Le journaliste algérien Anouar Malek, résident en France, a annoncé hier, selon une dépêche APS, avoir retiré, pour la dignité de son pays, sa plainte déposée en 2009 auprès du comité contre la torture des Nations unies à Genève.
Il a toutefois expliqué avoir également retiré la plainte contre Aboudjerra Soltani l’accusant de torture en 2005, pour «barrer la route à ceux qui complotent contre l’Algérie à l’intérieur, ceux-là même, a-t-il dit, qui m’ont poussé à recourir à une juridiction internationale dans le but de réaliser, à travers ma juste cause, leur dessein consistant à porter atteinte à l’Algérie».
Le retrait de sa plainte a pour objectif, selon l’ex-plaignant, de «dévoiler les intentions de ceux qui à l’étranger, pour des motivations bassement matérielles, se mettent au service et aux ordres d’officines revanchardes dont le seul objectif est de ternir l’image de l’Algérie».
Le retrait de sa plainte a pour objectif, selon l’ex-plaignant, de «dévoiler les intentions de ceux qui à l’étranger, pour des motivations bassement matérielles, se mettent au service et aux ordres d’officines revanchardes dont le seul objectif est de ternir l’image de l’Algérie».
Il y lieu, à la lecture de cette dépêche, de rebondir sur quelques points essentiels.
Le premier consiste à voir en la personne du journaliste plaignant, aujourd’hui repenti, la vulnérabilité de quelques intellectuels algériens sujets propices à une dénationalisation gratuite. L’Algérie de la réconciliation et de la concorde civile en compte des Anouar Malek. Des personnages, voués au fatalisme, au suicide, domestiqués, ici et là, pour diverses raisons dont l’argent et, quand il s’agit d’argent, disait Voltaire, tout le monde est de la même religion.
Le deuxième point est cet aspect des comploteurs qui veulent ternir l’image de l’Algérie.
Anouar Malek est justement ce journaliste qui dans un journal de nos «frères voisins» a déclaré au sujet de la lutte d’indépendance des Sahraouis (Sahara Ocidental envahi par le Maroc en 1975, ndds), pour contrecarrer le principe fondateur de notre indépendance : «La création d’une nouvelle entité dans la région maghrébine l’exposerait à la naissance d’innombrables autres entités.» Avant de conclure : «Les dirigeants du Polisario sont de simples agents algériens et ne disposent d’aucune indépendance dans la prise de décisions.» A ce propos, A. Malek a lui-même interviewé le déserteur militaire marocain Abdelilahou Issou qui accuse publiquement le Maroc de vouloir empoisonner l’Algérie avec les stupéfiants et de la transformer en un centre de transit du haschisch et de la cocaïne. «Je vous dis en toute franchise que le makhzen est prêt à s’allier avec le diable pour se venger de l’Algérie», a déclaré le haut gradé marocain.
Les comploteurs ? Les sacs sont pleins : Les Karim Moulay, Hicham Aboud, Tigha, la détention des deux patriotes de la famille Mohamed (Abdelkader et Hocine) mis en examen par le tribunal de Nîmes depuis 6 ans, l’affaire Hasseni… tant de dossiers qui revêtent le sens même de la manipulation et le complot contre notre pays.
Quant au comité contre la torture des Nations unies à Genève, et au-delà de ses nobles missions, ses priorités devraient s’orienter ailleurs.
Le Guantanamo américain, les interrogatoires qui durent 20 heures d’affilée, positions douloureuses, isolement, privation sensorielle, aveuglement au moyen d’une cagoule, exposition à la chaleur et au froid, privations de nourriture et de sommeil, utilisation de chiens pour susciter la peur, déshabillage, rasage forcé, recours à des femmes pour conduire les interrogatoires, recours à des pratiques à caractère sexuel en tant que méthodes d’interrogatoire, contacts physiques…
Une question se pose cependant : les comploteurs de l’intérieur qui ont poussé A. Malek à recourir à la justice sont-ils ceux-là même que l’armée algérienne combat dans les maquis ?
S. M.
Le Jeune Indépendant, 18/12/2010
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