Nul doute que le Maroc a réussi un coup médiatique en poussant le malheureux Moustapha Salma Sidi Mouloud à retourner aux territoires libérés du Sahara Occidental contrôlés par le Front Polisario. Mais cela ne va pas au-delà d’une bavure médiatique. Le Maroc ne gagne rien dans cette bataille. Au contraire, il a renforcé la demande pressante du Polisario d’élargir le mandat de la MINURSO afin de surveiller la situation des Droits de l’homme dans le territoire. D’ailleurs, il y a lieu de rappeler que le Polisario avait déjà donné son accord à ce sujet, tandis que le Maroc, refuse, soutenu pour cela par la France en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité.
Avec l’histoire de Ould Sidi Mouloud, le Maroc a donné au Polisario l’occasion de rappeler qu’il est nécessaire, maintenant plus que jamais, de donner aux exigences des droits de l’homme sa part dans les prérogatives de la MINURSO. Maintenant que les deux parties se plaignent, le Conseil de Sécurité sera obligé de réagir dans sa session du mois d’avril prochain pour prorroger le mandat de la MINURSO.
La provocation d’Ould Sidi Mouloud était un jeu d’artifice qui a servi largement la cause sahraouie. L’éclat donné à la cause par la grève de la faim d’Aminatou Haidar a été renforcé par le débat créé autour de l’histoire de l’ex-policier sahraoui et autour des droits de l’homme au Sahara Occidental. Ce débat a été élargi pour atteindre des lobbies lointains auxquels le Maroc a eu recours pour exploiter au maximum cette bavure.
Le Front Polisario n’a jamais arrêté un citoyen sahraoui parce qu’il retournait du Maroc. Au contraire, beaucoup de sahraouis sont revenus après avoir soustrait des petits bénéfices aux autorités marocaines sans qu’ils ne soient dérangés par quiconque.
Mais Ould Sidi Mouloud était un policier et, de ce fait, doit rendre des comptes. Il sera jugé en présence des ONG’s et en toute légalité. L’effet boomerang de cette affaire sera le seul point commun avec l’histoire d’Aminatou. Ils voulaient faire de Moustapha leur Cheval de Troie et il est devenu le maigre cheval de Don Quichotte. Omar Hadrami, encore ancré dans l’époque révolue du tribalisme, a cru pouvoir, avec ce « coup », se mettre au devant de la scène du Makhzen, se vanter de son « génie » et alimenter son narcissisme.
Ould Sidi Mouloud a aussi des comptes à rendre de certains actes de délinquance qu’il a commis dans les camps :
– Oran, Janvier 1998 : Il arrive chez M. Dady Brahim R’gueyeg et il lui dit : « Si tu me prêtes 120 millions ( 1.200.000 DA) je te les rendrai en double dans 15 jours ». Il a monté une affaire avec un citoyen algérien du nom de Ouadeh ou bien Ouaddah. Il n’a jamais rendu cet argent.
– En 1995 à peu près, il y avait beaucoup de véhicules de particuliers sahraouis entassés depuis plus de trois mois dans le port d’Oran en attente de dédouanement. Les autorités sahraouies sont arrivés à un arrangement avec les responsables algériens et une somme de 300 millions a été demandé parla douane algérienne. Les particuliers ont donné cette somme à Moustapha pour sortir leurs voitures et, jusqu’à présent, ils courent derrière lui pour récupérer ce qui est à eux.
– La Central de Police sahraouie l’avait désigné responsable de la caisse d’épargne de cette institution et il l’a dérobée.
– En 2007, à Smara, des familles font une récolte d’argent pour un parent nécessiteux. Celui-ci n’a jamais vu la couleur de cet argent étant donné que Moustapha était chargé de la lui apporter.
– En 2008, il a été limogé de ses fonctions de directeur régionale de la police à la Wilaya d’El Aaiun à cause de ses méfaits.
Il y a lieu de rappeler qu’il est un proche parent de Saleh Lebboihi, un membre du groupe arrêté à Casablanca et libéré plus tard.
Les deux frères Al-Ismaïli aussi sont descendants de Sidi Mouloud et ils ont participé à la dernière conférence d’Alger sur le droit des peuples à la résistance.
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