Après l’agression dans les territoires occupés de plusieurs militants pacifistes espagnols
Le torchon brûle entre Madrid et Rabat
Le torchon brûle entre Madrid et Rabat
Après l’interpellation, ce samedi, par la police marocaine, de onze militants espagnols favorables à l’indépendance du Sahara occidental, le ministère des Affaires étrangères a exigé, lundi 30 août, des explications sur ces événements.
Ces militants, membres de l’association » SaharAcciones « , ont indiqué dimanche avoir été arrêtés la veille, alors qu’ils manifestaient à Lâayoune » en faveur du peuple sahraoui et du respect des droits de l’Homme « . Ils ont également fait état de mauvais traitements de la part de la police sur deux des onze manifestants. » Un groupe de policiers en civil les a chargés sauvagement, arrêtés et conduits au commissariat » et deux militants ont été blessés à la tête et au corps par des » coups de pieds et poings » des policiers marocains, ont-ils rapporté.
Dimanche, le ministère des Affaires étrangères espagnol avait indiqué que les ressortissants espagnols avaient été relâchés après plusieurs heures de détention au commissariat de Lâayoune, et avait confirmé que deux d’entre eux avaient nécessité des soins médicaux.
Dimanche, le ministère des Affaires étrangères espagnol avait indiqué que les ressortissants espagnols avaient été relâchés après plusieurs heures de détention au commissariat de Lâayoune, et avait confirmé que deux d’entre eux avaient nécessité des soins médicaux.
Après avoir été rapatriés aux Canaries -où se trouve le siège de SaharAcciones- les militants ont indiqué qu’ils déposeraient plainte auprès de la justice espagnole contre leur interpellation et le mauvais traitement reçu. L’une des militantes, Carmen Roger, est arrivée à l’aéroport espagnol le visage tuméfié et a confirmé avoir été brutalisée au cours de la manifestation. José Luis Rodriguez Zapatero, le chef du gouvernement espagnol, s’est dit » préoccupé » par de tels événements mais privilégie l’apaisement tant que la lumière n’est pas faite sur ces événements. Cette affaire représente une nouvelle source de tensions entre l’Espagne et le Maroc, après une série d’incidents frontaliers, cet été, dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, dans le nord du Maroc.
La presse marocaine avait fait état de plusieurs incidents frontaliers entre la police espagnole et des ressortissants marocains à Ceuta et Melilla, deux enclaves revendiquées par le Maroc. Dans un souci » d’apaisement « , les ministres de l’Intérieur des deux pays s’étaient rencontrés à Rabat le 23 août pour décider notamment de » rehausser » leur niveau de coopération en matière de sécurité. Ceuta et Melilla sont la source de tensions récurrentes entre le Maroc et l’Espagne tandis que l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental est l’objet d’un conflit entre le Front Polisario, partisan de l’indépendance, et le Maroc, qui a annexé ce territoire en 1975 et propose une autonomie élargie.
Cette tension en est arrivée à un degré tel que le parti « Initiative pour la Catalogne » (Verts) vient d’appeler le gouvernement espagnol à rappeler son ambassadeur au Maroc pour consultation après l’intervention musclée contre des manifestants pacifistes espagnols.
A suivre…
Par Rafik Bakhtini
La Tribune Online, 1/9/2010
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