L’Afrique veut se doter d’une vraie force d’interposition

Il s’agit sans doute de la plus importante décision prise par les dirigeants africains lors du sommet de l’UA qui se déroule à Kampala. Inspiré par l’évolution de la situation en Somalie, le renforcement des troupes de maintien de la paix de l’UA semble être le bon prétexte pour conférer à cette mission un rôle plus important.. Car la multiplication des foyers de tension dans le continent est vécue comme une hantise, handicapant gravement les efforts de développement consentis par les Etats africains. Que ce soit au Soudan, où l’UA tente toujours de s’imposer face aux immixtions occidentales notamment, ou encore au Tchad, où l’instabilité chronique menace toute la région de désintégration, la situation politique dans beaucoup de pays africains interpelle les conscience et exige des dirigeants de l’Union africain une réelle volonté d’agir. Cette prise de conscience se trouve justifiée par l’actualité brûlante dans la région du Sahel, avec la récente intervention des forces armées française pour tenter de libérer le ressortissant français pris en otage par un groupes affilié à la branche maghrébine d’Al Qaïda dans le nord du Mali. A cet égard, le renforcement du rôle des troupes de maintien de la paix de l’UA est susceptible d’aménager aux pays africains souverains cet excès  » d’ingérence  » que les puissances occidentales se croient toujours en droit d’exercer dans leurs anciennes colonies. Il reste à savoir quelles si cette force d’interposition africaine va être dotée de larges prérogatives –et de vrais moyens logistiques et humains- pour bien mener sa mission, à l’apparence complexe. Parce que le véritable enjeu est d’assurer à cette force la capacité d’intervenir systématiquement partout où il y a conflit, pas seulement donc en Somalie, sans attendre l’appui ou l’aval préalable des Nations unies ou de quelle que force internationale que ce soit. Il s’agit en fait d’un autre défi d’affranchissement que les Africains sont appelés aujourd’hui à relever. 
M. A.

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