Décolonisation: pour une application "intégrale" de la résolution 1514

ALGER – Le projet de la Déclaration d’Alger, qui va être soumis mardi à l’approbation des participants à la conférence internationale consacrée à la résolution 1514 de l’Onu, appelle à l’adoption au sein de l’Onu de mesures « efficaces » pour l’application « intégrale » de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. « Les participants appellent à l’adoption au sein des Nations unies et dans l’ensemble du système des Nations unies, de mesures efficaces pour l’application intégrale de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux », souligne le projet de déclaration, dont l’APS a obtenu une copie. Les participants ont rappelé que, conformément au droit international, « aucun prétexte lié à la superficie du territoire, à la situation géographique ou à l’importance numérique des peuples, ne saurait être recevable pour empêcher le libre exercice des peuples encore colonisés au droit à l’autodétermination et à l’indépendance », ajoute le projet.

Exprimant la satisfaction des participants quant aux « efforts » déployés pour consolider les indépendances nationales, à travers la reconstruction des structures étatiques, sociales et économiques que la colonisation « s’était évertuée à briser », les participants ont noté, à cet égard, que « malgré le lourd héritage colonial qui a généré des contraintes de toutes natures et un système de relations économiques internationales qui ignore largement leurs intérêts, les pays nouvellement indépendants ont enregistré des avancées indéniables (..) ».
Estimant que la coopération sud-sud et l’intégration régionale contribuent à la préservation de l’indépendance et à la facilitation de la participation équitable des pays ex-coloniaux à l’économie mondiale, les participants apportent, à cet effet, « leur soutien aux programmes en cours au niveau régional et interrégional en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, ainsi que dans l’établissement de partenariats stratégiques entre ces régions ».
Notant que les pays ex-colonisés « s’efforcent de promouvoir un partenariat mutuellement bénéfique avec les autres pays tout en veillant à la préservation de leur capacité d’autonomie de décision et de leur souveraineté sur leurs ressources naturelles », ils ont renouvelé leur attachement à la démarche d’indépendance de décision dans les relations internationales poursuivies par les pays nouvellement indépendants « qui aspirent à participer pleinement à la conduite des affaires mondiales dans le cadre d’un multilatéralisme rénové ».
Le projet de la Déclaration d’Alger a mis en exergue le rôle « important » de l’Onu dans l’accélération du processus de libération des peuples coloniaux conformément à la résolution 1514, réaffirmant « la validité et la pertinence  » de cette résolution. « Les participants ont exprimé leur conviction que le parachèvement de la décolonisation est inéluctable », ajoute le projet de déclaration. Ils ont exprimé également leur solidarité avec les peuples et territoires non-autonomes qui aspirent à exercer leur droit à disposer d’eux-mêmes dans le cadre préconisé par la résolution 1514.
Appel à l’unification des efforts des pays en développement
ALGER – Les participants à l’atelier sur « Le rôle des médias et du cinéma dans l’expression du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » ont souligné, lundi à Alger, la nécessité d’unifier les efforts des pays anciennement colonisés pour préserver leurs mémoires. Lors de cet atelier qui s’inscrit dans le cadre des travaux de la conférence internationale sur la résolution 1514, le directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi a souligné que les pays libérés du joug colonial doivent récupérer leurs archives auprès du colonisateur. La récupération par les pays anciennement colonisés de leurs archives « pillées » leur permet de restituer leurs mémoires et forger de « bons citoyens », a-t-il estimé, appelant les institutions des archives des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine à établir une étroite coopération pour que le citoyen reprenne confiance en lui même. Ces pays, a-t-il indiqué, doivent recourir aux médias et au cinéma pour se défaire du complexe d’infériorité hérité des années du colonialisme.
Dans ce sens, le réalisateur Ahmed Rachedi a appelé les cinéastes africains à œuvrer à préserver la mémoire et les générations montantes du flux médiatique unilatéral. Pour sa part, le réalisateur sud africain, Soleimane Ramdane a évoqué l’ère de la discrimination dont ont souffert les noirs dans son pays sous le régime de l’Apartheid, indiquant que les réalisateurs de documentaires sur les dépassements et la lutte menée par certaines personnalités en Afrique du sud trouvent des difficultés à accéder aux archives.
S’agissant de l’atelier « Contribution de la résolution 1514 au processus d’émancipation des peuples », les participants ont souligné l’impact de cette résolution sur la libération des autres peuples après 1960. Ils ont, enfin, évoqué la situation au Sahara occidental (occupé par le Maroc depuis 1975, ndds) et en Palestine, insistant sur le droit des peuples de ces deux pays à l’autodétermination, conformément à la résolution 1514.
APS, 14/12/2010

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