Un Sahraoui tué et sept autres blessés à El Ayoune: La réponse de Rabat à Christopher Ross

Le Maroc vient de répondre à sa manière à la proposition de l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental Christopher Ross en tournée dans la région de relancer les pourparlers entre ce pays et le Polisario, en assassinant froidement un Sahraoui et en blessant sept autres, dans la capitale occupée du Sahara Occidental. Le crime a été perpétré par la gendarmerie marocaine contre ces Sahraouis qui voulaient accéder à un « campement de l’indépendance » près de El Ayoune, pour alimenter les milliers des leurs qui ont choisi cette option que de rester sous le joug colonial. « El Garhi Najem a trouvé la mort sur le champ dans la

voiture de type « Nissan Pick-up » qui les transportait et qui a été criblée de balles, alors que les sept autres blessés, dont son frère, un ancien prisonnier politique, El Garhi Daoudi, ont été conduits à l’hôpital », a indiqué le ministère des territoires occupés et de la diaspora dans un communiqué. « Les victimes ont été pourchassées par l’armée marocaine depuis leur sortie de la ville pour être immobilisées à deux Km du camp de exilés de Gdeim Izik », a indiqué la même source. L’AFP, qui a rapporté l’information a parlé d’un adolescent de 14 ans tué et ses camarades blessés par les forces de répression marocaines pour avoir protesté contre leur

empêchement de rejoindre leurs familles au campement dressé par les habitants sahraouis à 20 kilomètres de la capitale sahraouie sous occupation, depuis le 19 octobre pour protester contre « la détérioration de leurs conditions de vie sociale ». Evidemment, les autorités marocaines d’occupation ont expliqué à leur manière ce crime en donnant une version contraire à la réalité. « Les individus en question étaient à bord de deux voitures. Une balle a été tirée à partir de l’un des véhicules, ce qui a contraint les forces de l’ordre à riposter », a menti le ministère marocain de l’Intérieur, dans un communiqué à ce sujet cité par l’AFP. Le texte a ajouté qu' »une personne a été tuée et trois blessées lors de cet échange de coups de feu ». Et ce conclure que « le parquet général près la Cour d’appel de Lâayoune a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire à ce sujet ». Pour les autorités sahraouies, « les appels répétés du Front Polisario et du Gouvernement sahraoui et leur mise en garde réitérées contre d’éventuels débordements et autres interventions musclées des forces marocaines contre les manifestants, vient d’être mis en évidence par cette tuerie cruelle de jeunes innocents pacifiques, qui convoyaient de la nourriture à leurs familles », a souligné le communiqué. Voilà qui rétablit la vérité sur ces faits graves.Il faut vraiment avoir une imagination débordante pour faire accroire que des adolescents soient armés et attaqué de « paisibles »

gendarmes marocains qui s’opposaient à leur passage au campement où sont installés plus de 10.000 habitants d’El-Ayoune. Du reste, les habitants sahraouis des territoires occupés, fuient la répression quotidienne et les conditions de vie de colonisés, en grossissant chaque jour le nombre d’exilés, pour peu qu’ils arrivent à échapper à la vigilance des sbires du Palais placés alentour de la capitale pour les empêcher de rejoindre le campement. Le 16 octobre, un communiqué du ministère sahraoui de l’information évaluait à « plusieurs milliers de personnes le nombre des exilés, et rappelaient au Maroc ses obligations en matière du droit humanitaire

international, relatif à la protection des populations civiles en temps de guerre ». Ces exilés de l’intérieur ont appelé « la Communauté internationale, notamment au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme pour mettre en application, sans délai, la quatrième Convention de Genève de 1949 », selon cette source officielle. Pour éviter que ce campement soit grossi davantage, les forces marocaines de répression ont mis en place « un cordon des barrières métalliques utilisées pour les barrages routiers pour cerner le campement et empêcher la circulation ». Depuis l’ouverture de ce campement, une quarantaine de civils sahraouis ont été blessés par les forces de répression qui les ont empêchés de les rallier. Cela se déroule à

huis clos, le Maroc ne veut en aucun cas laisser cette affaire s’ébruiter. Or, avec la mort du jeune Sahraoui, il est difficile pour Rabat de continuer à cacher le soleil avec un tamis. Selon les autorités sahraouies, les exilés internes reçoivent difficilement, de l’aide en soins et en nourriture, des Sahraouis, de nuit, pour poursuivre leur résistance à l’arbitraire colonial.
Salim Ouali
Le Citoyen, 26/10/2010

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