Sidi M’hamed Daddach, ex-prisonnier sahraoui et membre de la délégation agressée à El-Ayoun, au JI : «Le makhzen a orchestré notre agression»
Le militant sahraoui des droits de l’homme Sidi M’hamed Daddach a révélé que les autorités marocaines ont mobilisé les travailleurs de l’administration pour accomplir la tâche d’agresser la délégation sahraouie qui s’était rendue aux camps des réfugiés. Souvent désigné sous le nom de «Mandela du Sahara», cet ancien détenu, qui a purgé en tout une peine de 25 ans dans les prisons marocaines, se confie au Jeune Indépendan
Le Jeune Indépendant : dès votre retour des camps des réfugiés, votre délégation a fait l’objet d’agressions d’une gravité inouïe à l’aéroport d’El-Ayoun. Pouvez-vous nous décrire la situation ?
Sidi M’hamed Daddach : A notre arrivée à l’aéroport d’El-Ayoun occupée, une foule nous a pris à partie. Ils étaient en effet très nombreux à venir nous accueillir. Ces personnes ont été bien évidemment mobilisées par le makhzen. Nous les connaissons pour la plupart car ce sont des fonctionnaires de l’administration coloniale. Les autorités d’occupation ont donc mobilisé par la force les travailleurs de l’administration pour commettre cette sale besogne à leur place. Nombreux sont ceux parmi eux qui ne savaient même pas l’objet de leur convocation. Nous avons aussi reconnu des gens appartenant au Corcas (Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes) et aux assemblées de l’administration.
D’après des échos, vous avez fait aussi l’objet d’autres agressions ?
Effectivement, une série d’attaques s’est abattue sur nous. D’autres colons marocains ont été mobilisés dans les barrages pour la circonstance. Un groupe de militant a été attaqué dans le barrage reliant la ville d’El-Ayoun à celle de Smara. Un autre en allant vers la ville de Boujdour.
Ce dernier groupe a été obligé de faire marche arrière, et là aussi, au niveau d’un barrage routier à l’entrée d’El-Ayoun, ils ont été attaqués.
Y a-t-il eu des blessés graves ?
Les attaques qu’on a subies sont d’une extrême gravité. De nombreux blessés ont été enregistrés. Ils ont voulu nous terroriser. Même les femmes n’ont pas échappé à leur furie à l’image de Soultana Khiya.
Les forces de la Minurso ont-elle tenté de faire quelque chose ?
Une voiture de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) était garée au moment de notre arrivée à El-Ayoun. Au moment de l’attaque, des militants qui nous attendaient ont demandé de l’aide à l’un membres de cette augmentation. Ce dernier a répliqué ne pas comprendre le français. Et quand ils lui ont parlé en anglais, il leur a répondu qu’il n’était pas d’ici avant de quitter carrément les lieux. Les membres de la Minurso ont de tout temps fui leurs responsabilités.
Y a-t-il eu des réactions au niveau du Maroc ?
Jusqu’à présent, il n’y a eu aucune réaction. Même la Ligue marocaine des droits de l’homme et le parti d’Ennahj Edimouqrati (voie démocratique) d’habitude francs sur la question ne se sont pas encore prononcés.
Pourriez-vous nous dire comment les populations sahraouies ont-elles accueilli cette série d’agressions ?
Bien sûr que nos concitoyens ont accueilli tout cela avec consternation. Cela dit, ce ne sont pas ce genre de comportements primitifs qui fera reculer les Sahraouis.
Cela ne peut que nous conforter dans notre lutte pour l’autodétermination et l’indépendance. En tous les cas, le combat continue jusqu’à l’accession à notre liberté.
Selon vous, à quoi obéit cette nouvelle façon de faire des autorités marocaines ?
C’est une nouvelle stratégie qui est amorcée par le colonisateur marocain en mobilisant dans leur sale besogne les travailleurs de l’administration. Il faut préciser que ce ne sont pas les citoyens marocains de la rue qui ont été derrière notre agression. Nous n’arrivons pas cependant à comprendre les desseins de ce comportement. Le malheur dans toute l’histoire, c’est que le monde entier est au courant que ces opérations sont de l’instigation du régime marocain.
Qu’en est-il des détenus sahraouis ?
Nos détenus d’opinion sont toujours en grève de la faim illimitée. Des avocats sont en ce moment (hier, NDLR) dépêchés pour voir leur cas. Nous nous attendons, espérons-le, à du nouveau et qu’ils soient libérés.
Entretien réalisé par Yassine Mohellebi
Le Jeune Indépendant
Le militant sahraoui des droits de l’homme Sidi M’hamed Daddach a révélé que les autorités marocaines ont mobilisé les travailleurs de l’administration pour accomplir la tâche d’agresser la délégation sahraouie qui s’était rendue aux camps des réfugiés. Souvent désigné sous le nom de «Mandela du Sahara», cet ancien détenu, qui a purgé en tout une peine de 25 ans dans les prisons marocaines, se confie au Jeune Indépendan
Le Jeune Indépendant : dès votre retour des camps des réfugiés, votre délégation a fait l’objet d’agressions d’une gravité inouïe à l’aéroport d’El-Ayoun. Pouvez-vous nous décrire la situation ?
Sidi M’hamed Daddach : A notre arrivée à l’aéroport d’El-Ayoun occupée, une foule nous a pris à partie. Ils étaient en effet très nombreux à venir nous accueillir. Ces personnes ont été bien évidemment mobilisées par le makhzen. Nous les connaissons pour la plupart car ce sont des fonctionnaires de l’administration coloniale. Les autorités d’occupation ont donc mobilisé par la force les travailleurs de l’administration pour commettre cette sale besogne à leur place. Nombreux sont ceux parmi eux qui ne savaient même pas l’objet de leur convocation. Nous avons aussi reconnu des gens appartenant au Corcas (Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes) et aux assemblées de l’administration.
D’après des échos, vous avez fait aussi l’objet d’autres agressions ?
Effectivement, une série d’attaques s’est abattue sur nous. D’autres colons marocains ont été mobilisés dans les barrages pour la circonstance. Un groupe de militant a été attaqué dans le barrage reliant la ville d’El-Ayoun à celle de Smara. Un autre en allant vers la ville de Boujdour.
Ce dernier groupe a été obligé de faire marche arrière, et là aussi, au niveau d’un barrage routier à l’entrée d’El-Ayoun, ils ont été attaqués.
Y a-t-il eu des blessés graves ?
Les attaques qu’on a subies sont d’une extrême gravité. De nombreux blessés ont été enregistrés. Ils ont voulu nous terroriser. Même les femmes n’ont pas échappé à leur furie à l’image de Soultana Khiya.
Les forces de la Minurso ont-elle tenté de faire quelque chose ?
Une voiture de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) était garée au moment de notre arrivée à El-Ayoun. Au moment de l’attaque, des militants qui nous attendaient ont demandé de l’aide à l’un membres de cette augmentation. Ce dernier a répliqué ne pas comprendre le français. Et quand ils lui ont parlé en anglais, il leur a répondu qu’il n’était pas d’ici avant de quitter carrément les lieux. Les membres de la Minurso ont de tout temps fui leurs responsabilités.
Y a-t-il eu des réactions au niveau du Maroc ?
Jusqu’à présent, il n’y a eu aucune réaction. Même la Ligue marocaine des droits de l’homme et le parti d’Ennahj Edimouqrati (voie démocratique) d’habitude francs sur la question ne se sont pas encore prononcés.
Pourriez-vous nous dire comment les populations sahraouies ont-elles accueilli cette série d’agressions ?
Bien sûr que nos concitoyens ont accueilli tout cela avec consternation. Cela dit, ce ne sont pas ce genre de comportements primitifs qui fera reculer les Sahraouis.
Cela ne peut que nous conforter dans notre lutte pour l’autodétermination et l’indépendance. En tous les cas, le combat continue jusqu’à l’accession à notre liberté.
Selon vous, à quoi obéit cette nouvelle façon de faire des autorités marocaines ?
C’est une nouvelle stratégie qui est amorcée par le colonisateur marocain en mobilisant dans leur sale besogne les travailleurs de l’administration. Il faut préciser que ce ne sont pas les citoyens marocains de la rue qui ont été derrière notre agression. Nous n’arrivons pas cependant à comprendre les desseins de ce comportement. Le malheur dans toute l’histoire, c’est que le monde entier est au courant que ces opérations sont de l’instigation du régime marocain.
Qu’en est-il des détenus sahraouis ?
Nos détenus d’opinion sont toujours en grève de la faim illimitée. Des avocats sont en ce moment (hier, NDLR) dépêchés pour voir leur cas. Nous nous attendons, espérons-le, à du nouveau et qu’ils soient libérés.
Entretien réalisé par Yassine Mohellebi
Le Jeune Indépendant
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