KHALID NACIRI, le porte-parole du gouvernement marocain, nous fait publiquement maîtres des territoires du Sahara occidental sous contrôle du Polisario depuis 1991 aux termes du cessez-le-feu passé entre le mouvement et le Maroc. M. Naciri s’était senti l’âme généreuse au moment où il se prononçait sur l’affaire de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, cet ex-policier sahraoui accusé d’avoir livré des secrets au makhzen et arrêté pour trahison à Mheiriz, dans les territoires contrôlés par le Polisario, à 400 km de Tindouf.
L’arrestation de Mustapha Salma, «en plein territoire algérien, est un fait avéré», affirmait Khalid Naciri, selon une information diffusée avant-hier par la MAP. Et de s’expliquer : «Il y a une ligne de démarcation depuis le cessez-le-feu de 1991 et il y a le territoire marocain, le reste c’est le territoire algérien. » De quoi faire retourner Dlimi, le général accidenté dans sa tombe. «Grave et scandaleuse déclaration de M. le ministre de la Communication. On a l’impression que dès qu’on bouge, on s’embourbe davantage», commentait l’ASM, une association marocaine de droit commun. «A travers ces déclarations, nous comprendrons que le Maroc se désiste non pas au profit des séparatistes, mais au profit de l’Algérie de Mheiriz, Tifariti, Bir-Lahlou et autres zones rurales de cette région qui s’étend jusqu’à la Mauritanie…», ajoutait cette association qui compte en son sein des éléments d’origine sahraouie.
Une réaction qui n’explique cependant pas la soudaine largesse qui propulserait l’Algérie au rang de puissance expansionniste, à l’instar du Maroc et d’Israël. Pour en arriver là, Naciri a dû lire le dernier délire d’Alexandre Adler qui offrait à l’Algérie une «souveraineté informelle» sur la région du Sahel si jamais elle acceptait de laisser ses principes se faire gentiment kidnapper au Sahara occidental.
Peut-on commercialiser des produits qu’on ne possède pas ? Mais Naciri souffrirait-il d’une otite ? Sinon il aurait entendu Abdelaziz Belkhadem lui dire que les Algériens ne convoitent aucune terre au Sahara Occidental ni au Maroc, mais qu’ils combattront celui qui convoitera les terres de la RADP, «qu’il soit un frère ou qu’il soit étranger».
M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Jeune Indépendant, 2/10/2010
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