Par M. Saâdoune
La «conviction» exprimée récemment par Christopher Ross sur la possibilité d’une solution de la crise au Sahara Occidental se heurte à la réalité d’une situation bloquée entre un mouvement de libération attaché au respect du principe d’autodétermination et un Etat occupant de fait et de jure, qui peut compter sur le soutien de plusieurs Etats occidentaux pour échapper à la mise en application des résolutions de l’ONU.
Le secrétaire général de l’Onu va donc recommander que la Minurso, au lieu de s’occuper de la mission dont elle porte le nom, puisse rester en place pour un an afin de s’assurer du gel du conflit. La seule avancée que pourrait tenter le secrétaire général de l’Onu serait de demander à ce que la Minurso puisse s’occuper du dossier des droits de l’homme. Des personnalités et des organisations de plus d’une vingtaine de pays l’ont d’ailleurs saisi mercredi dernier, dans une lettre publique, au sujet des «violations des droits de l’homme dirigées contre ceux qui s’opposent à l’occupation marocaine du Sahara Occidental».
Les signataires faisaient remarquer que la Minurso est la seule mission de maintien de la paix contemporaine qui n’avait pas de «mandat pour surveiller le respect des droits de l’homme». Une bizarrerie que les amis du Maroc ont entretenue sans aucune gêne.
Ce qu’il faut noter encore une fois, sur la base des informations au sujet du rapport de Ban Ki-moon, est que le souci d’équilibrisme l’emporte sur le fond. Quand le secrétaire général de l’Onu parle de droits de l’homme, il interpelle les deux parties. Quand il fait le constat du blocage du processus de négociations, il le met sur le compte des deux parties qui ne seraient pas disposées à faire des concessions
Ce type de discours, devenu répétitif depuis des années, est devenu la marque de fabrique de l’Onu, un copié-collé constamment recommencé qui permet de tergiverser et d’éviter d’aller vers l’essentiel. Cette manière de louvoyer est à l’avantage du Maroc qui, d’Etat refusant d’appliquer les résolutions de l’Onu, se retrouve juste comme une partie à un problème que l’on veut présenter comme «inextricable».
Les pays membres du Conseil de sécurité qui soutiennent «l’autonomie», la fausse option de sortie de crise du Maroc, veulent que l’Onu évite de parler des résolutions où il est question d’autodétermination et de référendum. Ils veulent une sortie du cadre des résolutions de l’Onu pour une approche politique « nouvelle». La manœuvre consiste à donner ce label de «nouveauté» au plan d’autonomie, qui n’est pourtant rien d’autre que la vieille affirmation de la «marocanité» du Sahara, radicalement contestée par l’avis de la Cour internationale de Justice et les résolutions de l’Onu.
Il est clair que ces manœuvres et tergiversations visent à exercer une pression sur les Sahraouis et non sur le Maroc. Le constat d’impasse établi par Ban Ki-moon n’est pas celui de l’absence de solution. Le secrétaire général de l’Onu, comme ses prédécesseurs, use hypocritement du terme «d’impasse» qui n’a aucun sens au regard des résolutions de l’Onu. Ce terme renvoie à la manœuvre des Occidentaux qui veulent faire croire que seul un abandon des résolutions de l’Onu et un renoncement du Polisario pourraient débloquer la situation.
C’est bien là l’objet des «négociations» et de tergiversations qui durent depuis plus d’un quart de siècle.
Le Quotidien d’Oran , 11/4/2010
La «conviction» exprimée récemment par Christopher Ross sur la possibilité d’une solution de la crise au Sahara Occidental se heurte à la réalité d’une situation bloquée entre un mouvement de libération attaché au respect du principe d’autodétermination et un Etat occupant de fait et de jure, qui peut compter sur le soutien de plusieurs Etats occidentaux pour échapper à la mise en application des résolutions de l’ONU.
Le secrétaire général de l’Onu va donc recommander que la Minurso, au lieu de s’occuper de la mission dont elle porte le nom, puisse rester en place pour un an afin de s’assurer du gel du conflit. La seule avancée que pourrait tenter le secrétaire général de l’Onu serait de demander à ce que la Minurso puisse s’occuper du dossier des droits de l’homme. Des personnalités et des organisations de plus d’une vingtaine de pays l’ont d’ailleurs saisi mercredi dernier, dans une lettre publique, au sujet des «violations des droits de l’homme dirigées contre ceux qui s’opposent à l’occupation marocaine du Sahara Occidental».
Les signataires faisaient remarquer que la Minurso est la seule mission de maintien de la paix contemporaine qui n’avait pas de «mandat pour surveiller le respect des droits de l’homme». Une bizarrerie que les amis du Maroc ont entretenue sans aucune gêne.
Ce qu’il faut noter encore une fois, sur la base des informations au sujet du rapport de Ban Ki-moon, est que le souci d’équilibrisme l’emporte sur le fond. Quand le secrétaire général de l’Onu parle de droits de l’homme, il interpelle les deux parties. Quand il fait le constat du blocage du processus de négociations, il le met sur le compte des deux parties qui ne seraient pas disposées à faire des concessions
Ce type de discours, devenu répétitif depuis des années, est devenu la marque de fabrique de l’Onu, un copié-collé constamment recommencé qui permet de tergiverser et d’éviter d’aller vers l’essentiel. Cette manière de louvoyer est à l’avantage du Maroc qui, d’Etat refusant d’appliquer les résolutions de l’Onu, se retrouve juste comme une partie à un problème que l’on veut présenter comme «inextricable».
Les pays membres du Conseil de sécurité qui soutiennent «l’autonomie», la fausse option de sortie de crise du Maroc, veulent que l’Onu évite de parler des résolutions où il est question d’autodétermination et de référendum. Ils veulent une sortie du cadre des résolutions de l’Onu pour une approche politique « nouvelle». La manœuvre consiste à donner ce label de «nouveauté» au plan d’autonomie, qui n’est pourtant rien d’autre que la vieille affirmation de la «marocanité» du Sahara, radicalement contestée par l’avis de la Cour internationale de Justice et les résolutions de l’Onu.
Il est clair que ces manœuvres et tergiversations visent à exercer une pression sur les Sahraouis et non sur le Maroc. Le constat d’impasse établi par Ban Ki-moon n’est pas celui de l’absence de solution. Le secrétaire général de l’Onu, comme ses prédécesseurs, use hypocritement du terme «d’impasse» qui n’a aucun sens au regard des résolutions de l’Onu. Ce terme renvoie à la manœuvre des Occidentaux qui veulent faire croire que seul un abandon des résolutions de l’Onu et un renoncement du Polisario pourraient débloquer la situation.
C’est bien là l’objet des «négociations» et de tergiversations qui durent depuis plus d’un quart de siècle.
Le Quotidien d’Oran , 11/4/2010
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