Paris nous rétorque que l’autonomie est la meilleure formule que l’homme ait produite depuis Adam.
Xavier Driencourt, l’ambassadeur de France à Alger, a fait une révélation aussi succulente que la cuisine française, dans une interview publiée hier par le quotidien FLNiste Sawt El Ahrar. L’ambassadeur disait aux lecteurs d’un pays qui est peut-être le mieux au fait du dribble tricolore que la position de Paris sur la question du Sahara occidental était… «simple». Dans cette tragédie vieille de 35 ans, «nous appuyons la position et les efforts de l’Organisation des Nations unies au Sahara occidental et nous appuyons la mission onusienne de Christopher Ross», disait-il. Vrai ? Comme nous ? Qui aurait pu penser que Paris et Alger pouvaient avoir une position si identique sur le Sahara occidental ? Les gens médisent tant…
Il y a à peine quelques jours, les mauvaises langues propageaient partout que la France s’était généreusement dépensée au Conseil de sécurité pour assurer la protection… des atteintes aux droits de l’homme au Sahara occidental. Et c’est son veto qui, disent-elles, empêcha l’envoi d’une commission d’enquête sur les incidents de Gdeim Izik et à El-Ayoun que Kouchner qualifia de «très graves», juste avant qu’il ne prépare ses valises. Paris a été déjà accusée d’avoir empêché l’élargissement du rôle de la MINURSO, alors que les populations civiles sahraouies sont régulièrement rudoyées par les forces d’occupation. Et c’est encore Paris qui, rappelle-t-on, avait empêché en 2006 la publication d’un rapport européen détaillant les dépassements du roi dans l’ancien Sahara espagnol. Or, toutes ces choses ne figurent pas dans les résolutions de l’ONU ni d’ailleurs le veto de Paris en 2006 à la publication du rapport européen sur les dépassements marocains dans les territoires sahraouis.
L’ONU et Ross parlent d’une solution qui permettrait au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination. Paris nous rétorque que l’autonomie est la meilleure formule que l’homme ait produite depuis Adam. Une formule de colonialistes reprise à bras le corps dans le protectorat et par certains lobbys juifistes. Nous, en Algérie, nous disons que personne n’a le droit de décider à la place des Sahraouis. Une formule qui ne nécessite ni Breguet Atlantic ni Jaguars ni… veto. C’est tout ce qu’il y a de… simple, comme dirait M. Driencourt. Sommes-nous dans le tort ?
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 23/11/2010
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