Le HCR et les réfugiés sahraouis

La décision de la Cour Internationale de Justice de la Haye, principal organisme juridique des Nations Unies, sur le Sahara Occidental (1975) considère applicable la Résolution 1514 de l’Assemblée Générale sur la décolonisation de ce territoire, et en particulier le principe d’autodétermination du peuple sahraoui. Depuis, l’ONU, autant le Conseil de Sécurité que l’Assemblée Générale, a adopté des dizaines de résolutions sur cette ancienne colonie espagnole reconnaissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination. En vain, parce que la France, avec le silence complice des Etats européens, en a décidé ainsi. Parce que les sahraouis sont une minorité et la passion de Sarkozy est de s’en prendre à ces petits peuples, comme vous avez pu le voir avec les Roms. Parce que l’Algérie ne veut pas se soumettre au dictat de l’Elysée, un dictat qui n’a connu aucune amélioration depuis la création de la Françafrique.

La nature juridique du Sahara Occidental est double : C’est un « territoire non-autonome », mais aussi un « territoire occupé militairement » et par conséquent, il doit être soummis aux paramètres juridiques du Droit Humanitaire International et à l’application de la IV Convention de Genève. Mais, pour le Maroc, deuxième record du monde, après Israël, dans la violations des résolutions de l’ONU, ces engagements ne sont que de l’encre sur papier.

Le territoire et le peuple sahraouis sont divisés par un mur de fortifications militaires gardé par un contingent de 200.000 hommes des Forces Armées Royales. Le mur de la honte et de la discorde s’étend au long des 2700 kilomètres du Nord au Sud du Sahara Occidental. Son objectif était, au début, défendre la « région utile » (les mines de phosphates et la côte riche en poissons) . Mais, depuis le cessez-le-feu, c’est-à-dire, depuis 20 ans, il n’y a plus de guerre et toutes les parties sont appliquées dans la recherche d’une solution pacifique, le but du mur est d’empêcher tout contact des réfugiés sahraouis avec les leurs dans les territoires occupés par le Maroc. La preuve? Les autorités marocaines tentent, par tous les moyens, de faire obstruction au programme des visites familiales et empêchent l’ouverture de brèches dans le mur pour faciliter les contacts par voie terrestre.

Cela est bien connu par les officiers de la MINURSO et les responsables du HCR, mais, comme d’habitude, ils gardent le silence. Parce que le Maroc veut toujours impposer ses choix sur des fonctionnaires onusiens complices ou intimidés par le comportement voyou des responsables marocains. 

Les timides mesures de confiance constamment sapées par Rabat doivent être dénoncées. Le Front Polisario, fatigué d’être toujours la partie faible dans le processus onusien qui est devenu un jeu dans les mains des autorités marocaines, a décidé de réagir pour dénoncer la complicité des fonctionnaires du HCR poussées soit par les intimidations marocaines, soit par la corruption, domaine dont les marocains sont des champions imbattables.

Si le HCR est sérieux dans ses démarches pour instaurer les mesures de confiance, il doit ouvrir une brèche dans le mur de l’Appartheid marocain et permettre que la population sahraouie puisse se rencontrer après 36 ans de séparation et de souffrances. Si le HCR ne peut pas assurer cela, alors il peut garder ses actions qui, jusqu’à présent, n’ont pas dépassé le stade de symboliques. 

Les sahraouis n’ont pas encore oublié les années pénibles où la livraison des aides humanitaires a été arrêtée pour faire plaisir au Maroc et affamer les réfugiés dans le but de leur imposer le choix de leur oppresseur.

L’histoire se répète. Le Royaume enchanté du Maroc aurait-il une potion magique pour jeter un sort sur les fonctionnaires onusiens?

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