La drogue marocaine inonde les frontières Algériennes : L’Algérie serait-elle sur les traces du Maroc ?

Comme l’émigration clandestine, le trafic de drogue est devenu un fléau qui embrase et mine notre pays. Difficiles à anéantir, les grands barrons, chaque jour qui passe, explorent de nouveaux créneaux et recrutent des associés mais aussi et davantage de consommateurs. En provenance généralement du Maroc, un vaste réseau a pu se former et se tisser pendant des années, créant au départ des petites filiales qui se gonflent au gré des complicités locales. Une chose est certaine aujourd’hui, le trafic de la drogue est une réalité irréfutable dans notre pays.

L’Algérie va-t-elle devenir comme le Maroc, un grand pays producteur de drogue ? Les spécialistes de la lutte contre le trafic de drogue s’inquiètent de l’ampleur prise par la culture du cannabis et du pavot dans certaines régions du pays, notamment la Kabylie et le sud-ouest. Entre le 10 et le 24 mars dernier, la gendarmerie a découvert et détruit 25 plantations d’opium dans la seule wilaya d’Adrar. Des plantations ont été découvertes en 2007 à Bejaia, Batna, Boumerdès et Bechar. Le développement de la culture de la drogue dans ces régions s’explique par leurs topographies montagneuses ou désertiques, difficiles d’accès pour les services de sécurité. 

Les narcotrafiquants ne se contentent plus d’importer du cannabis du Maroc. Ils ont projets pour cultiver le cannabis et le pavot en Algérie. Objectif : assurer l’autosuffisance sur le marché national et exporter vers les pays voisins et l’Europe. Mais les autorités ne semblent pas alarmées par la situation. « La culture de la drogue est un phénomène limité, mais inquiétant », a estimé récemment le directeur général de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), Abdelmalek Sayeh. « La surface totale de plantations de pavot et de cannabis découverte en Algérie ne dépasse pas 5 hectares. On n’est pas en présence d’une culture à vaste échelle comme au Maroc où la surface occupée par la culture de la drogue est de 125000 hectares », a relativisé M. Sayeh. Toutefois, le sud du pays et, à un degré moindre, la Kabylie risquent de devenir à terme des régions productrices de drogue, si le gouvernement ne prend pas des mesures économiques et sociales pour lutter efficacement contre la consommation et le trafic de drogue.
 
Tlemcen , Adrar et Naâma,  plaques tournantes du trafic de drogue
 
Les régions de Tlemcen et d’Adrar, frontalières avec le Maroc, sont devenues des plaques tournantes du trafic de drogue intermaghrébin. L’Algérie est passée du statut de pays de transit à celui de marché consommation de drogue.
En 2008, plus de 38 tonnes de drogue ont été saisies en Algérie contre quatre tonnes en 2007. En 2009, ces saisies pourraient atteindre 60 tonnes, selon les estimations des autorités. Mais les quantités qui pénètrent sur le marché algérien sont beaucoup plus importantes. « La drogue saisie représente seulement 10% des quantités qui transitent », estiment des experts algériens dans la lutte contre la consommation de drogue. Avant hier , La gendarmerie nationale dans son dernier communique a annonce que Plus de 26 tonnes de cannabis ont été saisies depuis le début de l’année à travers le pays. Ces quantités proviennent essentiellement du Maroc, plus grand producteur mondial de cannabis. En grande partie, ces quantités ont en effet été découvertes par la gendarmerie nationale aux frontières marocaines et sur les plages de l’ouest du pays, selon les indications officielles.
Pointé du doigt, le Maroc ne semble pas particulièrement préoccupé par les activités des narcotrafiquants à ses frontières avec l’Algérie. Rabat annonce rarement des arrestations de trafiquants qui tentent de faire passer la drogue de l’autre coté de la frontière. Pourtant, la gendarmerie royale a arrêté ces derniers mois de nombreux narcotrafiquants et saisit d’importantes quantités de résine de cannabis destinées au marché européen.
Cette situation a une explication. Alger et Rabat, qui entretiennent des relations politiques tendues en raison de la colonisation du Sahara occidental par le Maroc, ne coopèrent pas dans la lutte contre le trafic drogue.
 
Saisie de 1.200 plants d’opium à Adrar
 
Les services de la gendarmerie nationale ont saisi plus de 1200 plants d’opium, dans quatre plantations, près de Timimoun (Adrar). La région d’Adrar est connue pour ses plantations clandestines d’opium, consommé par les habitations depuis des lustres. Dans le cadre de la lutte antidrogue, la gendarmerie nationale a procédé à l’arrestation de 3 personnes et la saisie de plusieurs  plants et 200 grammes de grains d’opium qui étaient destinés à être semés. Les services de la gendarmerie, dans  leur lutte contre la drogue ne ménagent aucun effort, pour enrayer ce phénomène qui ne cesse de se propager comme un poison à nos frontières  De source bien informée l’on a appris aussi que les gendarmes ont récupéré 66 kg de kif traité rejeté par la mer sur le littoral de Ain Temouchent, ainsi que 30 autres kg de cette même drogue sur  la plage El Aïn dans la commune de Ouled El Kihal. Au niveau de cette wilaya, les services de lutte antidrogue ont aussi  saisi  près de 27 quintaux de cette substance au courant de cette semaine dans la wilaya, cette saisie vient s’ajouter à toutes les autres et ce depuis le début de cette année et se  sont plus de 31 quintaux de kif traité, dont cinq quintaux de stupéfiants, rejetés par la mer et ont été récupérés. Dans cette même optique à Tébessa,  910 grammes de kif traité ont été pris sur un trafiquant et 100 autres grammes sur un autre à Constantine. Au courant de l’année il a été fait état de  saisies, d’une quantité  impressionnante de drogue. Plus de 38 tonnes de résine de cannabis ont été saisis et détruits. Selon un  responsable de l’office national de lutte contre la drogue, le bilan des services de la lutte antidrogue, démontre les efforts   déployés par les services de sécurité dans la lutte contre ce fléau. L’Algérie serait elle devenue un pays de transit du cannabis en provenance du Maroc,  pour inquiéter les pouvoirs publics.
 
Le cannabis à la  tête du trafic de drogue
 
Le cannabis reste en tête du trafic et de la consommation de drogue dans notre pays à cause de la proximité du Maroc, connu pour être le plus important producteur de cannabis dans le monde.»D’un pays de transit, nous sommes devenus un pays de consommation de drogue, et cette consommation devient de plus en plus dangereuse», a affirmé, M. Abdelmalek Sayeh, DG de l’Office national de prévention et de lutte contre la drogue et la toxicomanie, lors d’une rencontre organisée, hier, au Cercle de l’armée de Béni-Messous, sur l’application de la loi n°18-04 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicite de drogue et de substances psychotropes. Il explique qu’il devient de plus en plus difficile pour les narcotrafiquants de transiter leurs marchandises via l’Algérie vers l’Europe, notamment la France, l’Espagne et l’Italie qui connaissent une stabilité de la consommation à cause de «leurs frontières qui deviennent de plus en plus hermétiques. Alors la drogue, qui n’arrive pas à être acheminée vers ces pays, reste en Algérie. Les magistrats et les services de sécurité le savent».


M. Sayeh soutient que la plupart des contrebandiers se sont convertis en narcotrafiquants et inversement, ces derniers se spécialisent dans différents «créneaux» comme le trafic de la marchandise. «Il y a plusieurs itinéraires entre l’Afrique et l’Europe, mais les chemins les plus utilisés sont ceux de la Tunisie, du Maroc et en particulier l’Algérie parce qu’ils sont les moins chers». Selon le DG de l’Office national de prévention et de lutte contre la drogue et la toxicomanie, la plupart des trafiquants de drogue étrangers ont cédé leurs parts de ce marché aux Algériens, depuis l’apparition du terrorisme. Il révèle, par ailleurs, que les services maritimes français ont informé récemment les autorités algériennes de l’interception d’un navire en provenance du Brésil à destination de l’Algérie contenant plus de trois tonnes de cocaïne. Toutefois, affirme-t-il, le cannabis reste en tête du trafic et de la consommation de drogue dans notre pays à cause de la proximité du Maroc, connu pour être le plus important producteur de cannabis dans le monde. Enfin, M. Sayeh affirme que 80% des consommateurs de drogue algériens ont entre 16 et 30 ans. «C’est un indice très inquiétant d’autant que le taux de consommation de drogue est en constante augmentation». Pour sa part, le professeur en psychiatrie M. Ridouh est d’avis que les kamikazes «sont des gens conscients et responsables de leurs actes. Ce qui est préoccupant, c’est la prévalence de la petite criminalité. Nous avons peu de centres de désintoxication». Quant à M. Étienne Apaire, président de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie en France, il fait le pari que d’ici 10 ans, notre pays sera touché par les drogues de synthèse. «Le trafic de stupéfiants a pris encore de l’ampleur. Ce sont des centaines de milliards d’euros qui sont en cause. Il faut mettre des dispositifs pour saisir l’argent de la drogue pour que, quand les narcotrafiquants sortent de la prison, ils ne récupèrent pas cet argent. La meilleure solution, c’est de travailler ensemble». C’est pour cette raison, annonce-t-il, que la France a pris la décision de mettre en place un centre d’échange d’informations, «surtout ce qui se passe en Méditerranée. Il y va de l’intérêt de l’Algérie d’être présente dans  ce centre». Pour ce qui est de la loi numéro 04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicite de la drogue et de substances psychotropes, comme son intitulé l’indique, elle se caractérise par de nouvelles dispositions d’ordre préventif et curatif en plus des mesures de répression. 

Personne ne peut nier que ce fléau ne bénéficie pas de soutiens, malgré d’énormes moyens mobilisés pour atténuer ses conséquences. Les frontières des pays d’Europe étant maintenant imperméables et constamment gardées, c’est vers le Grand Sahara que les réseaux internationaux se sont tournés avec comme principal point de transit la région de Béchar, Adrar, Naâma et  Ain-Temouchent. Les quantités saisies dernièrement au niveau de ces régions  confirment amplement cette thèse 


En d’autres termes, le législateur préconise l’abandon des poursuites judiciaires à l’encontre des personnes qui se sont conformées au traitement médical de désintoxication. Sur le terrain, l’application  de ces principes de loi n’a pas toujours été évidente à cause particulièrement du manque de clarté des procédures de mise en œuvre et l’insuffisance des infrastructures de traitement des toxicomanes. C’est ce constat qui a poussé l’Office national de prévention et de lutte contre la drogue et la toxicomanie, en collaboration avec le réseau Mednet de coopération dans le domaine de la prévention et de lutte contre la drogue, à organiser ces journées d’étude en vue d’améliorer les connaissances des personnes chargées de l’application des lois et de s’informer sur l’expérience d’autres pays dans le domaine. 


La consommation de la  drogue, a  quadruplé en un an en Algérie 


Les pays d’Europe leur étant devenus inaccessibles par mer, les trafiquants ont jeté leur dévolu sur l’Algérie, plus précisément sur la région frontalière de Nâama, d’où le produit prohibé est introduit avant d’être convoyé vers la Tunisie et Libye, via la wilaya d’El-Bayadh ou Tiaret.C’est en mettant sous bonne garde cet itinéraire que les forces combinées de la gendarmerie, de la police, de l’armée nationale, des garde-côtes et de la douane ont déjoué les plans diaboliques des frères Chenafa qui, par six fois, ont vainement essayé de faire passer d’importantes quantités de kif. De la sorte aussi, les résultats des forces de l’ordre et avec eux les saisies sont allés crescendo. A ce sujet, les chiffres sont éloquents. Qu’on en juge ! Six quintaux de kif ont été interceptés dans la région de Nâama, au lieudit Kesdir. L’appétit venant en mangeant, les prises deviennent chaque fois plus importantes puisque l’on parle, chiffres à l’appui, de la saisie de 14, 26, 7, 30 puis 16 autres quintaux de kif. Avec de telles prises, qui se passent de commentaire, c’est l’échec cuisant des frères Chenafa, Araba, Pascal et leur tête pensante Ahmed Chelfi, alias Zendjabil.Comme on peut s’en rendre compte, pour les besoins de leur triste cause, les barons de la drogue ont transformé Nâama et les villages frontaliers en points de passage de leur poison avant de l’orienter sur l’étranger ou l’écouler en Algérie même. Selon les statistiques les plus récentes, 1.800 kilogrammes de kif ont été saisis en divers endroits. Ceci prouve, à qui en douterait, l’efficacité du système de lutte mis en place et l’acharnement des trafiquants à protéger leurs sources d’approvisionnement au Maroc, pays caracolant en tête des producteurs du produit prohibé. Cependant, grâce à la perspicacité des différents corps, la lutte contre le trafic de stupéfiants enregistre de nouveaux progrès avec d’autres prises aussi importantes puisque s’élevant à 26 et 19 quintaux.


Le trafic de drogue prend de l’ampleur en Algérie jusqu’alors épargné par ce fléau transnational. Les saisies record à l’actif de nos services de sécurité renseignent sur la dimension incroyable qu’a prise ce secteur de la délinquance qui brasse des tonnes de cannabis, de poudre blanche ou de petits cachets dangereux. De grandes quantités de stupéfiants sont échangées contre d’épaisses liasses de billets rouges de notre monnaie nationale ou de grosses coupures en euros lorsque la marchandise ne fait que transiter par notre territoire. Parce qu’en amont, chez les trafiquants sans âme ni conscience, dans cette vaste entreprise du mal, seul le gain facile dicte les faits et gestes. En aval, la drogue sème sa désolation : des milliers de foyers en difficulté avec un ou plusieurs toxicomanes pour compliquer une vie sociale déjà fragilisée par la crise économique en Algérie. Certains de ces drogués meurent de leur consommation effrénée ou commettent, sous leur emprise, des crimes qu’ils n’auraient probablement jamais osé imaginer avant leur toxicomanie. Nos tribunaux jugent de plus en plus d’affaires liées à cette criminalité chez les drogués comme ils condamnent aussi de plus en plus de trafiquants de drogue en Algérie. Seize tonnes de cannabis ont été saisies ces trois derniers mois, essentiellement d’origine marocaine. C’est près de la moitié de la quantité saisie durant toute l’année dernière (38 tonnes). 


L’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), la gendarmerie et la police sont en guerre ouverte contre les trafiquants. En plus des 16 tonnes saisies durant le premier trimestre de cette année, plus de 3 500 personnes ont été interpellées dont plus de la moitié sont des trafiquants. 

Récemment, 5 tonnes de résine de cannabis ont été découvertes dans des conteneurs au port d’Alger. Sur le littoral ouest, frontalier du Maroc, près de 3 tonnes étaient à bord d’un canot semi-rigide, vraisemblablement abandonné par des trafiquants qui tentaient la traversée vers l’Espagne. D’ailleurs, le phénomène est récurrent dans cette région. La mer rapporte régulièrement sur les plages des ballots de drogue. Il est établi que ce cannabis provient essentiellement du Maroc voisin. 

Pays de transit du trafic de drogue, l’Algérie tend aussi à devenir un pays de consommation et la gendarmerie estime que c’est un lieu de « fixation » pour les narcotrafiquants. Plusieurs centaines de plants de cannabis et de pavot ont été découverts dans le pays et, l’an dernier, 69 cultivateurs ont été arrêtés. 

Quelles solutions ?

Le phénomène de la drogue est un mal d’une particulière gravité. De nombreux jeunes et adultes en sont morts ou vont en mourir pendant que d’autres se retrouvent diminués dans leur être profond et dans leurs capacités. Le recours à la drogue chez les jeunes revêt de multiples significations. Dans les moments délicats de leur croissance, la toxicomanie doit être considérée comme le symptôme d’un mal de vivre, d’une difficulté à trouver leur place dans la société, d’une peur de l’avenir et d’une fuite dans une vie illusoire et factice. Le temps de la jeunesse est un temps d’épreuves et d’interrogations, de recherche d’un sens à l’existence et de choix qui engagent l’avenir. La croissance du marché et de la consomation de drogues manifeste que nous sommes dans un monde en peine d’espérance, qui manque de propositions humaines et spirituelles vigoureuses. De ce fait, de nombreux jeunes pensent que tous les comportements sont équivalents, sans parvenir à différencier le bien du mal et sans avoir le sens des limites morales. les autorités et tous ceux qui ont une responsabilité sociale à poursuivre et à intensifier leurs efforts, afin de perfectionner à tous les échelons les législations de lutte contre la toxicomanie et à s’opposer à toutes les formes de culture de la drogue et de trafic, sources de richesse scandaleusement acquise en exploitant la fragilité de personnes sans défense. Il  y a lieu d’encourager les pouvoirs publics, les parents, les éducateurs, les professionnels de la santé à s’engager toujours davantage et de manière concertée auprès des jeunes et des adultes dans un travail de prévention. Il importe qu’une information médicale sage et précise soit donnée en particulier aux jeunes, en soulignant les effets pernicieux de la drogue, sur les plans somatique, intellectuel, psychologique, social et moral. Le dévouement et la patience inlassables de ceux qui soignent et qui accompagnent les personnes prises dans les filets de la drogue et leurs familles sont à saluer. L’attention chaleureuse d’une famille est un grand soutien pour la lutte intérieure et pour les progrès d’une cure de désintoxication.  

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