Les forces du commandeur des croyants ont choisi de signer leur premier assassinat à Gdeim Izik au moment où l’émissaire de l’ONU se trouve dans la région, plus précisément au Maroc. El Garhi Najem, un impubère sahraoui de 14 ans, a été tué à coups de rafales, à bout portant par les forces coloniales marocaines. Son tort ?
Une action d’essence tout a fait militante visant à acheminer quelques vivres à ses compatriotes assiégés à Gdeim Izik, un camp de fortune près d’El-Ayoun, rejoint par 15 000 à 20 000 Sahraouis pour protester contre leur condition de colonisés. L’assassinat est bestial, mais la mort rappelle celle de notre «Petit Omar», tué lui aussi durant la guerre de libération par des forces d’occupation. Donc, comme celle de «Petit Omar», la mort de Najem est en droit d’être qualifiée de glorieuse pour la résistance sahraouie et de honteuse pour le makhzen.
Les forces du commandeur des croyants ont choisi de signer leur premier assassinat à Gdeim Izik au moment où l’émissaire de l’ONU se trouve dans la région, plus précisément au Maroc où l’on s’apprêtait enfin à le recevoir après l’avoir fait poiroter pendant trois jours. Une manière de lui signifier qu’au Maroc, on a plus ou moins la même considération qu’a Israël pour l’ONU. Une façon de lui dire que si à la veille de l’agression de Gaza, Shimon Peres a pu dire à sa soldatesque qu’elle pouvait y aller sans s’inquiéter pour l’image d’Israël, on pouvait parfaitement en dire autant aux forces du roi qui assiègent Gdeim Izik. Pourtant, Ross avait appelé à éviter tout acte de nature à favoriser les escalades.
L’odieux assassinat de «Petit Najem», s’il ajoute à la confusion comme dirait notre MAE, il fait mieux apparaître les contradictions du makhzen et ses faux-fuyants. Les officiels marocains disent et répètent à celui qui veut les entendre que les Sahraouis troquent massivement leurs villes contre le dénuement des camps de fortune, juste pour des revendications strictement socioéconomiques. Pourquoi les colons marocains ne se sont-ils pas joints à la revendication si les problèmes étaient partagés et que bien au contraire, ils deviennent une source d’inquiétude ? Les dernières informations disent en effet que des dizaines de Marocains se sont infiltrés dans le camp près d’El-Ayoun, avec pour objectif d’y semer la zizanie et, si besoin est, d’y provoquer les incidents qui justifieraient l’intervention des forces marocaines. M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 26/10/2010
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