Saisie record de près de 1 million de litres en 10 mois
Au moins 1 million de litres de mazout et gasoil ont été saisis par les services de la Gendarmerie nationale, uniquement dans la wilaya de Tlemcen, durant les dix mois de l’année en cours.
Le phénomène de la contrebande de carburant a atteint une proportion alarmante. La contrebande du carburant occupe la tête des produits acheminés illégalement par les frontières algériennes pour être versés au Maroc ou en Tunisie. La Gendarmerie nationale estime que c’est une “saisie record” de carburant enregistrée au cours de cette année, où plus de 800 000 litres de carburant ont été saisis au niveau des frontières est, ouest, ainsi qu’aux frontières sud. Des quantités importantes ont été également saisies en possession des narcotrafiquants à Béchar et Tamanrasset au cours de contrôles aux frontières ou dans des embuscades.
Quant aux moyens de transport employés, les gendarmes ont saisi plus de 200 véhicules légers, des camions, des motocyclettes, des remorques et même des baudets utilisés pour la circonstance. Cette saisie importante s’explique, selon lui, par la hausse du prix de ce produit au Maroc et en Tunisie, due à la forte demande enregistrée durant les périodes estivale et agricole dans ces pays. à titre indicatif, le litre du gasoil a été cédé en Tunisie au cours de cet été à un prix équivalent à 80 DA.
Mensuellement, les GGF et les groupements de gendarmerie saisissent jusqu’à 40 s000 litres de carburant, soit une moyenne de 3 000 à 4 000 litres par jour. Selon les services de sécurité, il existerait près de 8 000 personnes, originaires de toutes les régions du pays, versés dans ce trafic. Les réseaux de la contrebande du carburant utilisent tous types de véhicules : Renault 18, R21, R25, Peugeot 504 ou 505, Mercedes ancien modèle, Boxer, camion 10 tonnes et même un semi-remorque ; ces derniers ont même loué des maisons dans la wilaya de Tlemcen servant de stockage, surtout sur la bande frontalière, sous prétexte que c’est pour leur usage dans l’agriculture. D’ailleurs, les services de sécurité viennent de localiser des tuyaux en plastique qui semblent être destinés à l’irrigation des champs alors qu’ils servent à l’acheminement du carburant hors frontières. Selon les investigations des services de sécurité, les contrebandiers ont construit des bâches à eau qu’ils remplissent de carburant pour être ensuite acheminé, soit par des véhicules, soit par des baudets chargés de jerricans. à noter qu’un bidon de 30 litres de carburant, acheté dans les stations-services, est vendu sur la bande frontalière à environ le double du prix de son achat, c’est-à-dire à 800 DA. Les prix peuvent atteindre 2 500 DA dans certaines régions, comme Nador au nord du Maroc où on enregistre une forte demande par la présence des réseaux de harragas. La présence de quelques maisons marocaines sur le sol algérien ou algériennes sur le sol marocain complique davantage la tâche des services de lutte contre ce trafic, selon notre source. Pour lutter contre ce trafic, le wali de Tlemcen a déjà signé un arrêté limitant l’approvisionnement en carburant à la contrepartie de 400 DA pour les véhicules légers et de 1 500 DA pour les camions. Les brigades territoriales ont intensifié le contrôle routier surtout dans les points de passage des contrebandiers, ce qui a permis d’ailleurs cette saisie record.
Par : NEÏLA B.
Liberté, 3/11/2010
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