Ils sont fiers d’un roi qui n’a aucune confiance en son armée et en ses soldats, même si ceux-ci ont donné leur vies et leur sang pour réaliser les rêves expansionnistes de la monarchie alaouite.
Lettre adressée par le major-colonel Terhzaz au ministre de la Communication du Maroc
Prison de Salé, le 20 Mai 2010
Monsieur le Ministre de la Communication,
J’ai pris connaissance de votre communiqué du 16 Mai 2010 ; Je tiens avec force et conviction à remettre la vérité sur les rails.
1. Condamnation par le tribunal militaire des FAR en Novembre 2008.
La lettre adressée à Sa Majesté Le Roi en 2005 a servi d’acte d’accusation. Cette lettre qui prenait la défense de nos anciens pilotes prisonniers à Tindouf, capturés avec un grade, libérés 25 ans après avec le même grade. Nos avions F5 de l’époque, vétustes, surtout non équipés de système anti-missiles furent la cause essentielle de leur tragédie. Le jugement a été prononcé après une ½ heure d’instruction, 2 heures de procès à huis clos, composition du Jury non légale avec refus de citer les témoins, en particulier le Capitaine Najab, unique détenteur de la copie de la lettre. Le code de Justice Militaire a retenu le « temps de guerre » alors que la guerre n’a jamais été déclarée en Zone Sud. J’ai été condamné à 12 ans de prison pour divulgation de secret militaire au Polisario : Polisario que j’avais combattu avec force et efficacité, en tant qu’Inspecteur en Second des FRA, jusqu’à l’obtention du grade de Colonel Major par feu Sa Majesté Hassan II. Dans le cas présent, par la loi du système (le Roi est Chef d’Etat Major et la Justice est rendue au nom du Roi), la condamnation du Tribunal Militaire est maintenue en cassation.
Monsieur le Ministre : il fallait s’appuyer sur le jugement du Tribunal Militaire avant d’affirmer les monstruosités de votre communiqué du 16 Mai.
2. Mise à la retraite pour faute professionnelle grave.
Pour la vérité pour le Pays, il fallait préciser, définir, développer ces accusations qui salissent l’honneur et les 40 ans de service d’un Colonel Major. Il faut dévoiler « les enquêtes et inspections d’usage » pour une affaire de cette gravité. Vous appliquez le proverbe : « qui veut tuer son chien, l’accuse de rage ». Vos hautes responsabilités de Ministre vous font obligation de connaître les grandes forces de ma carrière de 40 ans à la gloire de mon Pays et de la Monarchie.
C’est avec plaisir et fierté que je vous livre ma bio express.
– Ingénieur Navigateur de l’Ecole de l’Air (France). 1ère promotion de l’Aviation marocaine en 1959.
– 1er Commandant de la 1ère Base Aérienne à Salé : j’ai contribué à la victoire des FAR en 1963 à Hassi Beida : Guerre des Sables. Décoré Croix de Guerre.
– 1964/1968 : j’ai organisé et mis sur pied les différents bureaux de l’Etat Major Air de la jeune Aviation Militaire à Rabat.
– 1972/1973 : Inspecteur en Second des FRA avec le Général Kabbaj : reconnaissance de ma fidélité exemplaire durant les évènements 1971/1972. J’ai contribué à la réorganisation des FRA après 1972 (le Général Kabbaj avait quitté l’Armée pendant douze ans pour la RAM).
– 1973/1976 : Attaché Militaire à Washington, chargé de la réalisation de l’armement en vue de récupérer nos Provinces du Sud.
– Inspecteur en Second des FRA à partir de 1977. J’ai participé à la victoire des FAR en Zone Sud. La nation toute entière était fière du rôle décisif de notre Aviation : une Aviation moderne, apte à relever les défis.
– Diplômé de l’Ecole d’Etat Major aux USA, de l’Ecole de Guerre à Paris, Officier de l’Ordre du Trône avec Croix de Guerre et Médaille Militaire, Chevalier de la Légion d’Honneur (France), titulaire de la Legion of Merit (USA), Grand Cordon Militaire espagnol.
« Colonel Major, j’ai été mis à la retraite pour honnêteté et compétence ».
3. Nature des fautes qui me sont reprochées.
Votre communiqué, Monsieur le Ministre, contient des accusations très graves. Vos responsabilités de porte parole de l’Etat vous font obligation de dévoiler pour l’opinion publique Nationale la nature et la réalité de ces « fautes graves » pour lesquelles j’ai eu « le grand pardon ».
4. De la maison de fonction.
En 1959, j’avais récupéré un chalet laissé vide, à l’abandon, par l’Armée française sur la Base de Rabat Ville. Durant des années (50 ans), je l’avais transformé souvent à mes frais. Après plusieurs promesses de vente, il a été décidé de livrer cette zone militaire à la spéculation. J’ai donc récupéré mes biens investis, le reste étant chapardé par des voleurs, la zone n’étant pas gardée. Je signale avec force que ces villas n’étaient plus « domaine militaire » par décret. Le Tribunal de 1ère Instance de Rabat devenant l’autorité judiciaire compétente avait ordonné l’évacuation de ces logements (de nombreuses évacuations non exécutées à ce jour).
5. De la Double Nationalité.
J’ai obtenu la Nationalité française après ma mise à la retraite. Cette Nationalité, je la désirais par amour pour ma famille et les grandes idées d’Humanisme, de Justice, de Droit de l’Homme, de Démocratie de la France.
Aujourd’hui j’ai la chance d’avoir deux pays que j’aime. Condamné à 12 ans de prison après 40 ans de carrière exemplaire, la machination montée par mon Pays d’origine m’oblige à faire appel à mon 2ème Pays pour obtenir ma libération.
6. De nos prisonniers à Tindouf.
L’Histoire Militaire de notre Pays semble vous échapper, Monsieur le Ministre. En réalité, nos anciens militaires prisonniers à Tindouf ont subi 2 préjudices énormes :
a. Notre Pays avait refusé à plusieurs reprises leur libération pour ne pas discuter avec le Polisario. C’est ainsi qu’ils ont battu des records de détention : 25 ans.
b. Enfin libérés, fiers de retrouver leur Pays, leur famille, la gratitude et l’estime de la Nation, ils sont mis à la retraite d’office, même les plus jeunes. Capturés avec un grade, ils se retrouvent dans le civil 25 après avec le même grade, d’où des préjudices énormes de carrière, des pertes de repère.
7. De la Vérité.
Aujourd’hui, je suis en prison, victime d’un règlement de compte de gens sans scrupules. Je suis l’objet d’une haine sans limite de la part d’anciens Généraux.
Notre Pays mène un combat pour la Démocratie et les Droits de l’Homme ; Il obtient le statut avancé dans un monde difficile. Son porte-parole, par ses multiples déclarations : celles d’hier et celles d’aujourd’hui, l’éloignent de plus en plus de la cour des Grands.
Monsieur le Ministre, pendant 1 an, j’ai accepté de me taire et de subir pour éviter le scandale par amour pour mon Pays et mon Roi. Aujourd’hui, cet amour reste intact. Ma devise : « aie confiance dans ton courage, ton innocence, l’amour de ton Pays et de ton Roi ».
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments distingués.
Colonel Major Terhzaz Kaddour
Prison de Salé le 20 Mai 2010
Source : SOLIDMAR, 27 mai 2010
Prison de Salé, le 20 Mai 2010
Monsieur le Ministre de la Communication,
J’ai pris connaissance de votre communiqué du 16 Mai 2010 ; Je tiens avec force et conviction à remettre la vérité sur les rails.
1. Condamnation par le tribunal militaire des FAR en Novembre 2008.
La lettre adressée à Sa Majesté Le Roi en 2005 a servi d’acte d’accusation. Cette lettre qui prenait la défense de nos anciens pilotes prisonniers à Tindouf, capturés avec un grade, libérés 25 ans après avec le même grade. Nos avions F5 de l’époque, vétustes, surtout non équipés de système anti-missiles furent la cause essentielle de leur tragédie. Le jugement a été prononcé après une ½ heure d’instruction, 2 heures de procès à huis clos, composition du Jury non légale avec refus de citer les témoins, en particulier le Capitaine Najab, unique détenteur de la copie de la lettre. Le code de Justice Militaire a retenu le « temps de guerre » alors que la guerre n’a jamais été déclarée en Zone Sud. J’ai été condamné à 12 ans de prison pour divulgation de secret militaire au Polisario : Polisario que j’avais combattu avec force et efficacité, en tant qu’Inspecteur en Second des FRA, jusqu’à l’obtention du grade de Colonel Major par feu Sa Majesté Hassan II. Dans le cas présent, par la loi du système (le Roi est Chef d’Etat Major et la Justice est rendue au nom du Roi), la condamnation du Tribunal Militaire est maintenue en cassation.
Monsieur le Ministre : il fallait s’appuyer sur le jugement du Tribunal Militaire avant d’affirmer les monstruosités de votre communiqué du 16 Mai.
2. Mise à la retraite pour faute professionnelle grave.
Pour la vérité pour le Pays, il fallait préciser, définir, développer ces accusations qui salissent l’honneur et les 40 ans de service d’un Colonel Major. Il faut dévoiler « les enquêtes et inspections d’usage » pour une affaire de cette gravité. Vous appliquez le proverbe : « qui veut tuer son chien, l’accuse de rage ». Vos hautes responsabilités de Ministre vous font obligation de connaître les grandes forces de ma carrière de 40 ans à la gloire de mon Pays et de la Monarchie.
C’est avec plaisir et fierté que je vous livre ma bio express.
– Ingénieur Navigateur de l’Ecole de l’Air (France). 1ère promotion de l’Aviation marocaine en 1959.
– 1er Commandant de la 1ère Base Aérienne à Salé : j’ai contribué à la victoire des FAR en 1963 à Hassi Beida : Guerre des Sables. Décoré Croix de Guerre.
– 1964/1968 : j’ai organisé et mis sur pied les différents bureaux de l’Etat Major Air de la jeune Aviation Militaire à Rabat.
– 1972/1973 : Inspecteur en Second des FRA avec le Général Kabbaj : reconnaissance de ma fidélité exemplaire durant les évènements 1971/1972. J’ai contribué à la réorganisation des FRA après 1972 (le Général Kabbaj avait quitté l’Armée pendant douze ans pour la RAM).
– 1973/1976 : Attaché Militaire à Washington, chargé de la réalisation de l’armement en vue de récupérer nos Provinces du Sud.
– Inspecteur en Second des FRA à partir de 1977. J’ai participé à la victoire des FAR en Zone Sud. La nation toute entière était fière du rôle décisif de notre Aviation : une Aviation moderne, apte à relever les défis.
– Diplômé de l’Ecole d’Etat Major aux USA, de l’Ecole de Guerre à Paris, Officier de l’Ordre du Trône avec Croix de Guerre et Médaille Militaire, Chevalier de la Légion d’Honneur (France), titulaire de la Legion of Merit (USA), Grand Cordon Militaire espagnol.
« Colonel Major, j’ai été mis à la retraite pour honnêteté et compétence ».
3. Nature des fautes qui me sont reprochées.
Votre communiqué, Monsieur le Ministre, contient des accusations très graves. Vos responsabilités de porte parole de l’Etat vous font obligation de dévoiler pour l’opinion publique Nationale la nature et la réalité de ces « fautes graves » pour lesquelles j’ai eu « le grand pardon ».
4. De la maison de fonction.
En 1959, j’avais récupéré un chalet laissé vide, à l’abandon, par l’Armée française sur la Base de Rabat Ville. Durant des années (50 ans), je l’avais transformé souvent à mes frais. Après plusieurs promesses de vente, il a été décidé de livrer cette zone militaire à la spéculation. J’ai donc récupéré mes biens investis, le reste étant chapardé par des voleurs, la zone n’étant pas gardée. Je signale avec force que ces villas n’étaient plus « domaine militaire » par décret. Le Tribunal de 1ère Instance de Rabat devenant l’autorité judiciaire compétente avait ordonné l’évacuation de ces logements (de nombreuses évacuations non exécutées à ce jour).
5. De la Double Nationalité.
J’ai obtenu la Nationalité française après ma mise à la retraite. Cette Nationalité, je la désirais par amour pour ma famille et les grandes idées d’Humanisme, de Justice, de Droit de l’Homme, de Démocratie de la France.
Aujourd’hui j’ai la chance d’avoir deux pays que j’aime. Condamné à 12 ans de prison après 40 ans de carrière exemplaire, la machination montée par mon Pays d’origine m’oblige à faire appel à mon 2ème Pays pour obtenir ma libération.
6. De nos prisonniers à Tindouf.
L’Histoire Militaire de notre Pays semble vous échapper, Monsieur le Ministre. En réalité, nos anciens militaires prisonniers à Tindouf ont subi 2 préjudices énormes :
a. Notre Pays avait refusé à plusieurs reprises leur libération pour ne pas discuter avec le Polisario. C’est ainsi qu’ils ont battu des records de détention : 25 ans.
b. Enfin libérés, fiers de retrouver leur Pays, leur famille, la gratitude et l’estime de la Nation, ils sont mis à la retraite d’office, même les plus jeunes. Capturés avec un grade, ils se retrouvent dans le civil 25 après avec le même grade, d’où des préjudices énormes de carrière, des pertes de repère.
7. De la Vérité.
Aujourd’hui, je suis en prison, victime d’un règlement de compte de gens sans scrupules. Je suis l’objet d’une haine sans limite de la part d’anciens Généraux.
Notre Pays mène un combat pour la Démocratie et les Droits de l’Homme ; Il obtient le statut avancé dans un monde difficile. Son porte-parole, par ses multiples déclarations : celles d’hier et celles d’aujourd’hui, l’éloignent de plus en plus de la cour des Grands.
Monsieur le Ministre, pendant 1 an, j’ai accepté de me taire et de subir pour éviter le scandale par amour pour mon Pays et mon Roi. Aujourd’hui, cet amour reste intact. Ma devise : « aie confiance dans ton courage, ton innocence, l’amour de ton Pays et de ton Roi ».
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments distingués.
Colonel Major Terhzaz Kaddour
Prison de Salé le 20 Mai 2010
Source : SOLIDMAR, 27 mai 2010
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