Le Front Polisario n’espère plus une quelconque évolution des positions respectives de la France et de la gauche espagnole dans le dossier sahraoui.
L’appel lancé hier par le ministre des Affaires étrangères de la RASD, Mohamed Salem Ould Salek, d’exclure la France et le gouvernement Zapatero du groupe des d’amis du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental en est la parfaite illustration. Cet appel d’Ould Salek est motivé par «l’alignement inconditionnel de ces deux pays sur les thèses coloniales marocaines et leur rôle dans le blocage du processus de décolonisation du territoire sahraoui». Pour la précision, ce groupe des amis du secrétaire général pour le Sahara occidental est constitué des Etats-Unis, de la France, de l’Espagne, de la Russie et de la Grande-Bretagne.
Le responsable sahraoui se voulait pragmatique : «La présence de ces deux pays au sein du groupe d’amis du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental est devenue un obstacle à la contribution positive de ce groupe et affaiblit considérablement les chances de voir le Conseil de sécurité exiger l’accomplissement de la mission de la Minurso et l’avènement de la paix, juste et durable tant souhaitée par tous les peuples des deux rives de la Méditerranée», a-t-il dit.
L’un, poursuit-il, sous la direction du gouvernement socialiste dirigé par M. Zapatero, s’est aligné «tout simplement», depuis 2004 sur la politique de Paris en s’activant pour «légitimer le fait accompli colonial marocain» l’autre n’a plus à prouver son implication directe dans le processus, car bloquant toute pression internationale sur la partie marocaine.
Le Polisario estime en effet que la Minurso n’a pu s’acquitter de sa mission exclusive d’organisation du référendum prévu par le plan de règlement de 1991, «non pas à cause de la volonté manifeste de Mohammed VI de renier les engagements souscrits officiellement et d’une manière solennelle par le roi Hassan II , mais parce que les deux pays qui ont colonisé l’Afrique du Nord se sont opposés clairement à une décolonisation pacifique et paisible du Sahara occidental».
Ainsi, après des années d’interpellation, notamment de la France sur sa position promarocaine, le Polisario semble perdre tout espoir de changement de position de ce pays. Pour lui, les deux politiques franco-espagnoles entendent, «contre toute logique», confisquer le droit «inaliénable et imprescriptible» du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance et faire obstacle à l’exercice de ce droit à travers le référendum d’autodétermination, pourtant accepté par les deux parties.
Enfin, le ministre sahraoui a averti que la paix et la sécurité dans la région nord-ouest du continent africain sont «tributaires de la satisfaction totale des droits légitimes et imprescriptibles du peuple sahraoui, en respectant les accords et l’accomplissement par la Minurso de son mandat.
Y. M.
Le Jeune Indépendant,
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