Le Conseil de sécurité appelle le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations

New York (Nations unies), 01/05/2010 (SPS) Le Conseil de sécurité a appelé le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations sous les auspices de Secrétaire général de l’Onu en vue d’une solution pourvoyant à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
« En adoptant à l’unanimité de ses 15 membres la résolution 1920 (2010), parrainée par l’Espagne, les Etats-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni, et telle qu’oralement amendée, le Conseil demande aux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts faits depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », souligne un communiqué rendu public vendredi soir.

Le Conseil de sécurité a rappelé qu’il a fait sienne la recommandation du Secrétaire général des Nations unies selon laquelle « il est indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d’un esprit de compromis pour aller de l’avant dans les négociations ».

« Aux termes de la résolution adoptée aujourd’hui (vendredi), le Conseil demande aux parties de continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’engager plus résolument des négociations de fond et de garantir ainsi l’application de ses résolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008) et 1871 (2009) ainsi que le succès des négociations », ajoute le communiqué de l’Onu.

Le Conseil de sécurité a également décidé de proroger d’une année (jusqu’au 30 avril 2011) le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), réaffirmant que les accords militaires de cessez-le-feu conclus avec la Mission doivent être « pleinement respectés » et exhorte les parties (Maroc et Front Polisario) à y « adhérer pleinement ».

Prenant la parole à l’issue du vote, le représentant de l’Ouganda a rappelé que le Sahara occidental était un membre à part entière de l’Union africaine depuis 1982. « C’est le seul pays du continent qui attend toujours un processus de décolonisation », a-t-il dit.

Après avoir réitéré le mandat de la MINURSO, qui est d’organiser un référendum sur l’indépendance du peuple sahraoui, le représentant ougandais s’est élevé contre toute tentative de s’écarter de ce « principe directeur ».

Son homologue du Nigéria a regretté que seul un « nombre restreint » de membres du Conseil de sécurité ait participé aux consultations sur le projet de résolution.

Il a fait état d’une tentative à « vouloir minimiser les abus en matière de droits de l’homme », soulignant que le minimum que le Conseil de sécurité puisse faire serait de « promouvoir le respect de ces droits de l’homme en toutes circonstances ».
De son côté, le représentant du Mexique a déclaré que sa délégation aurait préféré un texte « plus équilibré », « plus direct », abordant toutes les questions, dont celles du principe d’autodétermination et du respect des droits de l’homme, qui constituent l’ »épine dorsale » de la situation au Sahara occidental.

Le représentant du Royaume-Uni a appuyé le processus de négociations entre les parties, mené sous l’égide de l’Envoyé spécial.

L’adoption de ce projet de résolution à l’unanimité « montre, a-t-il dit, la détermination du Conseil de sécurité à parvenir à un règlement pacifique de la situation au Sahara occidental ».

Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non-autonome par l’Onu depuis 1966.

Le Maroc et le Front Polisario ont engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l’égide de l’Onu, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York sans aboutir à une avancée réelle.

Le but de ces négociations, défini par le Conseil de sécurité, est de parvenir à une solution politique au conflit au Sahara occidental, qui respecte le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. (SPS)

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