Les esprits se sont calmés dans la frontière de Melilla. Nous avons eu droit à toute une variété d’opinions et d’analyses de tout genre. Cependant, il y avait un point commun dans tous les arguments : La question du Sahara Occidental se trouve au coeur du conflit hispano-marocain, mais cela n’est qu’une hypothèse sans preuves, à part le dictat de l’expérience et la connaissance des méthodes de la monarchie alaouite. Unanimité aussi sur la nature oppressive du régime marocain et de ses agitateurs qui s’activent sous des directives du palais royal.
Au milieu de ces spéculations, le corespondant du journal El Pais à Rabat, Ignacio Cembrero vient de jeter une bombe. Cembrero est connu par ses diverses sources. Au mois d’avril, il avait publié le contenu du rapport de la délégation parlementaire qui avait séjourné au Sahara Occidental pour évaluer la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. Maintenant ce n’est ni plus ni moins que la lettre adressée par l’Envoyé Spécial de Ban ki-moon pour le Sahara dans laquelle il demande de l’aide aux espagnols et aux français pour sortir de l’impasse. Cette lettre avait été précédée de déclarations qui soulignait le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Une lettre qui constitue un embarras pour le royaume du Maroc qui préfère garder le statu quo en vue de briser la combativité des sahraouis et poursuivre la spoliation des ressources naturelles sahraouies et la politique du fait accompli.
Et même si le gouvernement de Zapatero est clairement pro-marocain dans le contentieux sahraoui, jusqu’à maintenant il s’abstient de le manifester publiquement par crainte à la réaction de la société espagnole qui est majoritairement pro-sahraouie et réclame que l’Espagne assume ses responsabilités historiques et mette fin à cette trahison qui a coûté beaucoup de souffrances humaines. Le gouvernement espagnol a constaté durant les dernières années que l’alignement sur les thèses marocaines n’a pas donné les résultats escomptés depuis le retrait précipité du diplomate néerlandais Peter van Walsum.
L’accalmie constatée sur la frontière de Melilla ne présage rien de bon pour les sahraouis. Il y a fort à parier que Zapatero, pour mettre fin aux « petits incidents » et préserver « l’excellente relation » avec le Maroc a concocté une énième trahison envers un peuple dont le seul crime est de vouloir être maître de son destin.
En tout cas, en regardant ce scénario tragique, les sahraouis ne peuvent que s’en réjouire. C’est la preuve évidente que l’Espagne, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice, et le Maroc, l’occupant actuel du Sahara, sont incapables d’imposer leur volonté grâce à la résistence héroïque du peuple sahraoui. Un peuple peu nombreux mais qui a su affronter un des pays les puissants du Maghreb renforcé par les armes des plus grandes puissances mondiales : les USA et la France.
Trente-six ans après l’invasion de leur pays, les sahraouis font que le Maroc et l’Espagne payent le prix de leur lâcheté. Les deux pays sont poursuivis par la malédiction du Sahara.
Aujourd’hui, lces deux pays paient le prix de leur lâcheté
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