LA PROPOSITION d’autonomie marocaine, constatent les observateurs, n’a pas avancé d’un iota bien qu’elle ait consommé un représentant personnel de M. Ban Ki-moon, le SG de l’ONU, en la personne de M. Peter Van Walsum, et rendu vains tous les efforts de son successeur, le diplomate américain Christopher Ross, l’une des personnes qui maîtrisent le mieux le dossier du Sahara occidental. Mais peut-être faut-il expliquer là que cette proposition d’autonomie, le Maroc vient l’opposer au principe sacro-saint du droit des peuples à l’autodétermination ; il la veut comme l’unique solution au conflit qui l’oppose au peuple sahraoui depuis qu’il a envahi militairement ses terres en 1975.
Ces derniers temps tout le monde est d’accord pour dire que le conflit étrangle le Maghreb, qu’il gêne son développement et sa sécurité et qu’il se doit absolument d’être reglé, ce qui ce répercute négativement sur sur ses partenaires, occidentaux notamment. Et de conclure quasi unanimement que le statu quo ne peut plus durer. Tous, sauf les Français, les seuls qui trouvent à la proposition marocaine des yeux à la beauté incomparable. « Nous soutenons la proposition du gouvernement du Maroc d’une autonomie du Sahara, sous souveraineté marocaine, qui reste une base sérieuse et concrète de discussions pour l’avenir du Sahara … « , lançait vendredi dernier un groupe de sénateurs français à partir de Marrakech, la ville marocaine qui paraît-il, a des pouvoirs irrésistibles sur les dirigeants tricolores.
Christian Cambon, le président du groupe d’amitié France-Maroc au Sénat français, évoquait aussi Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, en tant que « symbole fort » des camps de réfugiés sahraouis de la Hamada de Tindouf. Ce qui ne surprend pas, la France étant connue pour avoir un faible pour les harkis. Ce qui constitue un coup de pouce au chahut de Mustapha Salma, un sahraoui vite devenu un sujet zélé du roi et qui veut défendre, à partir de l’Algérie, des conduites à l’israélienne. N’est-il pas plus juste de prendre une position conforme à la légalité internationale à l’instar de Mme Maria Teresa Fernandez de la Vega, la vice-Première ministre espagnole qui, malgré l’agitation autour de Melilla s’est dit pour une solution qui » respecte le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui » ?
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 19/8/2010
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