« L’AMDH demande à la France d’aller jusqu’au bout du processus judiciaire pour mettre la lumière sur le dossier de M. Ben Barka », a déclaré à l’AFP Khadija Ryadi, présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) lors de la présentation à Rabat de son rapport annuel sur la situation des droits humains l’an dernier. Ben Barka a disparu le 29 octobre 1965 devant la brasserie Lipp à Paris, lors d’une opération attribuée aux services du roi Hassan II avec la complicité de policiers et de truands français. Son corps n’a jamais été retrouvé. « En empêchant les témoins de faire leurs déclarations, l’Etat marocain a toujours cherché à entraver les efforts de la justice française visant à élucider ce dossier » a-t-elle ajouté.
« Ce dossier a une forte symbolique. C’est un critère permettant de mesurer la volonté politique (du Maroc) pour atteindre toute la vérité sur le sort de Mehdi Ben Barka », a indiqué Mme Ryadi. Pour ce qui concerne la situation des droits de l’Homme en 2009 au Maroc, l’AMDH reste sévère : « Il y a une absence de volonté politique pour mettre en application les engagements de l’Etat marocain » dans ce domaine. L’AMDH a enregistré « plusieurs cas de tortures et d’enlèvements », ainsi que des « procès inéquitables contre des militants, notamment islamistes, et des journalistes ». Concernant la situation économique et sociale au Maroc, l’ONG a souligné que « le Maroc a connu pour la 4e année consécutive une régression au niveau du classement » établi par le PNUD sur l’indice du développement humain.
El Watan, 28/7/2010
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