«J’insiste toujours sur le référendum sans lequel il n’y a pas d’autre solution», a soutenu le leader libyen après avoir déclarer qu’«il est insensé pour nous, en tant que frères, arabes et musulmans, de nous quereller mutuellement (…). Nous ne devons plus recourir aux armes».
Les déclarations du colonel El-Gueddafi ne seront pas sans impact sur l’approche coloniale marocaine au Sahara Occidental prônant une solution «d’autonomie pour un territoire inscrit dans les annales onusiennes en tant que question de décolonisation. Tenant ces propos à l’occasion d’une rencontre avec la délégation algérienne composée de représentants des trois partis politiques, FLN-RND-MSP, la Libye fait table rase de toutes les lectures politiques infondées, faisant état du recul de la position de principe de Tripoli sur la décolonisation du Sahara Occidental.
Une position de principe chez nos voisins, pour rappel, émanant des fondements directeurs du processus historique du peuple libyen dont sa lutte pour l’indépendance du joug colonial italien. Cela étant, le colonel El-Gueddafi a tenu, par ses propos, à saisir cette opportunité pour réaffirmer le soutien de Tripoli à la cause du peuple sahraoui pour son indépendance via la tenue d’un référendum d’autodétermination.
Un message de portée significative au vue du processus enclenché par le représentant de l’ONU, Christopher Ross, illustré par les pourparlers indirectes sous les auspices onusiens entre les parties en conflit, en l’occurrence, le Front Polisario et les autorités marocaines. Si des voix de part et d’autres de l’opinion internationale ou de responsables s’élèvent pour exiger le respect et l’application de la légalité internationale dans le règlement de la décolonisation du Sahara Occidental, ce n’est qu’un rappel à l’ordre à ceux qui manœuvrent à son en piétinement. A ce propos, le guide libyen a lancé qu’il y a lieu de «convaincre toutes les parties qui rejettent le référendum d’y recourir». En se référant pertinemment aux leçons de l’Histoire, il rappelle qu’«il est établi de par le monde que l’on ne peut occuper, accaparer ou réprimer un peuple contre sa volonté». Aussi, en soulignant que «l’autodétermination est un principe universel», il n’a pas manqué d’indiquer que «si les Sahraouis diront non et optent pour leur indépendance, nul ne saurait les contraindre à choisir une autre solution». Autant de déclarations du leader libyen sur le Sahara Occidental qui est le dernier territoire à décoloniser sur le continent.
Par ses récentes déclarations, le guide libyen, qui pour lui l’édification réel du Maghreb est une préoccupation importante, met en exergue la voie à emprunter pour parvenir à un ensemble maghrébin effectif. Ce dernier ne peut s’ériger en force politique, économique et culturelle au vue des exigences de l’heure s’il y a piétinement et infraction du droit indéniable du peuple sahraoui à l’autodétermination. D’où les propos du leader libyen qualifiant la question du Sahara Occidental de «problème douloureux» et affirmant que cette question a «constitué un frein à la concrétisation de l’UMA». En pitre, il n’a pas manqué de réitérer, par la même occasion, que «le peuple sahraoui avait le droit de choisir à travers un référendum parrainé par l’ONU».
Karima Bennour
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