Par Hassane Zerrouky
En difficulté sur le plan interne, Nicolas Sarkozy est prêt à s’accrocher à n’importe quelle branche pour peu que cela ralentisse sa chute dans les sondages.
Fragilisé par certaines affaires comme l’affaire Bettencourt, un chômage en hausse, une dette publique abyssale, le président français essaie d’allumer plusieurs contre-feux pour parer aux menaces pouvant compromettre sa réélection en 2012. Au début du mois de juin dernier, avant que les scandales touchant certains de ses ministres ne le rattrapent, il a d’abord parié sur un succès de l’équipe de France lors du Mondial sud-africain. Mal lui en a pris vu la mauvaise image donnée par cette équipe en Afrique du Sud. Réagissant au quart de tour, il a dès lors essayé de récupérer le mécontentement populaire contre ce fiasco recevant Thierry Henry à l’Elysée, avant d’exiger que des mesures radicales soient prises. Ainsi, pendant quelque temps, la crise de l’équipe de France a meublé l’actualité. C’est devenu un évènement national. Mais peu importe, pour le pouvoir politique, l’essentiel étant de détourner quelque peu l’attention de l’opinion publique française des scandales éclaboussant le sommet de l’Etat français. Après le football est survenue la mort de ce jeune braqueur à Grenoble, tué par la police dans des circonstances non encore élucidées. Les émeutes qui s’en sont suivies ont fait la Une des médias. A quelques jours d’intervalle, surgissait une seconde affaire : la mort d’un jeune gitan tué par des gendarmes à Saint- Aignan dans le département du Loir-et-Cher. Mort qui a provoqué une réaction violente des gens du voyage (gitans). Deux affaires, puissamment relayées par des médias proches de la droite française, qui tombaient à point nommé pour un pouvoir politique en très grande difficulté, et qui vont faire l’actualité pendant plusieurs jour, faisant passer au second plan l’affaire Bettencourt et le scandale du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007. Il n’en fallait pas plus pour que le chef de l’Etat français décrète que ces deux faits sont autrement plus graves que l’affaire Bettencourt, allant jusqu’à consacrer un conseil des ministres essentiellement aux Roms originaires de l’Europe de l’Est transformés en nouveaux boucs émissaires ! Et ce n’est pas fini. Voilà que se profile à l’horizon l’affaire Michel Germaneau, l’otage français assassiné par ses ravisseurs islamistes. Or, cet homme était aux mains de l’ex- GSPC depuis déjà plusieurs mois sans que cela suscite un quelconque émoi. Il n’en reste pas moins qu’en évoquant son sort le 12 juillet dernier, le chef de l’Etat français cherchait sans doute à préparer l’opinion à un évènement majeur. Avec le feu vert de l’Elysée, une opération militaire est montée pour le libérer. Nicolas Sarkozy pariait fortement sur la libération de l’otage afin de redorer son blason. Or l’opération a tourné au fiasco. L’otage a été exécuté par ses ravisseurs. Mais au lieu d’assumer cette réalité, c’est tout juste si la France ne s’est pas défaussée sur l’allié mauritanien. Au lendemain de cette tragique affaire, cherchant à rattraper le coup, Nicolas Sarkozy affirme que ce crime ne restera pas impuni et que la lutte contre Al Qaïda au Maghreb islamique va se renforcer. Comment ? En intervenant directement au Sahel ? Une chose est sûre : pour enrayer la chute de sa popularité en vue de l’élection présidentielle de 2012, le président français semble prêt à tout. De ce fait, une opération coup-depoing au Mali avec l’aval des autorités maliennes n’est pas à exclure. Et si cela ne suffisait pas, rien n’exclut que la prochaine étape sera l’affaire des moines de Tibhirine. Le film sur la mort des moines qui sortira en septembre sera peut-être l’occasion de redéterrer cette affaire. Et pour le chef de l’Etat français d’en dire de nouveau quelques mots comme il l’avait déjà fait lorsqu’il avait pointé un doigt à peine accusateur en direction des militaires algériens !
En difficulté sur le plan interne, Nicolas Sarkozy est prêt à s’accrocher à n’importe quelle branche pour peu que cela ralentisse sa chute dans les sondages.
Fragilisé par certaines affaires comme l’affaire Bettencourt, un chômage en hausse, une dette publique abyssale, le président français essaie d’allumer plusieurs contre-feux pour parer aux menaces pouvant compromettre sa réélection en 2012. Au début du mois de juin dernier, avant que les scandales touchant certains de ses ministres ne le rattrapent, il a d’abord parié sur un succès de l’équipe de France lors du Mondial sud-africain. Mal lui en a pris vu la mauvaise image donnée par cette équipe en Afrique du Sud. Réagissant au quart de tour, il a dès lors essayé de récupérer le mécontentement populaire contre ce fiasco recevant Thierry Henry à l’Elysée, avant d’exiger que des mesures radicales soient prises. Ainsi, pendant quelque temps, la crise de l’équipe de France a meublé l’actualité. C’est devenu un évènement national. Mais peu importe, pour le pouvoir politique, l’essentiel étant de détourner quelque peu l’attention de l’opinion publique française des scandales éclaboussant le sommet de l’Etat français. Après le football est survenue la mort de ce jeune braqueur à Grenoble, tué par la police dans des circonstances non encore élucidées. Les émeutes qui s’en sont suivies ont fait la Une des médias. A quelques jours d’intervalle, surgissait une seconde affaire : la mort d’un jeune gitan tué par des gendarmes à Saint- Aignan dans le département du Loir-et-Cher. Mort qui a provoqué une réaction violente des gens du voyage (gitans). Deux affaires, puissamment relayées par des médias proches de la droite française, qui tombaient à point nommé pour un pouvoir politique en très grande difficulté, et qui vont faire l’actualité pendant plusieurs jour, faisant passer au second plan l’affaire Bettencourt et le scandale du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007. Il n’en fallait pas plus pour que le chef de l’Etat français décrète que ces deux faits sont autrement plus graves que l’affaire Bettencourt, allant jusqu’à consacrer un conseil des ministres essentiellement aux Roms originaires de l’Europe de l’Est transformés en nouveaux boucs émissaires ! Et ce n’est pas fini. Voilà que se profile à l’horizon l’affaire Michel Germaneau, l’otage français assassiné par ses ravisseurs islamistes. Or, cet homme était aux mains de l’ex- GSPC depuis déjà plusieurs mois sans que cela suscite un quelconque émoi. Il n’en reste pas moins qu’en évoquant son sort le 12 juillet dernier, le chef de l’Etat français cherchait sans doute à préparer l’opinion à un évènement majeur. Avec le feu vert de l’Elysée, une opération militaire est montée pour le libérer. Nicolas Sarkozy pariait fortement sur la libération de l’otage afin de redorer son blason. Or l’opération a tourné au fiasco. L’otage a été exécuté par ses ravisseurs. Mais au lieu d’assumer cette réalité, c’est tout juste si la France ne s’est pas défaussée sur l’allié mauritanien. Au lendemain de cette tragique affaire, cherchant à rattraper le coup, Nicolas Sarkozy affirme que ce crime ne restera pas impuni et que la lutte contre Al Qaïda au Maghreb islamique va se renforcer. Comment ? En intervenant directement au Sahel ? Une chose est sûre : pour enrayer la chute de sa popularité en vue de l’élection présidentielle de 2012, le président français semble prêt à tout. De ce fait, une opération coup-depoing au Mali avec l’aval des autorités maliennes n’est pas à exclure. Et si cela ne suffisait pas, rien n’exclut que la prochaine étape sera l’affaire des moines de Tibhirine. Le film sur la mort des moines qui sortira en septembre sera peut-être l’occasion de redéterrer cette affaire. Et pour le chef de l’Etat français d’en dire de nouveau quelques mots comme il l’avait déjà fait lorsqu’il avait pointé un doigt à peine accusateur en direction des militaires algériens !
Le Soir d’Algérie, 29/7/2010
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