Le Premier Ministre Sahraoui, M. Abdelkader Taleb Omar, a appelé la France à plaider favorablement pour la cause sahraouie, considérant qu’il s’agit du pays berceau des droits de l’homme, de l’égalité, de la fraternité et des justes valeurs. La France, qui continue, selon lui, à compromettre tous les efforts de la communauté internationale visant à trouver une solution équitable au conflit du peuple sahraoui avec le royaume chérifien. 
M. A.Taleb Omar, néanmoins, reste optimiste quant à la visite de la délégation française, composée d’élus locaux et de représentants de la société civile. Pour le Premier Ministre, cette visite est synonyme d’espoir pour le peuple sahraoui. « Nous sommes très contents de voir des élus français, des représentants de la société civile française venir ici aux camps des réfugiés en ce moment pour exprimer leur solidarité avec le peuple sahraoui » a-t-il exprimé en marge de la visite effectuée par la délégation ayant acheminé 200 tonnes de dons, entre médicaments et denrées alimentaires, au début du mois passé.
Par ailleurs, il est clair que la relance des négociations entre le colon marocain et le peuple sahraoui, est  quelque part piétinée par la position du Quai d’Orsay, vu les différents intérêts économiques de ce dernier sur le territoire marocain. A cet effet, le Premier Ministre dira :
« Nous sommes très conscients que la France était l’Etat qui a bloqué toute solution dans la région et quand le peuple français commence à bouger cela va certainement avoir une influence sur la position officielle de la France ».
M. Abdelkader Taleb Omar, Premeir Ministre Sahraoui
«Nous restons optimistes quant aux négociations»
Qu’en est-il du processus de négociation enclenché récemment ?
Nous considérons qu’il y a eu une évolution positive. Il y a eu une rupture, un déblocage de la situation. Car vous savez que depuis une année et demie, tout a été bloqué. Donc de nouveau, il y a cette dynamique. Il y a eu une bonne ambiance de dialogue entre les parties et un engagement de continuer le dialogue. Nous allons attendre la date et le lieu que l’envoyé personnel des Nations Unies fixera et c’est une nouvelle bien vue qui va dans la bonne direction selon nos évaluations de la situation.Malgré que nous ayons eu beaucoup de déception envers les Nations Unies, cette fois-ci, selon les formes et le style des procédures du nouvel envoyé personnel, on croit qu’il y a un début de sérieux. On espère que cela peut aboutir à une solution qui respecte le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Quels sont les plans engagés par le gouvernement sahraoui pour aider, développer et promouvoir l’esprit d’initiative de la jeunesse sahraouie ?
Comme vous le savez, il y a les jeunes qui sont à l’âge des études au niveau des écoles, allant du cycle primaire au cycle universitaire. Ils continuent leurs études. Pour la plupart de ceux qui terminent, ils sont généralement volontaires pour servir dans l’armée, travailler dans les administrations. Ce nombre augmente jour après jour. Ils sont impatients et espérent avoir une solution rapide. Les autorités sahraouies cherchent toujours à créer des programmes de loisirs, d’activités culturelles diverses.
Virgine Villemand, secrétaire national de l’Association française des Amis de la RASD
«La démocratisation au Maroc passe
par l’autodétermination des sahraouis»
Quel message pourriez-vous émettre vis-à-vis de la position de la France ?
Jusqu’à 2005, nous avions d’abord consacré une bonne part de notre militantisme à ce qui se passe dans les campements, à ce qui se passe dans la politique. Nous étions attentifs aux disparitions.
L’émergence de l’intifadha depuis 2005 et un soulèvement populaire au Sahara Occidental, nous ont de plus en plus interpellé. Je crois que ce soir le témoignage du jeune, les interpellations de Khalil Sid M’hamed, les témoignages de Naâma et de ce monsieur au téléphone depuis les prisons marocaines, tout ce que nous rapporte les missions que nous organisons et qu’organisent les espagnols, nous impose d’être beaucoup plus vigilants à ce qui se passe au Sahara Occidental et à trouver les moyens les plus adaptés, les plus adéquats pour faire savoir et pour que ces gens là soient reconnus dans leur dignité, dans leur courage de résistants et de militants. Cette espèce de négligence de l’opinion, des médias et des pouvoirs à l’égard de ce qui se passe au Sahara Occidental, doit être combattue et doit faire émerger la vérité de cette résistance et la cruauté de la répression et du colonialisme marocain.
Votre message pour le Maroc, principalement concernant la violation des droits de l’homme.
Il faut effectivement que le Conseil de sécurité des Nations Unies, donne à la Minurso un mandat élargi sur la protection des droits de l’homme. Au Maroc, je m’adresse tout d’abord aux militants de la MDH, aux militants de la voix démocratique, aux syndicalistes et à tous ceux qui depuis l’indépendance marocaine ont combattu chacun dans leur secteur pour essayer de développer un peu plus de protection, un peu plus de démocratie, de bien-être pour leur population. Je m’adresse à eux et leur dis : vos combats et vos luttes, sont également ceux du peuple sahraoui. La démocratisation au Maroc et la transformation profonde du Maroc passent par l’autodétermination des sahraouis.
El Djazair