Une année au Parlement européen

Cela fait un an cette semaine que j’ai été élue – que nous avons été élus – au Parlement européen. Je me rappelle comme si c’était hier de l’enthousiasme qui a accompagné les résultats, de l’attente aussi que ces derniers ont suscité. Avons-nous été à la hauteur de cette dernière ? Ce n’est évidemment pas à moi d’apporter la réponse à cette question, mais un premier bilan semble bel et bien s’imposer.Prétendre que nous avons remporté tous nos combats serait difficile. Au contraire, l’année parlementaire a commencé pour nous par une défaite, avec la reconduction de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne. Il faut dire que la majorité au Parlement européen, élue au suffrage universelle, est très conservatrice ; et qu’elle a pu s’appuyer dans ces deux cas précis sur une partie des socialistes et des libéraux. Faire avancer nos idées dans ce contexte est donc une lutte de tous les jours, et obtenir un vote positif sur nos propositions pas toujours garanti. Rien d’étonnant à cela : c’est le jeu normal de la démocratie parlementaire.
Mais nous avons aussi obtenu des progrès remarquables, parfois sans précédents. Par exemple je suis fière du travail accompli au sein de la Commission Développement, que je préside, pour remettre ses préoccupations au cœur des politiques de l’Union européenne. Nous avons ainsi réussi à mettre fin à l’accord de pêche qui avait été conclu avec la Guinée Conakry, et devait donner lieu au versement de 1.050.000 eurosà la junte au pouvoir quelques jours seulement après le massacre perpétré dans la capitale. Et nous voulons continuer sur cette lancée par la remise en cause des accords de pêche avec le Maroc, considérés comme contraires au droit international puisqu’ils permettent la pêche dans les eaux territortiales du Sahara occidental sans qu’il soit possible d’affirmer que les citoyens sahraouis en tirent un quelconque bénéfice. Les accords européens de pêche – dits de partenariats – sont en effet totalement contraires aux intérêts des peuples, aux objectifs de développement, à la préservation de l’environnement, voire aux Droits de l’Homme. Que le Parlement européen soit en mesure pour la première fois de son Histoire de s’y attaquer, et en saisisse l’occasion, c’est quelque chose de fondamental !
De même, nous avons marqué des points dans notre lutte contre les paradis fiscaux, notamment en militant chaque fois que cela était possible pour la mise en place d’une comptabilité pays par pays, comme ce qui est mis en place en ce moment même par la région Ile de France. Enfin nous sommes sur le point de revoir en profondeur le mandat extérieur de la Banque européenne d’Investissements, dont les placements ne sont pas toujours – loin s’en faut – des plus judicieux en matière sociale ou écologique.
Economie, agriculture, libertés fondamentales… les dossiers sur lesquels nous nous battons quotidiennement sont trop nombreux pour que je les énumère tous ici. Je vous invite cependant à visionner la vidéo que vous trouverez à l’adresse ci-dessous, pour voir par vous mêmes le « compte rendu de mandat » que nous avons fait, Hélène Flautre, José Bové et moi lors de la Convention d’Europe Ecologie, samedi dernier. J’y reviens notamment sur la délégation parlementaire en Israël, en Palestine et à Gaza.
Au total, mon sentiment est que nous avons vraiment commencé à faire bouger les lignes. Evidemment il y a encore beaucoup à faire ! Mais parce que nous disposons d’un groupe plus important qu’auparavant, parce que nous portons bien souvent une position originale et que la vérité et la force de conviction peuvent être très subversives, nos voix portent plus loin que jamais. Tout l’enjeu de la structuration d’Europe Ecologie sera de nous donner les moyens de poursuivre et d’approfondir cette aventure.
http://www.dailymotion.com/video/xdle60_convention-inter-…
NouvelObs.com

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