Fils blancs

Par Mohamed Abdoun
La prétendue Al Qaïda au Maghreb arabe, organisation fantôme dont l’existence est rageusement défendue par ceux qui souhaitent que les Américains prennent le contrôle du sud de l’Algérie et de toute la bande sahélo-saharienne, cette Aqmi aurait menacé d’éliminer un Français, otage quelque part dans le Sahel, si la France ne libère pas un ou plusieurs terroristes détenus chez elle.
Par-delà le fait que c’est la France qui a recherché cette inconfortable position lorsque Sarkozy avait fait pression sur le président malien, ATT, afin qu’il libére quatre dangereux criminels contre la récupération de son espion parti inspecter les lieux, il y a fort à parier que des demandes tacites, informulées, adressées par  » valises diplomatiques  » ont également dû être faites.
Tout le monde sait, en effet, que seul l’argent fait encore courir et agir les quelques survivants des redoutables  » moulathamoune « , qui activaient dans le temps sous la férule de Abderrezak El Para, de son vrai nom Amari Saïfi, et Mokhtar Belmokhtar, alias Belaâouar. Dirigés désormais par Abou Zeïd, les quelques éléments du peu qui reste du Gspc ont fini par faire jonction avec les bandes de contrebandiers, les trafiquants d’armes et même les bandits versés dans la traite des blanches pour donner naissance au phénomène du gangsterrorisme.
Mis en appétit dès 2003 par la très forte rançon versée par l’Allemagne au Gspc, quand il était à l’apogée de sa puissance, ces bandits recherchent la même chose, sans pour autant poursuivre les mêmes buts.
Si la rançon allemande, à cette époque, avait servi à l’achat d’un effrayant arsenal de guerre devant être acheminé vers les maquis du nord, (nous ne le savons que trop puisque le convoi criminel avait été brillamment intercepté par les forces de l’ANP quelque part dans le Grand Sud algérien), il en va tout autre aujourd’hui. L’argent que ces bandits perçoivent régulièrement, mais fort discrètement, de la part de nombreuses capitales occidentales, ainsi que de la Libye qui a joué un rôle nodal dans la récente libération du couple d’Italiens, sert avant tout à recruter des mercenaires de tous poils et de tous acabits. Cela augmente leur puissance de feu, leur permet de contrôler de vastes no-man’s land et même de rançonner les trafiquants de cigarettes et de drogue qui ont fait du Sahel un nouveau et discret point de passage.
Bien entendu, et pour maintenir l’illusion, ces bandits de grand chemin tentent, de temps à autre, de se livrer à des coups d’éclat, comme cela a été le cas de l’attaque contre une patrouille de gendarmes dans le sud algérien.
Les demandes de libération de complices sont de la même veine.
Plus personne ne devrait être dupe.
Et pourtant…

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