Alors que la France déploie des moyens importants pour tenter de recupérer les otages enlevés la semaine dernière au Niger, d’aucuns s’étonnent de l’absence de drones. Deux raisons l’expliquent.
1) L’armée de l’air ne possède que quatre drones Harfang (Moyenne altitude longue endurance) au sein de l’escadron Belfort. Trois d’entre eux sont en Afghanistan, sur la base de Bagram. En quatrième, en cours de perception, servira à l’entraînement des personnels sur la base de Cognac. Il n’y a donc pas de drone disponible.
2) Même s’il y en avait, leur utilisation au Sahel poserait un problème, non surmonté à ce jour par les Américains. Pour fonctionner à longue distance (pilotage et transmission des données en temps réel), les drones ont besoin d’une liaison satellitaire (Satcom) permanente. Cela nécessite un satellite en orbite géostationnaire juste au dessus du Sahara. Aussi suprenant que cela puisse paraître, il n’y en a pas.
Certes, le drone Harfang peut fonctionner sans Satcom, grâce à une liaison directe avec le sol. Celle-ci, baptisée LOS (Line of sight), est toutefois limitée en distance, de l’ordre de 150 à 200 km, selon le relief. Trop court pour le théâtre en question.
Reste donc à employer les vieux moyens de reconnaissance aérienne – c’est-à-dire les avions pilotés. Les Atlantique-2 de la Marine nationale, les Mirage F1-CR (qui avaient en principe quitter l’Afrique -Tchad – en juin dernier…), quelques C-130 ou C-160 modifiés ou non et même le discret C 160 Gabriel avec ses systèmes d’écoutes.
Si des drones sont fianlement utilisés, ce seront sans doute les minidrones Skylark. Achetés en Israël, ces engins très legers (6,5 kg) et lancés à la main ont une vocation tactique – voire de l’autre côté de la colline ou de la dune… Les forces spéciales en possèdent une dizaine.
Secret Défense, 24/9/2010
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