au total huit membres, ont été enregistrés par le HCR, en 2004, pour visiter leurs parents directs, âgés et malades, résidant dans la ville de Dajla occupée. Leurs noms ont figuré sur les listes du HCR des personnes sélectionnées pour le voyage en novembre 2006, en juin 2007, en janvier 2008, en juillet 2008, en juillet 2009. A chaque fois, le Maroc a opposé un refus catégorique et le Front Polisario a accepté, dans un esprit de coopération, les promesses du HCR comme quoi « le cas de M. Yeslem sera résolu la prochaine fois ». Mais, une fois de plus, alors que son nom paraissait sur la liste du 26 mars 2010, le Maroc a répondu par la négative comme il a refusé aux membres du HCR de se rendre au domicile des parents de Yeslem dans le territoire occupé du Sahara occidental.
La prétendue visite antérieure de ce citoyen sahraoui à Dajla occupée, avec un passeport mauritanien, invoquée par le Maroc, est un fallacieux prétexte et ne peut constituer un justificatif valide pour l’exclure des listes du HCR et, encore moins, pour interdire de visite les autres membres de sa famille dont certains sont nés dans l’exil et n’ont jamais vu leurs grands parents. A cet égard, faut-il souligner encore que des centaines de sahraouis, porteurs de titres de voyage espagnols, mauritaniens ou autres, ont visité, depuis l’établissement du cessez-le-feu, les campements de réfugiés sahraouis et le territoire du Sahara occidental sans, pour autant, être privés de leur droit de participer au programme des échanges de visite organisé par le HCR.
Monsieur le Haut Commissaire,
Un travail humanitaire louable a été accompli à ce jour. Plus de 10.000 personnes se sont rencontrées, pendant quelques jours, après de nombreuses années de séparation. Je tiens à cette occasion à vous exprimer ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à cet important acquis notre gratitude et nos remerciements même si la situation dramatique du peuple sahraoui, qui n’aspire qu’à jouir de ses droits démocratiques élémentaires à l’autodétermination, perdure injustement depuis plus de trois décennies.
Le Frente Polisario a coopéré pleinement avec le HCR pour la poursuite des échanges de visites entre les familles sahraouies comme il vous a toujours exprimé sa disponibilité totale pour la mise en application des autres mesures, encore bloquées par le Maroc, à savoir l’échange du courrier et l’organisation des séminaires. Le Frente Polisario a aussi récemment appelé, par écrit, le HCR au commencement de l’opération des échanges de visites par voie terrestre.
Les termes du plan d’action sont clairs et précis quant au rôle de chacun. Le problème n’est pas une question d’interprétation opposant les parties, la difficulté et l’entrave réelle est la position du Maroc qui veut supplanter le HCR et imposer de nouvelles conditions pour détourner les dispositions du plan en vue de le bloquer définitivement.
Le Front Polisario, tout renouvelant sa disponibilité à continuer à coopérer pour la mise en application du plan d’action pour la poursuite du programme des mesures de confiance, vous appelle à tout faire pour une reprise prompte et ordonnée de ce programme humanitaire.
Hautes considérations.
Les contraintes et restrictions imposées par le Maroc pour ces visites interfamiliales tant en ce qui concerne la sélection des bénéficiaires que le libre accès du HCR avec ceux-ci ont atteint, ces derniers mois, un stade inadmissible et dénotent d’une volonté délibérée d’arrêter définitivement cette opération humanitaire.
Monsieur le Haut Commissaire,
Alors que le plan d’action établit clairement que « le HCR sera le seul responsable des décisions sur la recevabilité des candidatures à la participation au programme » (par.16) et que «les parties s’engagent à assurer que le personnel du HCR pourra accéder librement aux bénéficiaires » (par.38), les autorités marocaines ont interdit à des dizaines de personnes la participation au programme comme elles ont empêché, par toutes sortes de subterfuges, les fonctionnaires du HCR le libre accès aux candidats et d’avoir le dernier mot en ce qui concerne leur sélection.
A titre d’exemple, le citoyen sahraoui Yeslem Nayem Abdelfatah et sa famille, au total huit membres, ont été enregistrés par le HCR, en 2004, pour visiter leurs parents directs, âgés et malades, résidant dans la ville de Dajla occupée. Leurs noms ont figuré sur les listes du HCR des personnes sélectionnées pour le voyage en novembre 2006, en juin 2007, en janvier 2008, en juillet 2008, en juillet 2009. A chaque fois, le Maroc a opposé un refus catégorique et le Front Polisario a accepté, dans un esprit de coopération, les promesses du HCR comme quoi « le cas de M. Yeslem sera résolu la prochaine fois ». Mais, une fois de plus, alors que son nom paraissait sur la liste du 26 mars 2010, le Maroc a répondu par la négative comme il a refusé aux membres du HCR de se rendre au domicile des parents de Yeslem dans le territoire occupé du Sahara occidental.
La prétendue visite antérieure de ce citoyen sahraoui à Dajla occupée, avec un passeport mauritanien, invoquée par le Maroc, est un fallacieux prétexte et ne peut constituer un justificatif valide pour l’exclure des listes du HCR et, encore moins, pour interdire de visite les autres membres de sa famille dont certains sont nés dans l’exil et n’ont jamais vu leurs grands parents. A cet égard, faut-il souligner encore que des centaines de sahraouis, porteurs de titres de voyage espagnols, mauritaniens ou autres, ont visité, depuis l’établissement du cessez-le-feu, les campements de réfugiés sahraouis et le territoire du Sahara occidental sans, pour autant, être privés de leur droit de participer au programme des échanges de visite organisé par le HCR.
Monsieur le Haut Commissaire,
Un travail humanitaire louable a été accompli à ce jour. Plus de 10.000 personnes se sont rencontrées, pendant quelques jours, après de nombreuses années de séparation. Je tiens à cette occasion à vous exprimer ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à cet important acquis notre gratitude et nos remerciements même si la situation dramatique du peuple sahraoui, qui n’aspire qu’à jouir de ses droits démocratiques élémentaires à l’autodétermination, perdure injustement depuis plus de trois décennies.
Le Frente Polisario a coopéré pleinement avec le HCR pour la poursuite des échanges de visites entre les familles sahraouies comme il vous a toujours exprimé sa disponibilité totale pour la mise en application des autres mesures, encore bloquées par le Maroc, à savoir l’échange du courrier et l’organisation des séminaires. Le Frente Polisario a aussi récemment appelé, par écrit, le HCR au commencement de l’opération des échanges de visites par voie terrestre.
Les termes du plan d’action sont clairs et précis quant au rôle de chacun. Le problème n’est pas une question d’interprétation opposant les parties, la difficulté et l’entrave réelle est la position du Maroc qui veut supplanter le HCR et imposer de nouvelles conditions pour détourner les dispositions du plan en vue de le bloquer définitivement.
Le Front Polisario, tout renouvelant sa disponibilité à continuer à coopérer pour la mise en application du plan d’action pour la poursuite du programme des mesures de confiance, vous appelle à tout faire pour une reprise prompte et ordonnée de ce programme humanitaire.
Hautes considérations.
Mohamed Abdelaziz, Président de la RASD
Secrétaire général du Frente Polisario
(SPS)
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