Lorsqu’ils essayaient de brandir quelques drapeaux et quelques consignes en faveur de l’indépendance du Sahara Occidental et de l’accomplissement de la résolution de l’ONU, quelques amies ont reçu une raclée de la part de la police et les marocains paramilitaires à El Aaiún occupé. Ils étaient quatorze personnes qui, grâce au manque d’intelligence de la police marocaine, ont réussi à attirer l’attention sur le conflit du Sahara et de la répression quotidienne qui est exercée dans ses rues. Une répression dirigée, non seulement par la police, mais aussi par les colons organisés pour la défense de leur position de privilège dans cette société colonisée, marécagée et oubliée de la main d’un Dieu mineur.
Ce n’est pas la première fois que, dans des situations pareilles, les états organisent et donnent une couverture aux forces paramilitaires avec un brevet de corse pour que la façade du régime ne se détériore plus qu’elle ne l’est. Cela, tout le monde le sait. Comme dans un manuel. Comme dans un manuel est que la diplomatie espagnole exempte la police alaouite de toute responsabilité et remercie la défense qu’ils ont faite à ses citoyens. Apparemment, avec ardeur dénommés, des activistes canariens, ont commis une imprudence. Et je crois que oui : l’imprudence de rappeler au royaume de l’Espagne son indécence avec les sahraouis.
Beaucoup de gens ont mis leurs sur la tête en se demandant comment, en plein siècle vingt-et-un, il y a des policiers qui agissent de la sorte. Mais la police est la même partout. Quand le moment arrive ils cassent la gueule de qui réclame justice et indépendance dans tous les côtés. Que ça pouvait être pire ? Oui. Que c’était prévisible? Aussi. Mais non parce que prévisible qu’il cesse d’être lamentable. Surtout l’attitude de la MINURSO. Les forces de l’ONU, une légion étrangère bien payée qui ont déjà été jugés et condamnés à Las Palmas pour trafic illégal de marchandises entre notre terre et El Aaiún ne servent même pas à déclarer recevable une dénonce pour de mauvais traitements.
Ça oui, si vous voulez les voir, il suffit d’aller à l’heure du déjeuner au parador national de la capitale du Sahara occupé et vous verrez leurs terribles jeeps blancs immaculés garés devant la porte du restaurant. À l’intérieur se trouvent les légionnaires susdits en train de bavarder. Et comme tous les légionnaires du monde, après avoir mangé, ils se permettent une petite promenade dans le monde misérable de leur mission humanitaire, voir s’ils trouvent quelque chose, ou une petite arabe autochtone qui leur évente leur héroïcité.
Mais pour défendre les canariens dans le monde, il y a notre Paulino, qui avec son verbe et loquacité habituelle nous a laissés abasourdis en disant que les droits de l’homme il fallait les défendre « ici, là-bas, là-haut et en bas ». Reste tranquille!
Par Paco Déniz, membre d’Alternative Si se puede por Tenerife et professeur de Sociologie à l’Université de la Laguna.
Source : Canarias Insurgente, 8/9/2010
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