La diplomatie algérienne sur tous les fronts ; L’Algérie se repositionne dans le puzzle mondial

Après un passage à vide lié à la décennie noire, la diplomatie algérienne a repris, sous l’impulsion du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, son dynamisme, permettant au pays de recouvrer toute sa place sur la scène internationale.

Tout le monde s’accorde à dire aujourd’hui que l’Algérie a repris sa place dans le concert des nations et devient, par la force des choses et surtout grâce à une efficacité diplomatique retrouvée, un acteur principal sur le plan régional et international. Sur la scène africaine, l’Algérie est considérée comme l’un des ténors du continent noir, eu égard à la place qu’elle occupe au sein de l’Union Africaine et les efforts qu’elle ne cesse de consentir pour la résolution des conflits et en faveur du développement. Il faut reconnaître que l’artisan principal de ce come-back empreint de succès n’est autre que le Président Bouteflika, qui n’a eu de cesse, depuis son arrivée à la tête de l’Etat en 1999, de multiplier les sorties qui ont permis à l’Algérie de rompre avec une longue période d’ostracisme et de renouer avec le monde extérieur. 

 
En effet, le Président Bouteflika, qui a pris part à plusieurs sommets des chefs d’Etat et à des rencontres internationales de haut niveau, n’a pas manqué, à chaque fois que l’occasion se présentait, d’effacer la mauvaise image donnée par certains médias auprès des partenaires occidentaux notamment, et plaider, chemin faisant, pour une nouvelle ère de paix et de stabilité. Dans ce contexte, les résultats atteints par la politique de réconciliation nationale menée par le président de la République sont d’un seuil très positif. Une politique plébiscitée par le peuple algérien, et qui a permis à l’Algérie de se mobiliser autour de la relance du développement économique et de la consolidation de l’Etat de droit. L’Afrique a trouvé en le Président Bouteflika l’un de ses fervents défenseurs auprès des instances internationales, plaidant ainsi pour l’effacement des dettes des pays africains les plus pauvres et la tenue des promesses d’aides publiques au développement de la part des huit pays les plus industrialisés de la planète. Le président de la République a, en outre, contribué, de manière significative, à la résolution de nombreux conflits à travers le continent, notamment le conflit entre l’Ethiopie et l’Erythrée, celui dans la région du fleuve Mano et, plus près de nous, la rébellion touarègue au Nord Mali et au Nord Niger. 
 
En tant qu’un des initiateurs du nouveau partenariat pour le développement en Afrique (Nepad), le président Bouteflika a toujours été à l’avant-garde lorsqu’il s’agit des questions du développement dans le continent. D’ailleurs, le deuxième somment afro-arabe, tenu en octobre dernier à Syrte en Libye, a été l’occasion pour le président de la République de souligner l’importance d’accélérer l’intégration régionale, en vue de relever les défis du développement. Il a également plaidé pour la recherche de la concertation et de l’action commune au service de la paix et de la stabilité et de relations économiques internationales plus équitables. S’agissant du partenariat arabo-africain, Bouteflika a noté que ce partenariat doit se fonder sur une coopération vigoureuse pour le développement économique et social, précisant, dans ce contexte, qu’il est indispensable d’établir des priorités pour une meilleure concertation des efforts, un suivi systématique et des résultats tangibles.

L’Algérie œuvre inlassablement au règlement des conflits

La célébration cette année de la journée internationale de la paix, le 21 septembre dernier, avait coïncidé avec l’année de la paix et de la sécurité en Afrique. Pour la réalisation de cet objectif, préalable à toute initiative visant le développement économique, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine avaient clairement manifesté leur volonté commune de mobiliser tous les moyens et ressources pour promouvoir et faire progresser le règlement des conflits sur le continent. Pour l’Algérie, comme pour l’ensemble des Etats membres de l’Union Africaine, la paix, la sécurité et la stabilité sont des préalables incontournables au développement et à l’intégration économique du continent. Pour la réalisation de cet objectif, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine ont développé une action à plusieurs niveaux. Ils ont, tout d’abord, créé les conditions pour la résolution urgente des conflits qui sévissent encore dans certaines parties du continent et pour assurer, pour les situations post-conflits, une paix durable à travers notamment la consolidation des institutions politiques. A ce titre, des mécanismes ont été mis en place, au sein de l’Union africaine, pour répondre, au nom des Etats membres, par des actions sur le terrain. Le Conseil de paix et de sécurité, créé dans le cadre du passage de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à l’Union africaine (UA), en 2002, a pour vocation d’apporter sa contribution au règlement des conflits en Afrique. Ce conseil dirigé par l’Algérien Ramtane Lamamra, devrait, dans un proche avenir, disposer de la Force africaine en attente (FAA), outil indispensable à l’accomplissement de sa mission, sur le terrain, dans le cadre des opérations de maintien de la paix. La célébration de la Journée internationale de la paix marque l’engagement de l’Algérie à œuvrer, au sein de la communauté internationale, pour la réalisation de la paix et de la sécurité dans le monde. Ensuite, elle marque son engagement solidaire avec les autres Etats africains, pour célébrer symboliquement cet événement. Enfin, elle est l’expression manifeste de la volonté du peuple algérien en général et de sa jeunesse en particulier, de vivre dans une Algérie et une Afrique en paix et réconciliés avec elles-mêmes.

L’Algérie du GIA au G8

Auparavant, le Président Bouteflika a envahi toutes les enceintes internationales qui pouvaient offrir une voix et une voie de salut à l’Algérie. Depuis l’année 2000, notre pays est devenu un important partenaire du G8, en prenant régulièrement part à ses Sommets. De même que le Président Bouteflika a amorcé et réussi à faire admettre à l’organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) que l’Algérie est un allié stratégique dans les questions de sécurité dans le bassin méditerranéen et de la lutte antiterroriste dans le cadre du dialogue politique. Et c’est naturellement qu’elle deviendra une pièce importante dans le puzzle de la sous-région du Sahel en proie à une instabilité chronique. La participation active de l’Algérie au «Plan sahel» allait donner corps à un rapprochement stratégique avec les Etats-Unis. Ebranlé par les attentats du 11 septembre 2001, l’ex-Président américain George Bush a reçu comme une planche de salut la proposition de Bouteflika d’une coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste lors d’une rencontre à la Maison-Blanche. Après les Européens, Bouteflika réussira à séduire les très méfiants Américains. Et pour consolider ces acquis sur le terrain, le Président Bouteflika a repris son bâton de pèlerin pour aller prêcher la bonne parole d’une Algérie «apaisée, fière et digne» aux quatre coins du monde.

L’Algérie reprend sa place naturelle dans la région

La conférence des chefs de la diplomatie des pays du Sahel a été une occasion pour se dire les choses en face, en partenaires, dans la double bataille de la sécurité et du développement dans cette sous-région africaine.

Les derniers développements survenus dans la région et le rôle d’intermédiaire joué par certains Etats ainsi que les velléités interventionnistes de certaines puissances occidentales dans la région, notamment la France, ont jeté un froid sur les relations diplomatiques entre les pays de la région. C’est à ce titre que l’Algérie n’a pas manqué d’avertir ses voisins sur les risques que de tels dérapages peuvent influer sur la coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste.

D’ailleurs, cette tendance avait été confirmée par le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, qui a réaffirmé la position de l’Algérie lors de la réunion des chefs d’état-major des pays du Sahel, tenue fin septembre dernier à Tamanrasset. Gaid Salah avait assuré, en cette occasion, que seule une coopération concrète et efficace entre les pays concernés de la région pourrait venir à bout du phénomène du terrorisme et de tous les autres fléaux liés au crime organisé.

C’est dire toute l’importance du rôle joué par l’Algérie sur ce plan. Pour sa part, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, avait estimé qu’il appartient aux pays de la région d’apporter, de manière concrète, des réponses adéquates à ces défis.

Paiement de rançons, l’Algérie cavale seule sur la scène internationale

Sur un autre registre, l’Algérie a bataillé seule sur la scène mondiale pour criminaliser le paiement de rançons aux preneurs d’otages et aux organisations terroristes, estimant que 95% des opérations de soutien au terrorisme proviennent des versements de rançons à ces organisations. Pour cela, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel a expliqué que la menace terroriste dans la région du Sahel est réelle, et les faits le confirment. Dans ce sens, les efforts internationaux menés par la diplomatie algérienne ont été récompensés par l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU criminalisant le versement de rançons afin de libérer les otages de l’emprise des groupes terroristes.

Le dossier iranien et le rôle que peut jouer l’Algérie

Le grand retour de l’Algérie sur la scène mondiale lui a permis également de renouer de nouveaux liens, cette fois-ci, plus solides avec plusieurs pays de la planète. C’est le cas de l’Iran. Le pays de Khomeiny, très radical, et avec qui l’Algérie avait coupé ses liens en 1995, à l’époque où le terrorisme était fortement présent chez nous. Après la grande tempête qui avait envahi le pays, l’Algérie et l’Iran se sont réconciliés avec l’arrivée du Président Bouteflika. Depuis, les deux pays ont installé une véritable coopération économique, politique et stratégique. Une coopération très forte entre Téhéran et Alger. Ces deux grands pays, très solides de leurs poids dans la région, mais également dans le monde, ont depuis, tracé une nouvelle voie, cette fois-ci, plus sereine et plus prometteuse. Les visites entre les deux chefs d’Etat se sont multipliées alors. Aujourd’hui, l’Iran se voit galoper seul face à la pression des pays riches, concernant bien entendu le dossier nucléaire. La pression de ces pays les plus solides au monde n’a pas abouti jusqu’à présent, et du coup l’Iran continue son chemin pour la construction d’une centrale nucléaire, la première de son histoire.

Les américains tout comme les Européens et les japonais craignent le pire face à la montée de l’Iran. Ces derniers ont sollicité l’Algérie pour trouver une solution face à ce lourd dossier voire cette «menace» iranienne sur le monde. Bien que, jusqu’à présent, notre pays ait refusé de s’ingérer dans ce dossier, il est toutefois très probable qu’un jour, l’Algérie jouera son rôle, d’autant plus que la diplomatie algérienne a un lien très solide avec son homologue iranien.

Les iraniens gardent une confiance et un respect très solide aux Algériens, et c’est à partir de là que les pays les plus riches accordent un intérêt très particulier à nos diplomates.

Par Sofiane Abi

Les Débats, 22/12/2010

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*