Court métrage sur la souffrance du peuple sahraoui : Le film suscite émotion et indignation à Londres

Le public londonien a eu, jeudi dernier, à découvrir les souffrances et le vécu quotidien des populations sahraouies dans les territoires occupées du Sahara Occidental. En effet, un court-métrage intitulé « El Problemo » (Le problème) retraçant le combat de ce peuple pour son autodétermination, diffusé jeudi soir dans une salle à Londres, a particulièrement ému le public présent suscitant également son indignation. 

Ce film, réalisé à l’aide d’une caméra cachée par une équipe de journalistes internationaux, montre directement les horreurs et les pratiques courantes, d’une atrocité indescriptible, perpétrées au quotidien par l’armée et la police marocaines à l’encontre des Sahraouis. Les images sont si choquantes avec du sang, des enfants piétinés, des mères traînées au sol et battues à coups de « rangers » au visage, que certaines personnes dans la salle n’ont pu supporter de voir ainsi l’horreur en direct, a-t-on constaté sur place. Le tournage clandestin donne aussi la parole à des anciens détenus qui ont subi la barbarie de l’armée royale. 
Les témoignages des Sahraouis qui interviennent dans ce film évoquent tous « la complicité de l’Espagne. Ils pointent également un doigt accusateur sur « le silence de la France ». D’autres citoyens encore s’indignent devant la camera: « Aucun pays au monde ne s’intéresse a nous, à l’exception notoire de l’Algérie qui soutient courageusement une cause juste ». Le film montre aussi la présence des soldats marocains à l’intérieur des écoles sahraouies, et fait un « zoom » sur le visage blême d’un enfant terrorisé par la vue, dans sa classe, d’hommes armés et en uniformes. 
Sur le plan militaire, « El Problemo » retrace l’historique de la lutte du front polisario sur le terrain. Le débat qui suivi la projection de ce film d’une quarantaine de minutes, a été particulièrement instructif. La situation des Droits de l’Homme au Sahara Occidental est « inadmissible », ont jugé la plupart des intervenants. Le film a obtenu en 2010 un prix d’Amnesty international à San Sebastian et un autre prix à Oslo. 
Le Midi Libre, 9/10/2010

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