Des Sahraouis se font sauvagement esquinter de retour chez eux à El-Aaiun, juste parce qu’ils ont osé se rendre en visite chez les «séquestrés».
M. Z.( mohamed_zaaf@yahoo.fr )
A grenade, il y a quelques temps, les Européens avaient demandé à Rabat de s’améliorer quelque peu sur la question des droits humains. Le royaume s’est amélioré, mais pas dans le sens voulu par l’UE. Le royaume tape de plus en plus fort sur les activistes sahraouis et ne s’en cache plus, il le fait sans discrimination de sexe et il arrive même que la femme soit mieux servie. Les forces de l’ordre marocaines tapent courageusement sur la Sahraouie et sont en voie de nous produire ainsi beaucoup d’Aminatou Haïder. L’Europe ? Occupée à pêcher, elle regarde ailleurs. Ce qui s’est passé récemment à El-Aaiun est tout simplement scandaleux. Des Sahraouis se font sauvagement esquinter de retour chez eux à El-Aaiun, juste parce qu’ils ont osé se rendre en visite chez les «séquestrés». C’est-à-dire chez les leurs, ces dizaines de milliers de gens forcés à vivre en refugiés dans la Hamada de Tindouf depuis l’invasion militaire marocaine de leur pays en 1975. C’est devenu une règle, le Maroc organise systématiquement des comités d’accueil officiels et officieux pour dispenser les «bienfaits» aux Sahraouis des territoires occupés qui ont la témérité d’aller là où il ne faut pas. Les Sahraouis, selon les témoignages sur place, disent que la répression ne leur fera pas baisser les bras et qu’ils ne reculeront pas. Le makhzen est bien placé pour jauger la détermination des populations autochtones puisqu’il s’agit de la septième délégation sahraouie à qui il arrange sa cravate. Pourquoi alors une telle répression si elle ne paye pas en retour ? Voudrait-on que les Sahraouis qui partent à Tindouf y restent et s’y marient ? Sinon voudrait-on les pousser à la révolte et au désespoir qui souvent servent d’antichambre au terrorisme ? Le président Mohamed Abdelaziz a bien sûr saisi Ban Ki-moon pour une protection des populations sahraouies après la dernière sauvagerie marocaine à El-Aaiun. Il a bien sûr imputé aussi au gouvernement marocain «la totale responsabilité des conséquences de ces graves dépassements commis sous une occupation militaire illégale des territoires sahraouis… ». Mais ici, à Alger, nous savons que la France, membre permanent du Conseil de sécurité, empêche la protection onusienne des droits humains au Sahara occidental et assure plutôt la protection du coupable.
Le Jeune Indépendant, 20/7/2010
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