Alger, 26/09/2010 (SPS) Les participants à la conférence internationale sur « Le Droit des peuples à la résistance : cas du peuple sahraoui » ont dénoncé samedi à Alger les positions de certaines puissances occidentales dans le processus de règlement du conflit du Sahara occidental, réaffirmant le droit du peuple sahraoui à la résistance pour le recouvrement de sa liberté.
C’est dans ce sens que l’ancien ministre des Affaires étrangères d’Autriche, M. Erwin Lanc, a rappelé la position de l’Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara occidental, a livré le territoire au Maroc, contrairement aux principes de la légalité internationale.
M. Lanc a relevé que le Maroc s’oppose depuis deux décennies au référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, alors qu' »il ne peut y avoir, a-t-il dit, de solution à ce conflit en dehors du référendum d’autodétermination ».
L’ancien ministre a évoqué, dans ce contexte, la position de principe de l’Etat autrichien dans ce conflit, soulignant son appui récent à l’ONU au prolongement de la mission de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental).
Abondant dans le même sens, l’ambassadeur d’Afrique du Sud et représentant de ce pays auprès de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M.Joseph Kotane, a affirmé que « le peuple sahraoui subit la même infamie » que le peuple d’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid.
Il a plaidé, dans ce cadre, en faveur de l’intensification du soutien à la cause sahraouie, estimant qu' »il est du devoir des peuples du monde entier d’appuyer le peuple sahraoui et ne pas le laisser seul face à la répression colonialiste ». « C’est en nous tenant aux côtés du peuple sahraoui que nous pouvons accélérer le processus de son émancipation », a-t-il dit.
Le membre du bureau politique du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), M. Abou Ahmed Fouad, qui intervenait au non de la résistance palestinienne, a interpellé, de son côté, la Ligue arabe pour qu’elle prenne en considération la cause sahraouie.
« Nous estimons que la Ligue arabe doit assumer son rôle dans le règlement de ce problème », a-t-il indiqué, affirmant qu' »il est impératif d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui afin qu’il puisse jouir de sa liberté ».
Le représentant de la coalition Gauche unie d’Andalousie (Espagne), M. Pedro Vaquero Delpoto, a déclaré, pour sa part, que « la cause sahraouie est dans le cœur des Espagnols pour une raison historique qui tient au fait que leur gouvernement avait livré ce peuple à la colonisation marocaine ».
Ce député a estimé qu’il y avait une « double trahison » de la part de l’Espagne à l’égard des Sahraouis. « D’une part, l’Espagne n’a pas assumé sa responsabilité d’ancienne puissance coloniale et, d’autre part, les positions actuelles du gouvernement espagnol sont favorables au plan d’autonomie marocain ».
La juriste algérienne, Maya Sahli, a mis en avant la question de l’accord d’association entre l’Union européenne et le Maroc, ainsi que l’accord relatif à l’exploitation des richesses halieutiques sahraouies, accords qui ont été conclus, a-t-elle souligné, au mépris des résolutions de l’Onu et de la clause du respect des droits de l’homme pour l’octroi du statut de partenaire avancé à un pays tiers.
Le cinéaste américain Jean Almore, qui a réalisé un film sur le mur de séparation marocain au Sahara occidental, a qualifié, de son côté, l’agression marocaine contre le peuple sahraoui d' »acte pervers.
« Comment peut-on expliquer l’agression militaire d’une ancienne monarchie contre une jeune nation », s’est-t-il interrogé.
Plusieurs représentants de comités de soutien au peuple sahraoui, venus de plusieurs pays, se sont succédé à la tribune de la conférence internationale dédiée au droit à la résistance, parmi lesquels les représentants du Nicaragua, du Chili, du Liban, de Timor Lest, de France, d’Italie et de Russie.
La deuxième journée de la conférence sera consacrée aux témoignages de plus de 70 résistants et militants sahraouis des droits de l’homme venus des territoires occupés et à l’adoption de la Déclaration d’Alger sur le « Le Droit des peuples à la résistance : cas du peuple sahraoui ». (SPS)
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