Consolider et élargir les indépendances des anciens pays coloniaux. Tels sont les mots-clés de la déclaration finale adoptée hier par les participants à la conférence internationale célébrant le cinquantième anniversaire de l’adoption de la résolution 1514 sur l’octroides indépendances aux peuples coloniaux.Après deux jours de travaux, les participants, venus de plusieurs pays représentant les cinq continents, ont donc clôturé cette conférence avec la volonté manifeste de raviver la flamme des indépendances. Les termes utilisés dans la déclaration finale ainsi que les interventions de différents acteurs venus à Alger reflètent cet état d’esprit.
«Réaffirmant la validité et la pertinence de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, les participants ont exprimé leur conviction que le parachèvement! de la décolonisation est inéluctable», est-il écrit dans la déclaration finale. «Les participants ont exprimé leur solidarité avec les peuples des territoires non autonomes qui aspirent à exercer leur droit à disposer d’eux-mêmes dans le cadre préconisé par la résolution 1514», a-t-on ajouté, en référence sans doute au Sahara occidental (envahi par le Maroc en 1975, ndds) et à la Palestine. Ces deux territoires, les rares à être toujours colonisés, ont été au centre des préoccupations des participants à la conférence d’Alger.
Une bonne partie des articles contenus dans la déclaration finale est consacrée à ce sujet, même si, à aucun moment, les deux territoires ne sont cités expressément. Cela prouve que l’un des objectifs assignés à cette conférence est donc de rappeler que des pays restent toujours sous occupation coloniale 50 ans après l’avènement des indépendances.L’autre préoccupation des participants à cette conférence d’Alger est la consolidation des indépendances. Cela signifie, selon la déclaration, ! l’indépendance économique et la jouissance des ressources natu! relles. Pour cela, les participants ont rappelé les résolutions 1803 et 3281 portant relativement sur «la souveraineté permanente des Etats sur leurs ressources naturelles» et portant «charte des droits et devoirs économiques des Etats». Cet aspect de l’indépendance économique des Etats a également été rappelé par plusieurs participants. Ils se sont rendu compte, comme l’a dit Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, que les colons d’hier sont ceux qui exploitent les ressources des anciennes colonies aujourd’hui.
L’autre esprit qui a présidé à la conférence d’Alger est sans aucun doute la réforme des institutions des Nations unies. Beaucoup parmi les participants, notamment les responsables, ont insisté sur ce point. «Nous devons lutter pour avoir notre mot à dire à l’intérieur des Nations unies», a estimé, par exemple, Nguyen Thi Binh, ancienne vice-présidente du Vietnam. Cela d’ailleurs a été l’un des combats menés par l’Algérie ces dernières années.
Ali Boukhlef
Algérie Info, 15/12/2010
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