Agression des militants espagnols à El-Ayoun
Zapatero exprime ses préoccupations
La tension monte entre l’Espagne et le Maroc après l’agression des militants espagnols en faveur de l’indépendance du Sahara occidental lors d’un rassemblement dans la capitale El-Ayoune.
L’intervention musclée de la police contre ces manifestants qui réclamaient le respect des droits humains au Sahara occidental et la fin de l’occupation marocaine du territoire n’a pas laissé indifférents les partis politiques espagnols. Plusieurs personnalités politiques espagnoles et catalanes, à l’instar des Verts catalans et du parti espagnol Union, Progrès et Démocratie (UPyD), ont demandé le rappel de l’ambassadeur du royaume d’Espagne auprès de Rabat pour «consultation» ainsi que l’audition devant le Parlement du ministre des Affaires étrangères M. Miguel Angel Moratinos, pour «expliquer l’absence de réaction des autorités après l’agression contre des Espagnols à El-Ayoune occupé». Ils réclament de José Luis Rodriguez Zapatero, à travers une déclaration, «une attitude ferme face à l’intervention violente de la police marocaine». Ce dernier s’est dit «préoccupé» par la situation alors que son ministre des AE a exigé des explications.
Des partis espagnols ont relevé la politique du deux poids, deux mesures du makhzen, tant que Rabat proteste contre «les supposés mauvais traitements» infligés à ses citoyens à Melilla, et «réprime aussi violemment et impitoyablement ceux qui osent dénoncer les violations systématiques des droits de l’homme et les observateurs internationaux qui souhaitent, par leur présence, mettre fin au système de terreur régnant dans les territoires occupés du Sahara occidental et accompagner les Sahraouis défenseurs des droits humains».
Ces militants espagnols membres de l’association «SaharAcciones» ont annoncé dès leur rapatriement aux îles Canaries qu’ils déposeraient plainte pour le mauvais traitement dont ils ont fait l’objet.
Les Sahraouis décident d’ignorer Ould Sidi Mouloud
Le chef de la police du Polisario, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, est rentré aujourd’hui en principe dans les camps des réfugiés. Celui-ci qui était dans l’autre bout du Sahara occidental avait apporté son soutien au plan d’autonomie marocain et promis de revenir défendre ses positions dans les camps.
Contactés pour une réaction par rapport aux mesures que doivent prendre les responsables du Polisario à son encontre, une source sahraouie a répliqué que tous les responsables de la RASD ont décidé d’ignorer le personnage et de ne lui accorder aucun crédit.
«Il est libre de revenir à sa famille et dire ce qu’il veut. Pour les Sahraouis, ce n’est qu’un détail parmi d’autres», dit-elle. En fait, tout porte à croire que Ould Sidi Mouloud serait mis en quarantaine par les Sahraouis des camps des réfugiés qui demeurent attachés au principe d’autodétermination.
Y. M.
Le Jeune Indépendant, 1/9/2010
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