Assemblée nationale française et plus précisément la salle Jean- Jaurès – Léon Blum, a vécu, jeudi, un événement historique majeur avec la présence du président Sahraoui Mohammed Abdelaziz, qui a présidé un colloque sur l’évolution de la situation au Sahara Occidental. Un colloque qui a vu la participation de parlementaires européens, des députés et sénateurs algériens et plusieurs personnalités françaises de premier plan soutenant la lutte du peuple Sahraoui. Ce colloque intervient à un moment crucial du combat libérateur sahraoui qui a pris une forme nouvelle de résistance avec l’exode de milliers de Sahraouis hors des villes occupées du Sahara Occidental.
Et c’est précisément depuis la tribune du temple de la démocratie française que le président Abdelaziz a lancé un appel urgent pour que soit levé le blocus imposé par les forces marocaines dans les campements sahraouis dans les territoires occupés. » Je lance, du haut de cette tribune, un appel urgent pour que soit levé le blocus imposé par les forces marocaines à ces campements afin de permettre l’acheminement de médicaments et de vivres, et la visite de la presse et des observateurs internationaux». Le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a estimé que la situation dans ces campements de fortune , qui accueillent quelque 20 000 Sahraouis répartis dans 8 000 tentes, de «préoccupante et ne cesse de se détériorer ». Il a rappelé que l’armée marocaine a «tiré à balles réelles sur des citoyens sahraouis sans défense, tuant un enfant de 14 ans, El Garhi Najem, et blessant cinq autres».
Pour le président Abdelaziz, une telle situation constitue «une réelle menace pour la paix dans la région et risque d’anéantir les efforts consentis à ce jour, par l’Onu et rendre improbable la reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc». Une troisième rencontre informelle entre les deux parties en conflit est prévue début novembre, à la demande du représentant personnel du secrétaire général de l’Onu, Christopher Ross, qui a effectué la semaine dernière une tournée dans la région pour convaincre les belligérants à retourner à la table des négociations. À propos du colloque , qui se tient a l’Assemblée nationale française il a observé qu’il se tient à un moment «important» du conflit et au moment où la situation critique de milliers de Sahraouis dans les environs de la ville occupée d’El Ayoun «interpelle la conscience humaine». «C’est la démonstration manifeste de l’attachement de notre peuple à ses droits, mais aussi un cinglant démenti à la propagande marocaine sur une prétendue prospérité dans les territoires occupés. Un rejet du fait accompli », at- il dit.
Le président Sahraoui a interpelé les dirigeants Européens et en particulier la France alliée inconditionnel du Maroc pour éviter une tragédie et pour que cesse les souffrances du peuple Sahraoui, estimant que l’Union Européenne «ferme les yeux devant la situation désolante actuelle et participe au pillage des ressources naturelles du territoire», en flagrante contradiction avec les lois internationales et les résolutions de l’Onu. Il a fustigé la position «prédominante» de la France qui, «quitte à renoncer aux principes des droits de l’Homme, a toujours privilégié l’alignement sur les thèses de l’autre partie au conflit au détriment de la légalité et d’une relation équilibrée avec tous les peuples de l’Afrique du Nord-Ouest et du Maghreb».
La conférence à l’Assemblée française s’est tenue en présence notamment d’élus et de députés Européens, Algériens, de l’Asie et de l’Amérique latine, du président de l’Eucoco, Pierre Galand, et de militants des droits de l’Homme sahraoui dont Aminatou Haïdar., la Gandhi Sahraoui. Elle a tenu à cette occasion à remercier chaleureusement la nation française pour le soutien qu’elle lui a apporté avant d’évoquer la terrible répression qui s’abat sur le peuple Sahraoui. L’intervention de la passionaria sahraouie aux côtés du président Abdelaziz , dans l’enceinte même de l’Assemblée française est d’autant plus importante qu’elle intervient à la suite d’une visitemascarade organisée par le Palais royal marocain à l’intention de sénateurs Français, dont une sénatrice d’origine Algérienne, frappés de cécité lors de leur visite des territoires sahraouis occupés et qui se sont répandus en éloges sur les vertus de l’occupation marocaine.
De Paris, Mokhtar Bendib
Le Courrier d’Algérie, 30/10/2010
De Paris, Mokhtar Bendib
Le Courrier d’Algérie, 30/10/2010
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