Cette rencontre informelle à laquelle prennent part des représentants des deux pays observateurs, la Mauritanie et l’Algérie, se tient à un peu plus d’un mois de la précédente (8 novembre). Un processus de négociations en vue «de trouver une solution juste et mutuellement acceptable sur la base du respect du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental», soulignent les résolutions onusiennes. Ce qui semble être une rude tâche à accomplir pour Christopher Ross qui, depuis sa nomination à ce poste, n’a cessé de multiplier ses rencontres avec le Front Polisario et Rabat sans qu’il y ait des avancées pour son règlement.
A ce propos, le président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), et secrétaire général du Front Polisario, a émis le souhait de voir cette quatrième réunion informelle de Ross amener le «gouvernement marocain à lever tous les obstacles empêchant l’avancement des négociations», ajoutant que la délégation sahraouie, conduite par Khatri Addouh prend part à la réunion de Manhasset avec «une volonté franche et une main tendue à la paix». La délégation marocaine conduite par Taïeb Fassi-Fihri s’accroche à la promotion de sa proposition d’«autonomie» pour le Sahara Occidental. L’envoyée personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, est confronté à ce différend de fond entre le Front Polisario et le Maroc dans ses efforts consentis, jusque-là sans résultats du fait que Paris soutienne Rabat au sein du Conseil de sécurité.
A ce propos, avant son envol pour Manhasset, le ministre des Affaires étrangères marocain s’est rendu, mardi dernier, à Paris pour rencontrer la responsable de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie. Réitérant le soutien inconditionnel de Paris à Rabat, qualifiant cette relation de «partenariat exceptionnel», Mme Alliot-Marie a rappelé «le soutien» de son pays «à la proposition marocaine» sur le Sahara Occidental. Un rappel qui intervient à moins de 48 heures du début de la réunion informelle de Manhasset et ce, pour donner de l’assurance au ministre marocain après les pressions et les camouflets qu’endure le Makhzen sur le plan international, depuis son attaque du camp de la Liberté de Gdeim Izik.
Les résolutions des parlements, européen et espagnol, dénonçant la barbarie de Rabat dans les territoires sahraouis occupés, illustrée par le massacre du 8 novembre à Gdeim Izik, demeurent lourdes à porter par le Maroc. Aussi, la mission de M. Ross demeure difficile du fait du refus de Rabat de se soumettre au droit international. Cela, au moment où l’ONU célèbre le cinquantième anniversaire de la résolution 1514 sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Karima Bennour
La Nouvelle République, 18/12/2010
Soyez le premier à commenter