Alger, 08/11/2010 (SPS) Les forces marocaines ont attaqué lundi matin le camp de Gdem Izik (à l’Est de la ville occupée El-Aaiun) pour détruire les tentes où habitent plus de 26.000 citoyens sahraouis, notamment des enfants, des femmes et des personnes âgées.
Les forces marocaines, qui étaient accompagnées des forces de la gendarmerie, de la police et auxiliaires, « se sont livrées à une violence inouïe, en utilisant des hélicoptères pour larguer des bombes lacrymogènes et des canons à eau contre les citoyens sahraouis sans défense », a affirmé le ministre des Affaires étrangères, M. Mohamed Salem Ould Salek.
Il a souligné que les habitants du camp qui ont affiché une résistance et fait face aux forces marocaines, sont déterminés à refuser l’intervention par la force. Le Maroc, a-t-il ajouté, vient de commettre une « aberration » après le discours du roi Mohamed VI dans lequel il a fait montre d' »une agressivité et d’une obstination sans égales ».
Après cette intervention « barbare », le ministre des AE a appelé la communauté internationale et les Nations unies, notamment le Conseil de sécurité, à « intervenir pour empêcher le Maroc de commettre le massacre ».
Il a, en outre, exprimé la condamnation de la RASD de « la sauvagerie et la barbarie commises par les forces marocaines contre les citoyens sahraouis sans défense », faisant endosser au Maroc « la responsabilité et les conséquences de ce qui arrivera à la population El Aaiun et du camp ». Il a, à cet égard, réitéré son appel à l’ONU pour « intervenir rapidement ».
Le chef de la diplomatie sahraouie a, par ailleurs, rappelé que « la mise en oeuvre de cet horrible plan a commencé par l’encerclement du camp, l’interruption de l’alimentation du camp en eau et la privation de ses habitants de nourriture et l’assassinat du jeune Najem Garhi ».
Le Maroc « a expulsé des parlementaires européens, ainsi que des parlementaires espagnols et français et plusieurs journalistes, de la ville de Casablanca et de l’aéroport El-Aaiun, », a indiqué le ministre, soulignant qu’à travers cet acte, le Maroc « veut commettre un crime sans avoir de témoins étrangers, comme il a déjà fait lors de l’invasion militaire des territoires sahraouis en 1975, en dépit des appels incessants des organisations internationales des droits de l’homme ».
« Nous sommes confrontés au régime de Mohamed VI qui est différent de celui de Hassan II qui était enclin à la paix, lors de la signature du plan de règlement onusien en 1991 portant organisation d’un referendum au Sahara Occidental, après 17 ans de guerre sanglante qui a coûté aux deux parties (le Maroc et le Sahara Occidental) d’importantes pertes et des milliers d’orphelins et de veuves », a-t-il précisé.
M. Ould Salek a estimé que le régime de Mohamed VI « n’a pas fait la guerre, mais ne semble pas non plus être un partenaire dans le processus de paix », à cause de « son entêtement et du non-respect des engagements de son pays, pris sous l’égide de l’ONU ».
Auparavant le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, avait appelé le Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à une intervention urgente des Nations-Unies face à une menace d’escalade militaire marocaine contre les Sahraouis qui pourrait déboucher sur »un nouveau crime contre l’humanité », rappelle-t-on. (SPS)
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