Le Conseil de sécurité n’a pu dépêcher une commission d’enquête pour faire la lumière sur la répression sanglante des populations civiles sahraouie, à Gdeim Izik et à El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental, sous occupation marocaine depuis 1975. Comme tout le monde sait, le Conseil de sécurité ne l’a pas fait parce qu’il en a été empêche par le France, une puissance qui nous rapplique, par racisme, la vieille histoire des Armeniens pour mieux gêner Ankara, mais qui étouffe méthodiquement, par intérêt, la tragédie sahraouie qui se développe sous nos yeux depuis déjà 35 ans.
Quand le makhzen évoque les conclusions de la dernière réunion du Conseil de securité, il ne pipe mot du rôle négatif de Paris, mais lance à son opinion un cocorico trompeur. Rabat chante sa fausse victoire, sachant pertinemment que la boucherie d’El-Ayoun ne viendra pas à bout de la volonté sahraouie, et qu’en terre sahraouie, les manifestations se renouvèleront sans doute au moment opportun, dès que les conditions seront réunies.
Le makhzen ne se suffit pas de jubiler, il sème sa bonne parole à tous vents. Sa dernière fable : accorder l’indépendance à un peuple de 160 000 personnes, c’est prendre le risque de se retrouver avec un pays contrôlé par les groupes terroristes. Un nombre en deça de la réalité et qui en fait correspond aux seuls refugiés de la Hamada à Tindouf. Le Maroc veut faire passer pour faible un peuple qui a soutenu, malgré des moyens limités, une guerre simultanée avec les FAR – dont il fit 2 000 prisonniers – et l’armée mauritanienne.
Et aujourd’hui dans les territoires sous contrôle du Polisario, il n’y a Qaid ni Qaida comme il n’y a ni trafiquants d’armes ni trafiquants de drogue, pas plus que la traite des humains. Des activités qui évoluent plutôt bien chez le commandeur des croyants pour déborder chez nous. La propagande marocaine fait tout pour accréditer l’idée que les Sahraouis sont des terroristes potentiels et que la seule solution pour la région, c’est de les mettre sous la coupe du roi. Même contre leur gré s’il le faut ! Une propagande qui pousse exactement au contraire de ce qu’il faut faire. Car, ce sont les « bienfaits » du colonialisme marocain et le désespoir qu’ils procurent qui sont à même de jeter la jeunesse sahraouie dans les bras du terrorisme.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 21/11/2010
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