Mon pote Y a étudié une nouvelle catégorie socio-professionnelle de Convaincus qu’il appelle les « fils de pute ». Wlad l97ab pour nos amis arabophones. Avec tout le respect que je dois aux putes et à leurs progénitures, je publie ici le coup de gueule de Y.
Ce billet est sérieux. Insultant et vulgaire certes, mais sérieux.
Il y a quelque part au Maroc, paradant sous l’uniforme et les responsabilités, un certain nombre de personnes qui sont des fils de pute. Pas de petits délinquants, voleurs et corrompus, mais d’authentiques fils de pute. Des criminels.
Un homme jeune et en bonne santé est mort à Salé. De quoi ? De police.
Dans un certain commissariat de Salé, il y a au moins un criminel.
Il s’est rendu coupable du meurtre de Fodail Abrkane, maçon de 37 ans.
Tant que ce meurtrier là ne sera pas à sa place, c’est-à-dire en prison, au nom de quoi, suis-je encore tenu de respecter l’uniforme qu’il porte ?
S’il est couvert par ses collègues, par sa hiérarchie, alors le déshonneur les entache tous, et de respect je ne veux en donner à aucun.
On reproche aux Marocains de ne reconnaitre que la force. « Chaâb zerouata », dit-on. Certes, et au nom de quoi s’inclineraient-ils devant une autorité qui ne protège pas ?
Tant que l’Etat n’aura pas fait le ménage chez lui, c’est-à-dire en se débarrassant de ses ordures les plus putrides, souvent les plus anciennes, l’Etat et le droit ne mériteront pas que les Marocains les respectent. L’équation est simple : pour être respecté, il faut être respectable.
Attirer les investissements, construire les autoroutes, dénoncer la corruption, ma foi pourquoi pas. J’applaudis et veut y participer de toute mon âme.
Mais là, il y a mort d’homme. Arrêtons-nous un instant de construire pour contempler ce que nous construisons. Un Maroc de demain ayant moins de chômeurs, plus de touristes et des assassins en uniformes ?
Marocains, sachez ceci : au moins un policier de Salé a tué un innocent, il y a une semaine. Si vous croisez un policier à Salé, c’est peut être lui. Ou alors quelqu’un qui le protège.
La possibilité que les auteurs du crime puissent s’en sortir, de celui qui donna le premier coup à celui qui administra le dernier, révulse. Il ne s’agit plus de dénoncer. Il s’agit d’hurler.
Quant aux autres corps constitués de l’Etat, qu’ils sachent qu’ils ne valent pas mieux s’ils laissent cette gangrène proliférer parmi eux. Que la police soit pourrie par endroit, cela signifie-t-il que la Justice est saine ? Pas si elle laisse la pourriture s’installer.
Pour que l’uniforme retrouve un peu de ce prestige que tant d’ignominies ont entaché, il n’y a qu’une solution : amputer l’administration de ses membres pourris, trancher dans le vif et jeter au loin, c’est-à-dire en prison.
Encore une honte nationale qui ne coûte rien à réparer, si ce n’est un exercice régulier de nos institutions. Sans lui, les implications pratiques de cette histoire sont évidentes.
Réfléchissons-y.
Police et Justice existent pour faire régner l’ordre et sanctionner ceux qui y contreviennent. Leur démission, qui plus est sur une affaire de sang, ne peut signifier qu’une chose : que le droit de se faire justice soi même redevient légitime. Sinon quoi ? Faut-il apprendre à vivre à proximité, à croiser régulièrement peut être l’assassin d’un être cher ?
Que l’assassin se fasse à son tour assassiner ne serait alors que justice, mais de celle là, je ne veux point.
Car cette porte terrible qui s’entrouvre est celle de la loi du plus fort. Le devoir de chaque citoyen qui mérite ce titre est de participer de toutes ses forces à la refermer. L’obligation légale autant que morale de nos responsables politiques est de traduire cette aspiration en actes.
Dans le cas contraire, qu’ils disparaissent. Car tous les plans Emergence du monde ne valent pas le sang d’un Marocain, fût-il maçon.
On me dit que le Procureur a demandé une enquête. N’applaudissons pas, il fait son travail. Attendons les condamnations.
Sans elles, je ne peux que ressentir la profonde vanité de cette incantation de circonstance, qu’on ne peut dire sérieusement pour l’assassiné dont l’assassin court toujours :
« Qu’il repose en paix. »
Pour expliquer un peu les propos de Y, j’ai fait ce petit schéma aux têtes de mules qui ne manqueront pas de prendre la défense du makhzen, et dire que tout cela n’est pas fondé, et je ne sais quels arguments leurs petits cerveaux merdiques vont encore pondre pour nous expliquer que le Maroc va bien. Click to enlarge (the picture, not your penis connard)
CJMD, 24/9/2010
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