Serge Daniel, écrivain et journaliste : «Le raid français était une erreur»
L’écrivain et journaliste, Serge Daniel revient dans cet entretien sur Europe 1 sur la mort de l’otage français Michel Germaneau.
Que signifie la mort de Michel Germaneau ?
Les Français ont décidé de libérer Michel Germaneau lors d’un raid. Cela a été une erreur.
Pourquoi ?
Parce que les Français voyaient arriver la fin de l’ultimatum et voulaient faire vite. Depuis 2002 que je travaille sur ces bandes-là, l’une des choses que j’ai retenue, c’est que le premier ultimatum est toujours repoussé, notamment pour faire monter les enchères. Ensuite, les ravisseurs repoussent l’ultimatum, en fixent un autre. Michel Germaneau a été tué après ce raid, en représailles. Là-dessus, je suis formel.
Qu’est-ce que l’Aqmi ?
Au départ, la base de ce groupe était en Algérie, essentiellement. Ils ont été traqués et pour ne pas étouffer, les futurs membres d’Aqmi sont descendus dans cette zone sahélo-saharienne qui va de la Mauritanie au Soudan. Après le 11 septembre, ils ont prêté serment à Al Qaïda. Ils n’ont pas de point fixe et sont très mobiles.
Comment sont-ils organisés ?
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’y a pas qu’un seul chef dans cette zone. Il y a plusieurs leaders chez Aqmi. Ils sont essentiellement quatre. Le plus radical de tous est Abou Zeïd. Il hait résolument tout ce qui vient de l’Occident. C’est un pur et dur. Le second, Mokhtar Benmokhtar, dit le borgne, est lui un islamiste businessman.
Les Français ont décidé de libérer Michel Germaneau lors d’un raid. Cela a été une erreur.
Pourquoi ?
Parce que les Français voyaient arriver la fin de l’ultimatum et voulaient faire vite. Depuis 2002 que je travaille sur ces bandes-là, l’une des choses que j’ai retenue, c’est que le premier ultimatum est toujours repoussé, notamment pour faire monter les enchères. Ensuite, les ravisseurs repoussent l’ultimatum, en fixent un autre. Michel Germaneau a été tué après ce raid, en représailles. Là-dessus, je suis formel.
Qu’est-ce que l’Aqmi ?
Au départ, la base de ce groupe était en Algérie, essentiellement. Ils ont été traqués et pour ne pas étouffer, les futurs membres d’Aqmi sont descendus dans cette zone sahélo-saharienne qui va de la Mauritanie au Soudan. Après le 11 septembre, ils ont prêté serment à Al Qaïda. Ils n’ont pas de point fixe et sont très mobiles.
Comment sont-ils organisés ?
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’y a pas qu’un seul chef dans cette zone. Il y a plusieurs leaders chez Aqmi. Ils sont essentiellement quatre. Le plus radical de tous est Abou Zeïd. Il hait résolument tout ce qui vient de l’Occident. C’est un pur et dur. Le second, Mokhtar Benmokhtar, dit le borgne, est lui un islamiste businessman.
Il trempe notamment dans le trafic de voitures. C’est lui qui détient aujourd’hui le couple d’Espagnols. Enfin, il y a le chef des opérations militaires d’Abou Zeïd et un ancien prêcheur, Taleb Abdoulkrim, suspecté d’avoir enlevé Michel Germaneau en premier lieu, avant de le remettre à Abou Zeïd. Le point commun entre eux est Abdel Wadoud, qui a annoncé la mort de l’otage français et qui semble chapoter tout Aqmi.
Le Temps d’Algérie, 26/7/2010
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