Le président de la République est un fervent défenseur du NEPAD, seule voie pour l’émancipation des peuples et Etats africains. Il suit de près tous les sommets où le destin du continent noir est au centre des discussions et des enjeux. Il ne s’agit pas d’un intérêt lointain et condescendant. L’Algérie, par la voix de son premier responsable, multiplie les initiatives concrètes. La dernière en date est celle dont vient de faire part le président Bouteflika au sommet sur le Nepad de Kampala. Une agence opérationnelle disposant des outils et capacités nécessaires pour faciliter la mise en œuvre et le suivi de projets d’intégration régionale et continentale sera un nouveau vecteur pour la concrétisation des objectifs. C’est une agence de développement qui se définit des priorités, des moyens et une vision. Son principe a été retenu lors du sommet de réflexion sur le Nepad tenu à Alger en mars 2007. L’Afrique n’est plus à l’ère de l’assistanat mais cherche à développer un partenariat avec les pays riches. Il ne s’agit pas pour reprendre M. Bouteflika de «seulement d’un volume accru en matière d’aide mais également d’une coopération repensée de manière à la rendre plus visible, plus efficace et surtout orientée effectivement vers les priorités définies par le Nepad», L’Afrique doit faire entendre sa voix à travers «la poursuite des efforts pour assurer une participation équitable de l’Afrique à la gouvernance mondiale, y compris une plus grande représentation dans la composante du G20». L’Algérie qui a toujours affirmé sa vocation africaine soutient la démarche globale où ce n’est pas un seul pays qui tire la locomotive mais s’intègre à une politique où les communautés économiques régionales constituent le moteur d’intégration. A travers certains projets cités par le président de la République notamment l’autoroute Est-Ouest, les interconnexions du réseau électrique avec la Tunisie et le Maroc, la route transsaharienne Alger-Lagos ainsi que le projet de gazoduc Nigeria-Algérie qui sera doublé d’une liaison par fibre optique, l’Algérie est entrée de plain-pied dans cette politique basée sur l’intégration et la complémentarité. Ces projets sont «de nature à traduire pleinement la vocation de l’Algérie en tant que trait d’union et carrefour de rencontres et d’échanges entre l’Afrique, la Méditerranée, le monde arabe et le vaste espace musulman». Le Sahara ne sera plus un no mans land. Ce n’est nullement un hasard si le Comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé de l’orientation du Nepad a désigné notre pays en tant que membre du Programme d’action africain 2010-2015 pour donner une impulsion à la réalisation et au suivi des grands projets d’infrastructures de portée régionale et continentale. Ils sont d’une nécessité vitale pour un continent sous-équipé et désireux de s’attirer des investisseurs. Surmonter la marginalisation dans laquelle est depuis trop longtemps confinée l’Afrique est au prix d’un tel effort. L’Algérie compte y contribuer en actes concrets.
HORIZONS, 24/7/2010
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