Par Aissa Khelladi
Une campagne fiévreuse est menée tous azimuts contre l’Algérie en raison de son soutien au Polisario, par le Maroc directement ou par certains lobbies qui lui sont acquis. Plus c’est gros, mieux ça passe. Le mensonge succède au mensonge. Le Premier ministre marocain rencontre son homologue vietnamien hier, à New York, l’agence marocaine Map rapporte ce qui suit : «Dans une déclaration à la presse, M. El Fassi s’est félicité de l’excellence des relations entre le Maroc et le Vietnam, illustrée par un échange de visites entre les Premiers ministres des deux pays, rappelant que Hanoï avait retiré sa reconnaissance de la pseudo Rasd, convaincu de la ‘’justesse’’ de la cause marocaine». Rien de plus faux, puisque RASD et Vietnam entretiennent des relations diplomatiques au plus haut niveau depuis 1976. Autre exemple : l’Institut Thomas More, un think tank français de droite (directement inspiré par l’Elysée) s’est réuni la semaine dernière pour examiner le développement durable au Maghreb et en profite pour exprimer son soutien à «l’autonomie marocaine» en dénonçant l’Algérie comme facteur de blocage. Depuis, il mène campagne sur ce sujet dans la presse. La façon d’attaquer la position algérienne tourne autour d’un thème récurrent : la fermeture des frontières. Le Maroc, mais aussi de nombreux organes de presse, relayés régulièrement par des quotidiens algériens, déplorent que l’Algérie paralyse le Maghreb et ne mentionnent jamais ses excellents rapports avec les autres pays de la région (Tunisie, Libye, Mauritanie). Comme s’il suffisait de ne pas commercer avec le Maroc pour que tout l’édifice maghrébin s’écroule. Sur France 24 chaîne publique française, ou sur Al Jazeera, chaîne qatarie, le même sermon revient : l’Algérie bloque le Maghreb. Jeune Afrique, autre relais des thèses marocaines, reprend sans cesse de soi-disant études et autres classements mettant l’Algérie systématiquement dans une position défavorable. Le dernier en date concerne les pays arabes les plus avancés démocratiquement. L’Algérie est à la traîne, le Maroc caracole au sommet : une monarchie de droit divin, un roi absolu qui n’est jamais élu, cela s’appelle une démocratie. D’ailleurs, qu’il s’agisse de développement économique ou de situation politique, c’est toujours la même rengaine. Que le PIB algérien par habitant soit deux fois supérieur à celui du Maroc, ou qu’il y ait des élections à tous les échelons politiques du pays, rien n’y fait : l’Algérie doit se soumettre ! En juin prochain, se tiendront à Rabat les assises de la presse francophone. Que propose-t-on aux Algériens qui y participeront, comme à tous les autres d’ailleurs ? Des circuits touristiques dans les villes occupées du Sahara occidental.
Le Jour d’Algérie , 14/4/2010
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