Le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek, a appelé à exclure la France et le gouvernement Zapatero du groupe des amis du SG pour le Sahara Occidental (ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds) pour leur alignement inconditionnel sur les thèses coloniales marocaines et leur rôle dans le blocage du processus de décolonisation du territoire sahraoui. «L’Espagne, sous la direction du gouvernement socialiste, dirigé par Jose Luis Zapatero, s’est alignée tout simplement, depuis 2004, sur la politique de Paris en s’activant pour légitimer le fait accompli colonial marocain », a averti le ministre dans une déclaration de presse.
Pour Mohamed Salem Ould Salek, « la présence de ces deux pays au sein du groupe des amis du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental est devenue un obstacle à la contribution positive de ce groupe et affaiblit considérablement les chances de voir le Conseil de sécurité exiger l’accomplissement de la mission de la Minurso et l’avènement de la paix, juste et durable tant souhaitée par tous les peuples des deux rives de la Méditerranée ».
Le gouvernement sahraoui estime en effet que la Minurso n’a pu s’acquitter de sa mission exclusive d’organisation du référendum prévu par le Plan de règlement de 1991, « non pas à cause de la volonté manifeste du gouvernement de Mohamed VI de renier les engagements souscrits officiellement et d’une manière solennelle par le Roi Hassan II , mais parce que les deux pays qui ont colonisé l’Afrique du Nord se sont opposés clairement à une décolonisation pacifique et paisible du Sahara Occidental », a-t-il ajouté. Ces mêmes pays « entendent, contre toute logique, confisquer le droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance et faire obstacle à l’exercice de ce droit à travers le référendum d’autodétermination, pourtant accepté par les deux parties en conflit après 17 années de guerre dévastatrice, et endossé à l’unanimité par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale des Nations unies », selon le ministre des Affaires étrangères sahraoui. Au nom de son gouvernement et du Front Polisario, le ministre a lancé un « appel pressant » au Conseil de sécurité pour « assumer ses responsabilités devant cet état de choses », en exigeant « l’accomplissement » du mandat de la Minurso à travers « l’application du Plan de règlement qui constitue la seule solution que les deux parties au conflit ont solennellement signée sous les auspices et la garantie du Conseil ».
Le ministre a enfin averti que la paix et la sécurité dans la région nord-ouest du continent africain sont « tributaires de la satisfaction totale des droits légitimes et imprescriptibles du peuple sahraoui, le respect des accords signés par les deux parties au conflit en 1991 et 1997 et l’accomplissement par la Minurso de son mandat au Sahara Occidental ». Le groupe des amis du secrétaire général pour le Sahara Occidental est constitué des États-Unis, de la France, l’Espagne, la Russie et la Grande-Bretagne, rappelle-t-on. La déclaration du chef de la diplomatie sahraouie intervient au moment où la capitale française vient d’être le rendez-vous des ministres marocain et espagnol des Affaires étrangères, juste avant les négociations de Manhasset.
Mokhtar Bendib
Le Courier d’Algérie, 18/12/2010
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