Par : Amine Salama
S’exprimant dans un discours à la nation à l’occasion du 11e anniversaire de son accession au trône, le roi Mohamed VI a affirmé que « le Maroc reste attaché à sa souveraineté ». Le juste soutien qu’apporte l’Algérie aux revendications du Front Polisario ne peut altérer la volonté de Rabat … d’aller à l’encontre des résolutions de l’Organisation des Nations unies.
Dans l’affaire du Sahara Occidental, qui a toujours déteint sur ses relations avec l’Algérie, le royaume du Maroc s’éternise à s’enfermer dans une position figée. Celle qui consiste à faire porter le chapeau à son voisin de l’est alors que le dossier du Sahara Occidental, est-il besoin de le rappeler, est une question de décolonisation. Pourtant ce pays voisin persiste signe. Une attitude qui sonne comme une fuite en avant. « Le Maroc ne cédera pas un pouce de son Sahara » a encore une fois martelé, hier, le roi Mohamed VI qui apparemment, manque d’arguments quand il s’agit d’évoquer la question du Sahara Occidental. S’exprimant dans un discours à la nation à l’occasion du 11e anniversaire de son accession au trône, il a affirmé que « le Maroc reste attaché à sa souveraineté ». Comme chaque année donc en pareille circonstance, le roi du Maroc profère la même litanie et, en écorchant à nouveau l’Algérie, il ne fait que respecter une règle bien établie. « L’Algérie va à l’encontre de la logique historique » déclame Mohamed VI à l’adresse de ses sujets, comme pour dire que le juste soutien qu’apporte l’Algérie aux revendications du Front Polisario ne peut altérer la volonté de Rabat … d’aller à l’encontre des résolutions de l’Organisation des Nations unies (ONU). Car, en vérité, le roi persiste sciemment à faire dans l’amalgame en feignant d’oublier qu’en se prononçant en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, l’Algérie ne fait que souscrire aux résolutions du conseil de sécurité de l’ONU alors que le Maroc fait le forcing depuis deux décennies pour se dérober à ces résolutions. Comme il fait tout pour faire capoter les négociations avec le Front Polisario en ne daignant accepter de discuter que de sa proposition relative à l’octroi d’une large autonomie pour ce territoire dans le cadre de la « souveraineté du Maroc ». Exit donc le libre choix des Sahraouis qui, eux, soutiennent mordicus leur droit à l’autodétermination. Dans cette éternelle fuite en avant du Palais royal, qui n’a pour unique objectif que de se soustraire à la volonté de la communauté internationale, l’attaque en règle contre l’Algérie est cruciale, notamment au plan interne. D’où les multiples faux pas du gouvernement marocain qui n’ont fait qu’altérer les relations entre les deux pays même si Rabat veut faire porter à l’Algérie l’entière responsabilité de cette détérioration des rapports. Sa majesté fait même campagne pour cela en pointant du doigt le refus d’Alger d’ouvrir les frontières terrestres entre les deux pays fermées sur décision d’Alger depuis 1994 suite à une situation qu’il n’est plus besoin de rappeler. L’Algérie, qui n’a pas réussi à convaincre son voisin de découpler le dossier des relations bilatérales de celui de la question du Sahara Occidental, pose comme préalable à l’amélioration des relations bilatérales l’indispensable nécessité de mettre à plat tous les dossiers en suspens. Alger a toujours fait montre de sa bonne volonté de raffermir ses relations avec Rabat. Pas plus tard qu’avant-hier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réitéré cette disponibilité. Dans un message adressé au roi du Maroc à l’occasion du 11e anniversaire de son accession au trône, le chef de l’Etat réaffirme sa détermination « à hisser les relations bilatérales et à raffermir les liens de fraternité et de bon voisinage qui unissent nos deux peuples frères».
Le Midi Libre, 31/7/2010
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