Ould Sidi Mouloud, l’inspecteur général de la police sahraouie dans les camps de refugiés de la Hamada de Tindouf, s’agite tout d’un coup à partir de la Mauritanie, après un séjour copieusement médiatisé au Maroc. Plus précisément de Zouérate, cette ville mauritanienne rendue célèbre, du temps de Giscard d’Estaing, par l’histoire des six otages français. Des coopérants – le bénévolat « humaniste » tel que pratiqué aujourd’hui par les Camatte n’avait pas encore cours à l’époque – qui aidaient militairement Nouakchott alors en guerre contre les Sahraouis et qui, après leur libération, perdirent étrangement la parole dès qu’ils mirent le pied en France.
De Zouérate, Mustapha Salma s’inquiète : « On m’a averti de l’intérieur de Tindouf que j’étais interdit d’accès aux camps et que j’allais être arrêté au cas où j’y mettrai les pieds », affirme-t-il. Il est vrai que le personnage est passé de l’autre côté de la barrière. Il roule désormais ouvertement pour le Maroc et se pose comme le fervent défenseur de la proposition d’autonomie vomie par le Polisario. Chez nous et chez pas mal de peuples dans le monde, les bonds de ce genre ça s’appelle trahison.
Lui dit que son acte c’est de la noblesse et qu’il l’accomplit dans l’intérêt des populations de camps qu’il compte convaincre qu’on bouffe et qu’on gite mieux sous la tente du roi. Or, ce n’est pas exactement ce que nous disent les Aminatou Haïder qui vivent le calvaire des territoires occupés du Sahara occidental, des lieux qui se spécialisent dans l’œil au beurre noir pour femmes. Et le policier félon aurait dû penser à commencer par prêcher la bonne parole pour convaincre d’abord les populations qui n’arrivent pas à apprécier, comme lui, les « bienfaits » colonialistes. Il se serait épargné les sentiments de crainte qui semblent l’étreindre, à en croire ses paroles. » La situation est devenue périlleuse (…) Ma sécurité personnelle ne dépend plus de moi tout seul ; désormais c’est la responsabilité du monde entier », se morfond-il.
Faussement, car tout le monde sait que s’il y a dans le monde une révolution armée qui n’a pas exécuté ses traîtres, c’est bien celle conduite par le Polisario. Un mouvement qui a décidé de l’ignorer tout simplement. Cela dit, il est préférable que Mustapha Salma retourne vivre au Maroc puisqu’il le considère comme la mère patrie.
M. Z. (Mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Jeune Indépendant, 8/9/2010
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