Maroc : Une monarchie fondée sur la trahison

Le roi Mohamed VI fête aujourd’hui le 11ème anniversaire de son intronisation. Depuis, cet « heureux » évènement, peu de choses ont changé au Maroc. Son discours à cette occasion brille par la pauvreté de ses accomplissements. Sa persistance à suivre la voie de son père, le roi le plus sanguinaire de toute l’histoire du Maroc, Hassan II, a torpillé les efforts de la communauté internationale de faire du pays alaouite un exemple de démocratie, de liberté et de fraternité.
Son bilan est tellement pauvre qu’il est contraint de récupérer les gloires et les acquis des autres pour s’afficher en héros.
Les courtisans du roi revendiquent la lutte du martyr Abdelkrim Khattabi et de la bataille d’Anoual dans laquelle 16000 soldats espagnols périront en plus des 20.000 blessés et des armes et canons saisis ! C’est ainsi, qu’Abdelkrim proclamera la République du Rif qui sera le premier « état région » au monde délivré du joug colonial. Une première dans l’histoire anti-coloniale qui aura comme conséquence l’alliance entre l’Espagne, la France mais aussi certains éléments marocains. La suite sera terrible pour les Rifains.
Exilé sur l’île de la Réunion pendant deux décennies, El Khattabi s’évadera lors d’un transfert pour terminer sa vie en Egypte, où il mourra en 1963.Cependant, on apprend que même lors de ces années de « captivité », Abdelkrim continuera à être une figure incontournable de l’anti-colonialisme et par exemple enverra un courrier … notamment au Général de Gaule, exilé en Grande-Bretagne pour lui expliquer qu’il aurait tout à gagner à le soutenir pour un retour au Rif affin de mettre à mal les armées coloniales (pro-nazi) de Vichy et de Franco… Dès l’indépendance du Maroc, des ténors de la politique marocaine inviteront le résistant à rejoindre son pays…Ce dernier ulcéré par l’attitude du gouvernement marocain qui en 1958 (le prince héritier, futur roi Hassan II) matera dans le sang une révolte rifaine qui fera des milliers de morts ainsi que …des viols sur des milliers de femmes.
Le résistant ne pardonnera jamais ce crime qui lui fera dire que sur le fond « rien n’a changé ». La dimension politique de l’homme est également impressionnante. Avant de proclamer la République du Rif, il recevra l’aval des intellectuels de l’Université d’Al Quaraouine déçus par l’attitude du Roi de l’époque qui décidera d’être « le roi des français». Abdelkrim n’a jamais proclamé une République du Rif pour s’écarter définitivement du Royaume marocain, mais il estimait que le Maroc était passé sous le joug colonial, que le Roi s’était « perdu » et qu’en attendant « la libération », la République du Rif avait toute sa légitimité.
La monarchie alaouite trahira encore une fois la lutte contre le colonialisme en 1958 lors de son alliance avec la France et l’Espagne pour anéantir la résistance de l’Armée de Libération dans la dénommée « Opération Ecouvillon ».
Cette alliance contre les choix du peuple marocain suivra jusqu’à nos jours. Pour maintenir la dictature et imposer le choix des superpuissances mondiales, le roi Hassan II créera, dès son intronisation, un « ennemi étranger », l’Algérie, avec l’agression de 1963. L’Algérie voisine restera à jamais le bouc émissaire de la monarchie alaouite pour revendiquer un « consensus » bâti sur la haine de l’autre.
A l’époque de la Guerre Froide, quand l’Algérie s’est lancée dans la voie socialiste au lendemain de l’indépendance, pour des raisons stratégiques les Américains ont choisi de soutenir le Maroc contre l’expansion socialiste.
La fidélité du Maroc à l’allié yankee ne s’est depuis lors jamais démenti, ainsi qu’a l’égard de l’Etat d’Israël.
Pour alimenter et renforcer cette haine, Hassan II, lors de l’attentat de Marrackeh en 1994 cria que ce sont les services secrets algériens qui se trouvent derrière cet attentat. Les faits ultérieurs ont démontré que c’était faux, mais cela a coûté cher au Maroc. Depuis, les frontières sont fermées. De la sorte, le gouvernement marocain apprendra à gérer ses impulsions paranoïaques envers l’Algérie et les Algériens.
La monarchie alaouite a essayé aussi de se construire une gloire sur le dos des sahraouis. De doper l’économie et la puissance du Maroc avec le génocide du peuple sahraoui. Rappelons les bombes de phosphores, de napalm et les bombes à fragmentation interdites par la communauté internationale. Résultat : Le « puissant Maroc » qui a toujours aspiré à devenir la principale puissance régionale a été vaincue par un petit peuple de bergers. Le valeureux peuple sahraoui s’est avéré encore plus courageux que les disciples d’Abdelkrim. 36 ans après l’invasion du territoire par les hordes sauvages de l’armée marocaine, aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. Le régime envahisseur est de plus en plus obligé à rendre des comptes sur ses méfaits dans les territoires sahraouis occupés. Son unique allié reste la France qui détient la carte du Sahara pour amener les autorités algériennes à réviser leurs positions sur certains contentieux bilatéraux.
Les multiples échecs sur tous les niveaux n’ont laissé au roi que le chemin tracé par son père. Même étant président du Comité Al Qods, il ne cesse d’afficher le laxisme marocain à l’égard d’Israël et des juifs à contre-courant des autres Etats arabes. En absence d’autres cartes, la carte sioniste est toujours d’actualité. Le roi Mohamed VI a mérité le surnom du « roi collabo des sionistes ». Tout cela, rien que pour recevoir le Sahara en cadeau. Mais, il ne l’aura pas, parce que le peuple sahraoui est là pour l’empêcher, comme il l’a fait dans le passé.
Dans son discours d’aujourd’hui, le roi Mohamed VI a fustigé de nouveau l’Algérie. C’est la preuve qu’il cherche encore besoin d’un motif de consensus. Peut-être que cela marchera avec la distribution d’un peu de harira maintenant que le Ramadhan approche.

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