Le rapport de Ban Ki-Moon est un mépris flagrant de la situation critique des droits de l’homme au Sahara Occidental

Par Malainin Lakhal, 12/4/2010
En réaction au dernier rapport du Secrétaire Général de l’ONU sur le Sahara Occidental, le Secrétaire Général de l’Union des Journalistes et Ecrivains Sahraouis estime que le rapport est un « mépris flagrant de la situation critique des droits de l’homme au Sahara Occidental, et une négligence complète des questions essentielles de décolonisation. »
Mr. Lakhal a ajouté samedi dans une déclaration sur le site d’UPES que « malgré sa timide tentative d’aborder la question des droits de l’homme en exprimant sa préoccupation, Mr. Ban Ki-Moon a négligé la profonde préoccupation exprimée par toutes les organisations internationales des droits de l’homme qui ont dénoncé clairement les flagrantes violations des droits de l’homme par le Maroc. Il n’a pas non plus abordé le sujet de façon à servir le processus de la paix au Sahara Occidental en impasse, et n’a pas le courage de reconnaître la responsabilité de son organisation dans l’échec de la décolonisation du Sahara Occidental. »
« Pire encore, ajoute le journaliste sahraoui, à lire le rapport, on peut penser que les deux parties au conflit sont responsables de ses violations à part égales! Cela doit être ouvertement condamné. Il est inacceptable que le Secrétaire Général de l’ONU essaie de mettre criminel et victime dans le même panier, alors que la raison et les faits auraient dû lui faire faire pression sur la partie qui entrave la mise en application du droit international, la partie qui occupe un pays par la force et la violence, et commet tous les jours des violations des droits de l’homme sous le regard d’une mission de l’ONU immobile sur le terrain. »
Malainin Lakhal a affirmé que le rapport avait « pleinement satisfait » les revendications du Maroc, et estimé que le Secrétaire Général avait « apparemment succombé aux pressions Françaises et Marocaines. »
Le journaliste sahraoui se demande « qu’elle est l’utilité d’un tel rapport? Quel est le bénéfice que les Sahraouis obtiennent à respecter leur engagement international et à collaborer positivement avec l’ONU, si tout ce qu’ils obtiennent sont des rapports vides et des résolutions inappliquées? Pire, il semble que les documents de l’ONU nous éloignent à chaque fois d’avantage du cœur du problème, qui est toujours la décolonisation, l’autodétermination et le référendum, pour les minimiser et le réduire à une question humanitaire et de realpolitik. »
Il estime d’autre part que les Sahraouis et leurs soutiens assument une grande part de la responsabilité de la situation et doivent « comprendre que la balle est dans leur camps maintenant, et que l’ONU et la soi disant communauté internationale ne comprennent que le langage de la pression, les rapports de force et les intérêts, et cela signifie que les Sahraouis ont à se tourner vers eux même, et évaluer s’ils jouent les cartes en leur possession comme ils le devraient. »
Interrogé sur la pertinence de la reprise de la lutte armée, le SG d’UPES a estimé que « l’option de la reprise de la guerre doit rester une possibilité car après tous c’est un moyen légitime de défendre et de récupérer ses droits, à en croire les principes du droit international relatives aux luttes légitimes des peuples sous colonisation. Mais je pense que nous pouvons recouvrer nos droits et contraindre les Marocains et leurs alliés à respecter et faire appliquer la légalité internationale si nous réussissons à utiliser les cartes qui sont dans nos mains, tels que le respect des droits de l’homme, les ressources naturelles, la diplomatie populaire, et le renforcement de notre front intérieur, en imposant la république sahraouie comme une réalité définitive. »
« Le Maroc est un régime colonial, féodal et anti-démocratique qui réussit pourtant à cacher sa face hideuse derrière de faux masques, mais avons-nous réussi à l’isoler au niveau international ? Nous devons travailler à l’isoler comme les réseaux Sud Africains ont réussi à isoler le régime de l’Apartheid dans les années 80. Pour réussir cela nous avons à reconsidérer sérieusement notre stratégie, à réorganiser nos priorités et à reconstruire le réseau international de solidarité, qui est tristement désarticulé et désorganisé. Et nous devons avoir le courage de faire cela. »
Solidarité Maroc

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