Dans le cas où Mostafa Salma entend revenir, comme il dit, dans les camps, il faut qu’il sache qu’il y sera jugé pour trahison.
MOSTAFA SALMA OULD SIDI MOULOUD, ex-inspecteur général de la police sahraouie dans les camps de réfugiés de la Hamada de Tindouf, ne semble pas avoir encore pris conscience du statut peu glorieux de «traître» qu’il traîne depuis qu’il s’est engagé publiquement à défendre les thèses marocaines, fermement rejetées par le Polisario, désormais son ex-mouvement.
A partir de Smara, la capitale spirituelle du Sahara occidental sous occupation marocaine, Mostafa Salma se proposait de retourner dans les camps pour y mobiliser les populations administrées par le Polisario contre… les thèses du Polisario. Un mouvement qui, justement, pense à reprendre la guerre dans le cas où le Maroc persiste dans sa volonté d’imposer sa proposition d’autonomie comme l’unique solution. Mostafa Slama ne revient pas ouvrir un débat sur la solution onusienne qui prévoit un référendum d’autodétermination avec trois options : l’autonomie, l’intégration au Maroc ou l’indépendance tout simplement. Mostafa Slama s’en tient à la seule autonomie. Subitement, il lui trouve toutes les vertus, au point de se dire que l’idée était peut-être commercialisable sur les places sahraouies et qu’il n’y avait pas de raison pour que la grâce du commandeur des croyants le touche, lui et pas les autres membres du Polisario. C’est ce qui explique peut-être sa contrariété après une contreproposition tout ce qu’il y a de magnanime d’Omar Mansour, le représentant du Polisario à Paris. Dans le cas où Mostafa Salma entend revenir, comme il dit, dans les camps, il faut qu’il sache qu’il y sera jugé pour trahison ; mais si sa famille veut le rejoindre chez son maître, ce choix sera exaucé. Mostafa Salma, lui, veut le beurre et l’argent du beurre. Il retourne sa veste, dit que ce n’est pas une grâce du Ciel et que c’est juste de la «liberté d’expression», mais veut qu’on lui rende les honneurs comme on le fait périodiquement pour Aminatou Haïder. «Hazzaq oua ounqou touil», comme on dit chez nous. Officiellement, le Polisario ne s’est pas prononcé sur le nouveau choix de Mostafa Salma. Mais qui pourrait interdire de penser que si jamais ils revoyaient leur traître-héros remettre les pieds dans les camps, beaucoup de Sahraouis ressentiront la même amertume que celle des Algériens lorsque Mekachera souilla le sol de la RADP.
M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Jeune Indépendant, 13/9/2010
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