MINURSO cherche une sortie

« Lorsqu’ils voient que la police frappe un sahraoui, qu’ils soient en civil ou en uniforme, ils tournent le dos » ou « je connais les bastonnades depuis que je suis toute petite », sont quelques-unes des expressions utilisées à propos des casques bleus de l’ONU au Sahara Occidental. Opinion partagée par beaucoup d’activistes sahraouis résidant à El Aaiun, et aussi par tous les observateurs qui ont séjourné ces dernières années au Sahara Occidental. Cela doit être vrai, parce que, à priori, ils n’ont pas les compétences pour agir, étant donné que dans leur mandat, stipulé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, ne figure pas la supervision des droits les plus basiques de l’être humain. Cependant, se trouve celui de surveiller le cessez-le-feu. Et ils le font. Ils patrouillent les frontières et surveillent les postes militaires, surtout, que le Maroc fortifiait dans le côté occidental d’un mur qui parcoure des centaines de kilomètres en divisant artificiellement le désert.
Cependant, le conflit semble s’être enflammé à El Aaiún, où la police maintient un état de siège qui s’approche d’un apartheid sahraoui, avec distinction raciale et idéologique. La politique de répression n’est pas considérée « feu », de ce fait la MINURSO ne veille pas pour qu’il reste aux niveaux parfaits pour la dignité des adversaires qui cohabitent dans le territoire. Etant donnée la situation et les arrangements du Maroc pour gérer son occupation, ils sont beaucoup, les pays qui ont exprimé leur désir pour que le mandat de la Mission de Nations Unies au Sahara Occidental soit élargi, au minimum, à la surveillance de l’accomplissement des Droits de l’homme.
Cependant, à la dernière réunion du Conseil de Sécurité dans laquelle le sujet du Sahara a été débattu- GuinGuinbali a pu parler aux personnes qui ont assisté aux cercles politiques qui se sont conformés autour – c’est la France qui a mis beaucoup d’énergie pour que ce ne soit pas le travail des Nations Unies mais de la police du Maroc, corps de sécurité de l’un des deux belligérants. Mémorable a été la réplique du représentant chinois au Conseil de Sécurité qui, avec lenteur, a remercié la France pour sa position et son rapprochement des décisions chinoises dans ses conflits internes, comme le Myanmar, dans lequel la France critiquait ses violations de Droits de l’homme. Il était le chasseur chassé. Et le représentant français, blessé dans son orgueil, pendant un jour seulement, a fait une réplique peu convaincante et presque sans arguments.
Et c’est encore arrivé. Le lundi à l’aube, la police marocaine a agressé des dizaines de sahraouis qui se réjouissaient pacifiquement dans la rue des retrouvailles. Dans la charge, les matraques, les coups et les coups de pied dans la tête atteignaient trois Espagnols. Il y a des témoignages graphiques des agressions, des blessures, de l’attaque de la part des policiers marocains. Vous pouvez les voir sur GuinGuinBali. Des agressions sans avis préalable et sans justification, sans aucun délit et sans conséquence postérieure pour les sahraouis ni pour les policiers. Agresser pour agresser. N’est ce pas cela un « feu ouvert » non contrôlé par les casques bleus de l’ONU ?
Quoi qu’il en soit, durant les mois prochains, cela se répétera parce que l’argent que Nations Unies dépensé dans sa mission pour le Sahara Occidental n’est pas dirigé à la sécurité des citoyens qui vivent dans le territoire.
A peine quelques jours après les faits arrivés cette semaine, la coupole de MINURSO s’est réunie avec la direction du Front Polisario dans les camps de réfugiés et avec le président de l’Algérie. Des deux rendez-vous un seul message a été tiré, le même qui a été sollicité et débattu durant des heures intenses par le Conseil de Sécurité des Nations Unies il y a quelques mois : « MINURSO devrait veiller à ce que les Droits de l’homme soient respectés et que les ressources naturelles du Sahara Occidental ne soient plus spoliées ».
La mission diplomatique était composée par Hany Abdelaziz, représentant spécial du Secrétaire Général au Sahara Occidental et chef de la MINURSO, et le Commandant en chef de la troupe, Jingmin Zhao, parmi d’autres hauts responsables du corps des casques bleus et des responsables administratifs qui font son travail sur le terrain. Ils ont montré leur respect et condoléances aux hauts responsables du Front Polisario suite au décès de Mahfoud Ali Beiba. De la part du Polisario, son leader, Mohamed Abdelaziz était à la tête de la représentation.
Deux jours après avoir visité des différentes localisations dans les camps de réfugiés sahraouis en Algérie, la délégation s’est dirigée vers l’Algérie où ils ont trouvé la même incompréhension. De fait, ils ont trouvé encore plus. Depuis l’Algérie, on exige au Conseil de Sécurité qu’il élargisse la mission des Nations Unies pour le Sahara Occidental, en se montrant critiques envers la « complicité de la France » avec le « crime marocain ».
Depuis la coupole de la MINURSO, ils se sont limités à lancer le message : « L’on continuera à travailler pour le développement du Sahara Occidental », sans fixer de calendrier de travail.
L’échec comme Mission pour l’élaboration de recensement pour le Référendum au Sahara Occidental et pour surveiller le cessez-le-feu, devrait pousser la MINURSO et les Nations Unies à chercher une sortie pour ses casques bleus dans le territoire et arrêter d’enterrer son image encore plus entre les sables du désert. 
Source: Sahara Today
Traduction non officielle : Diaspora Saharaui

 

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